Déclaration de Marrakech des Autorités des Gouvernements Locaux et Régionaux d’Afrique sur l’Urgence de l’Action Climatique Territoriale
Nous, élus locaux et régionaux d’Afrique, réunis ce Jeudi 22 Novembre 2018 à Marrakech, Royaume du Maroc, dans le cadre de la Première édition de la Journée du Climat lors de la Huitième édition du Sommet Africités organisée en préparation de la Conférence des Nations-Unies sur le Climat COP24 qui se tiendra du 3 au 14 décembre 2018 à Katowice, en République de Pologne,
Conscients de l’alerte renouvelée par la communauté scientifique internationale et préoccupés par l’urgence soulignée à nouveau dans le rapport du GIEC du 8 octobre 2018 sur les effets d’un réchauffement mondial de 1,5 degré par rapport à l’ère préindustrielle,
Notant que ce rapport du GIEC a mis l’accent sur la nécessité d’opérer des transitions extrêmement rapides et ambitieuses, en particulier dans les domaines de l’énergie, des transports, du bâtiment et de l’agriculture pour éviter de dépasser les 1,5 degrés de réchauffement climatique anthropique, et que pour atteindre cet objectif le monde doit parvenir à la neutralité carbone vers 2050,
Constatant que la réalité des engagements actuels pris par les Etats-Parties à la CCNUCC dans leurs Contributions Déterminées au niveau National (CDN) ne permettent pas de s’inscrire dans une trajectoire compatible avec une hausse des températures en deçà des 1,5°C ou 2°C d’ici à 2100, objectifs inscrits dans l’Accord de Paris sur le Climat, mais qu’au contraire, les trajectoires actuelles nous orientent vers un réchauffement autour de 3 degrés, aux conséquences catastrophiques pour l’Humanité, avec un impact particulièrement dévastateur et même existentiel pour les sociétés africaines,
Rappelant qu’il convient de retenir les enseignements des limites du Protocole de Kyoto et en particulier le fait que les collectivités et les gouvernements territoriaux n’étaient pas inclus comme parties prenantes participatives, ce qui a considérablement retardé la mise en place mondiale d’une dynamique vertueuse de mobilisation locale, pourtant nécessaire et efficace,
Soulignant que l’essentiel des décisions de politique climatique dans le monde se font et s’appliquent au niveau territorial, ce qui fait des autorités et des acteurs locaux la puissance motrice essentielle dans la transformation globale vers l’économie verte, le développement durable et une civilisation humaine climato-résiliente et responsable au plan environnemental ;
Rappelant les récents engagements et déclarations des élus locaux et régionaux en faveur du Climat, et notamment : la Déclaration du Sommet des Villes et Régions d’Afrique à Yamoussoukro, Côte d’Ivoire (juin 2015) ; la Déclaration du Sommet Mondial Climat et Territoires à Lyon, en France (juillet 2015) ; la Déclaration du Sommet des Elus Locaux et Régionaux pour le Climat à Paris, France (décembre 2015) ; la Déclaration des Elus locaux et Régionaux d’Afrique adoptée lors du Forum préparatoire à la COP 22 tenu à Cotonou, Bénin (septembre 2016) ; la Feuille de Route pour l’Action des Villes et Régions du Monde pour le Climat adoptée lors de la COP 22 à Marrakech, au Maroc (novembre 2016) ; la Déclaration des Elus Locaux et Régionaux d’Afrique adoptée lors du Sommet Climate Chance organisé à Abidjan, Côte d’Ivoire (juin 2018) ; et la Déclaration du Sommet Mondial d’Action pour le Climat adoptée à San Francisco, aux Etats Unis (juillet 2018) ;