Déclaration d’Abidjan : 1er Dialogue structure « Pour la territorialisation des CDNs et l’accès au financement climatique pour les villes et les gouvernements locaux africains»
Nous les membres de la Task Force Climat de CGLU Afrique :
1. Exprimons notre profonde préoccupation face aux conclusions du Rapport spécial du GIEC sur le réchauffement climatique de 1,5°C (SR1.5), confirmant sans équivoque que les contributions nationales actuelles ne sont pas suffisantes pour atteindre les objectifs climatiques à long terme de l’Accord de Paris ;
2. Le rapport IPBES 7 récemment publié évalue également l’état de l’environnement et de la planète du point de vue de la biodiversité et des écosystèmes et indique très clairement que la santé et l’intégrité des écosystèmes dont dépend toute vie sur la planète se détériore plus rapidement que jamais et que cette détérioration et le rythme sans précédent de l’extinction des espèces sont dus aux humains. Il affirme que l’action climatique doit être
accélérée en harmonie avec l’action transformatrice pour protéger et restaurer la nature. Nous reconnaissons par la présente les liens inextricables qui existent entre la biodiversité et les changements climatiques et nous nous engageons à prendre d’urgence des mesures climatiques en Afrique et pour l’Afrique qui mettront simultanément un terme à la détérioration et à la restauration de nos écosystèmes et inverseront la tendance de la perte de biodiversité. Nous sommes profondément préoccupés par la perte de biodiversité accélérée par les changements climatiques, car nous reconnaissons l’impact direct que cela a sur nos moyens de subsistance, notre culture, notre santé, notre bien-être, notre économie et la durabilité des infrastructures, également le long de nos côtes ;
3. L’Accord de Paris a invité toutes les Parties à s’engager dans le processus de révision des CDNs d’ici 2020, le premier bilan mondial devant avoir lieu en 2023. D’ici là, le processus multilatéral doit être en mesure de conclure que l’ensemble des efforts déployés par les Parties et les parties prenantes non-Parties, y compris les gouvernements locaux et autres gouvernements infranationaux, seront en voie de limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C ;
4. Le paquet climat de Katowice a permis à l’Équipe spéciale sur le climat de fournir un
ensemble de lignes directrices pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris, couvrant le cadre de transparence, le bilan mondial, la comptabilité des NDC, l’adaptation, les objectifs financiers et autres. En outre, il souscrit à l’appel à l’action lancé par Talanoa lors de la COP24 ;
5. Il est essentiel pour tous les pays africains d’assurer l’alignement des CDNs sur les politiques nationales de développement et d’assurer une mobilisation appropriée des ressources, aux niveaux national, infranational et local, afin d’accélérer la mise en œuvre sur le terrain ;
6. Nous prenons note de la résolution prise par le Comité Africain des Chefs d’Etat sur le Changement Climatique (CAHOSCC) lors de sa réunion du 9 février 2019 qui encourage la mise en œuvre des CDNs au niveau local, et qui mentionne CGLU Afrique parmi les principales institutions pour soutenir le développement des ” Contributions déterminées au niveau local “.
7. Le Groupe de travail sur le climat invite toutes les parties à l’Accord de Paris à présenter leurs progrès et leurs ambitions au Sommet des Nations Unies sur le climat en 2019 et y voit une occasion importante de promouvoir la mise en œuvre des objectifs de l’Accord de Paris ;
Nous réaffirmons ce qui suit :
1. Les gouvernements infranationaux et locaux africains et leurs réseaux devraient désormais être reconnus comme des partenaires essentiels pour mieux soutenir les efforts des gouvernements nationaux en vue de renforcer l’ambition et d’accélérer la mise en œuvre des CDNs ; 2. Il est absolument nécessaire d’établir un lien entre l’agenda du changement climatique et la biodiversité et les autres agendas de développement. Ces liens doivent être établis
au niveau territorial/local ;