Vers une relance économique et financière post-Covid-19 des collectivités territoriales en Afrique : Panorama des plans de relance et mesures de soutien économique

La vague sanitaire de la pandémie du Covid-19 semble moins importante que celles qu’ont connues l’Europe et l’Asie. Cependant, l’Afrique reste fragile sur le plan sanitaire avec des taux de couverture des structures sanitaires parmi les plus faibles du monde, et ce d’autant plus que des vagues successives de la pandémie sont à craindre. Dans tous les pays, les Gouvernements centraux, régionaux et locaux ont anticipé en prenant les mesures barrières qui ont freiné la propagation de la maladie. Si les chiffres des contaminations restent à des niveaux bas, les répercussions des mesures prises pour éviter que la pandémie se développe risquent de remettre en cause les progrès accomplis depuis une décennie en matière d’amélioration des conditions de vie des populations.

La situation économique risque donc de se dégrader structurellement au point où la Banque Africaine de Développement (BAD) prévoit que « près de 50 millions d’Africains vont basculer dans l’extrême pauvreté et qu’un tiers des Africains, soit 425 millions de personnes, vivent sous le seuil de pauvreté »[1]. Le visage de cette pauvreté sera en grande partie représenté par les habitants des bidonvilles de plus en plus nombreux dans nos villes et les travailleurs du secteur informel[2].

Au niveau territorial, l’impact risque d’être plus important selon CGLU Afrique[3], particulièrement sur le plan des ressources financières et des dépenses d’investissement des collectivités territoriales. Les résultats des simulations effectuées à partir de deux scénarios[4], sur la base des données de l’Observatoire des finances locales, suggèrent un véritable effondrement des ressources financières des collectivités territoriales, de l’ordre de 30% à 60% selon les régions d’Afrique et les tailles de villes. Quant aux dépenses d’investissement, leur niveau va baisser de l’ordre de 25% à 40% selon les régions d’Afrique et les tailles de villes ; le niveau des dépenses d’investissement serait proche de 0 pour les petites villes et les villes intermédiaires[5].

Sur un tout autre plan, de nombreux analystes conviennent qu’au-delà des questions de santé publique, la gestion de la pandémie interroge désormais le modèle de développement que la plupart des États ont adopté dans ce contexte de mondialisation. Au-delà des questions liées au développement des circuits courts plutôt que des circuits longs, la territorialisation des politiques publiques doit être au cœur des mutations à venir. Parmi celles-là, les collectivités territoriales doivent tout en gérant l’urgence et les problèmes quotidiens, mettre en place les conditions d’anticipation des mutations qui vont se faire dans le long terme.

Pour aménager le processus de sortie de crise, il est important d’avoir en ligne de mire non seulement la réponse à l’urgence, mais aussi la mise en œuvre de stratégies de relance de l’activité économique. Les collectivités territoriales devraient combattre le Covid-19 en trois phases différentes – et souvent qui se chevauchent :

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