Communiqué : Villes africaines sans enfants de la rue, le temps de l’action

 

 

 

 

«Les femmes et les enfants sont les personnes qui souffrent le plus. Le risque d’infection par le COVID-19 sont 50% plus élevé pour cette partie de la population », déclare Mme Rohey Malick Lowe, Maire de Banjul, Présidente de REFELA Gambie, à propos des conséquences du COVID-19 dans les bidonvilles.

En effet, le virus COVID-19 est en train d’exacerber la situation de ceux qui n’ont pas de foyer. C’est le cas des enfants des rues, qui ne peuvent pas être confinés, car ils n’ont pas où habiter, et en Afrique il y en a plus de 30 millions. Ces enfants vivent dans la rue, dans des conditions d’extrême pauvreté, sans accès aux services de base ni à l’éducation, en quête de nourriture avec de sérieux problèmes de santé. Comment peuvent-ils se laver les mains alors qu’ils n’ont pas d’eau ? Comment peuvent-ils respecter la distanciation sociale alors qu’ils vivent entassés dans des lieux insalubres ? Comment peuvent-ils bénéficier de la désinfection de leur environnement de vie ?

A Nairobi, Johannesburg, Lagos, Bamako, Dakar, au Caire, à Kinshasa, et bien d’autres villes, l’on compte des milliers et des milliers de ces enfants ; en réalité, il n’est pas facile de les compter et les statistiques, lorsqu’elles existent, indiquent toujours des nombres très en deçà de la réalité.

Le phénomène des enfants de rue a de nombreuses causes : la pauvreté, le déplacement des populations à cause de l’urbanisation, les conflits armés, les crises sociopolitiques, les catastrophes naturelles et, les famines. Dans un monde de plus en plus urbanisé et connecté, marqué par de grandes inégalités et de terribles conflits, la question des enfants de rue touche un nombre croissant de villes en Afrique et dans le reste du monde.

CGLU Afrique et son réseau des Femmes Elues Locales d’ Afrique, REFELA, ont lancé, en novembre 2018, à Marrakech, lors du Sommet Africités 8, la Campagne des Villes Africaines sans enfants des rues, avec la présence et le soutien de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem du Maroc.

Plus de 60 villes africaines ont souscrites pour l’heure à cette campagne dont l’objectif est de construire une réponse commune à ce phénomène qui détruit la cohésion sociale au sein de nos communautés qui, apparaît comme une véritable bombe à retardement, et remet en question la résolution de la communauté internationale exprimée dans l’Agenda 2030 consistant à ne laisser personne en marge.

La campagne des Villes Africaines sans Enfants des Rues a eu un grand écho. L’UNICEF a exprimé son intérêt, comme ce fut le cas pour de nombreuses autres organisations et institutions, mais maintenant la Campagne doit devenir une réalité et apporter une véritable réponse à la situation de ces enfants qui, souffrent plus que jamais.

C’est pourquoi CGLU Afrique et le REFELA appellent la communauté internationale à intervenir et à apporter une véritable assistance. «Nous devons honorer le Pacte social de notre société. La communauté internationale ne peut plus rester sans rien faire et aider ces enfants », affirme le Secrétaire Général de CGLU Afrique, Jean Pierre Elong Mbassi. « Nous devons aider les villes à financer des projets, construire des centres d’accueil, des écoles, ainsi que des centres de santé et de soutien psychologique pour ces enfants. Nous devons transformer les paroles en actions ».

Consultez le Deuxième appel à manifestation d’intérêt relatif à la Campagne des villes africaines sans enfants de la rue. (+)