Célébration de la Journée Internationale de la Femme
Le 27 février 2015, le Secrétaire Général de CGLU Afrique a participé à une réunion au Ministère des Affaires Etrangères du Royaume du Maroc pour la célébration de la Journée Internationale de la Femme, et ce, à l’invitation de Mme. Mbarka Bouaida, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Royaume du Maroc.
Sur le thème « Les droits des femmes au Maroc : 20 après Pékin », la célébration a été marquée par la présence de Mme. Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, Mme. Leila Rhimi, représentante de l’ONU-Femme, des représentants du corps diplomatique accrédité au Maroc ainsi que les organisations des femmes et de la société civile.
C’était l’occasion de rappeler le progrès réalisé par le Maroc dans le domaine de l’autonomie des femmes, notamment dans le nouveau code de la famille, des séries d’outils visant à identifier le contenu genre dans les politiques publiques comme la budgétisation sensible à la question du genre pour laquelle le Maroc est un pays pilote au plan international. Cependant, plus d’efforts doivent être déployés en matière de lutte contre la violence contre les femmes, l’indépendance économique des femmes et le renforcement de la présence des femmes dans les postes de leadership dans la société.
L’inventaire des résultats de l’autonomisation des femmes 20 ans après Pékin montre plusieurs limites en termes de progrès. Les femmes représentent toujours seulement 20 % des parlementaires à travers le monde. Il faut faire de l’égalité des genres une priorité urgente pour les nouveaux objectifs de développement durable. L’approche basée sur les droits devrait inspirer toute politique visant à traiter l’égalité des genres. Les ressources nécessaires devraient être mobilisées d’une façon appropriée afin de faire bénéficier les femmes des mêmes droits que les hommes dans les positions de prise de décisions, le leadership ainsi que l’ouverture à toutes les opportunités sur tous les niveaux. La Constitution marocaine de 2011 proclame l’égalité des genres donnant au pays la base d’un élan renouvelé en matière d’égalité entre hommes et femmes au moment où nous célébrons la plateforme de Pékin 20 ans après son adoption.
Les participants ont eu comme présentations introductives les quatre suivantes :
- -Les dynamiques globales, régionales et nationales de 20 ans après Pékin par Mme. Rabea Naciri, Conseil National des Droits de l’Homme ;
- -Le rapport national sur la mise en place du plan d’action de Pékin, par Mme. Hanane Ennadir, du Ministère de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement Social ;
- -Les défis et les opportunités au Maroc après 20 de Pékin par Mme. Najat Razi, l’Association marocaine des droits des femmes ;
- -Les perspectives de l’égalité des genres dans l’Agenda de l’après-2015 pour le développement par Mme. Ghita El Khyari, ONU-Femmes.
Les présentations ont mis l’accent sur le fait que malgré le progrès observé dans l’adoption des instruments légaux sur le plan international, plusieurs pays, y compris le Maroc, n’ont pas encore ratifié ces instruments. La vulgarisation du genre n’a pas été traduite en actions au-delà du benchmarking et des activités de formations. Dans plusieurs cas, les associations des femmes n’ont pas été réellement soutenues et elles n’ont pas bénéficié d’un environnement amélioré et habilitant. Il est à noter également la montée de puissants lobbies anti-femmes, en particulier en Afrique du Nord et au Moyen Orient ce qui constitue un risque pour les bénéfices attendus de la plateforme de Pékin.