Adoption de la maquette pédagogique du collège du Budget Participatif d’ALGA
L’académie africaine des collectivités locales (ALGA) de CGLU Afrique a organisé du 20 au 21 avril 2017 à l’hôtel Rive de Rabat (Maroc), un atelier pour la préparation pédagogique du collège du budget participatif (BP).
La rencontre présidée par la directrice d’ALGA, Dr Najat Zarrouk a enregistré la participation du Secrétaire Général de CGLU Afrique, M. Jean Pierre Elong Mbassi, des représentants du Ministère de l’Intérieur du Maroc, des membres de l’Association Marocaine des Présidents des Conseils des Communes (AMPCC), des représentants du Ministère de l’Economie et des Finances, des représentants de l’Université Internationale de Rabat (IUR), du maire de la ville de Chefchaouen, M. Mohamed Sefiani, du Directeur d’ALGA-Région Francophone, M. Wahir Justin Somé et des experts du budget participatif.
La Présentation du Concept de Budget Participatif a été faite par M. Yves Cabannes, Professeur Émérite de Planification du Développement a la Bartlett Development Planning Unit (DPU), University College de Londres. Définissant le budget participatif comme un processus par lequel la population définit la destination d’une partie ou de la totalité des ressources publiques, M. Cabannes est revenu sur quelques exemples réussis depuis l’explosion du concept en 1989 à Porto Alegre au Brésil. Il signale que l’avantage du BP est qu’il donne en moyenne des résultats tangibles sur 2 ans. Près de 2000 à 3000 villes pratiquent le BP à travers le monde. Les grandes capitales ne sont pas en reste à l’instar de Paris, Madrid et Bogota.
Monsieur Mamadou Bachir Kanouté, Coordinateur exécutif de «enda ECOPOP» a pour sa part évoqué les exemples des formations dispensées en matière de Budget Participatif en Afrique. Le continent est passé de 3 cas en 2004 à 53 cas dans 7 pays en 2009 et à 347 cas dans 23 pays en 2014. La Tunisie à notamment institutionnalisé l’utilisation du BP dans les communes.
Au Cameroun, l’expérience a été lancée depuis 2004, suite à la lettre d’intention pour le BP signée lors du sommet Africités 3 en 2003 à Yaoundé. M. Jules Dumas Nguebou,Président de l’Alliance Inter-Africaine du Budget Participatif, a dressé le bilan. De 2 communes en 2004, le BP est désormais pratiqué par près de 95 communes qui ont adopté et signé la charte du BP en 2014.
Au Maroc, il existe le budget citoyen et le budget Sensible au Genre, ainsi que le budget ouvert. Ces partages d’expériences ont été faits par Madame Nadia Benali, Directrice Nationale du Centre de l’Excellence pour la Budgétisation Sensible au Genre, Ministère de l’Economie et des Finances et M. Hassan El Arafi, Directeur général du Cabinet d’études REJJES.
Ces différents échanges ont permis aux experts d’élaborer la maquette pédagogique du collège du BP ALGA . Cela afin de répondre aux demandes de formation exprimées par les acteurs locaux qui sont évaluées à environ 5000 par année.
Le collège du budget participatif s’inscrit dans le cadre de l’offre de formation continue de courte durée d’ALGA. Ainsi, le programme devra doter les participants d’outils, de méthodes et approches de démocratie participative, pour une implication beaucoup plus active des populations africaines dans l’élaboration des budgets des collectivités territoriales et de l’Etat.
Les principaux objectifs du collège sont :
- -Permettre aux participants d’avoir une meilleure compréhension de la gouvernance locale et du budget participatif dans le contexte de la décentralisation ;
- -Maîtriser les approches, méthodes et outils de mise en œuvre du budget participatif ;
- -Analyser et partager les pratiques de budget participatif en Afrique ;
- -Dégager des perspectives d’opérationnalisation du BP dans leur structure d’origine.
La première session de formation sera consacrée au public francophone et enregistrera la participation d’une vingtaine de personnes. Elle est prévue du 27 juin 2017 au 07 juillet 2017 à Dakar au Sénégal. Au cours de ce programme de formation sur le Budget Participatif seront développées trois principales thématiques : Compréhension du BP et de ses principes fondementaux, approches, méthodes pratiques et outils de mise en œuvre du BP Perspectives d’opérationnalisation.
La session dure deux semaines de formation en résidentiel pour acquérir les connaissances et les aptitudes, avec réception d’une valise pédagogique comprenant toute la documentation et les outils nécessaires. A l’issue des deux semaines de formation résidentielle un contrôle des connaissances acquises sera organisé. Trois mois après la tenue de cette session de formation, les participants présenteront leurs travaux personnels de stage au cours. Ces présentations contribueront à l’évaluation finale de la formation.
Pour mener à bien cette mission, un protocole d’accord va être signé entre CGLU Afrique, ALGA, enda ECOPOP et ASSOAL.