Le Maire de Monrovia a impliqué les leaders communautaires pour vaincre Ebola
Le maire Monrovia, Mme Clara Doe Mvogo s’est distinguée en montant au front dans la lutte contre le virus Ebola qui a terrorisé la capitale libérienne entre 2014 et 2015 (4809 mort dans le pays). Elle a fait le choix d’impliquer les leaders des communautés pour faire face à la situation. Clara Mvogo explique sa démarche à Oxfam Amérique, qui lui a consacré un article à ce propos.
Le maire a tout d’abord fait le diagnostic de la situation avant de rencontrer les dirigeants communautaires pour prendre des mesures appropriées. “Nous avons eu des gens à notre Assemblée législative qui ont nié l’existence du virus Ebola à la radio. Vous avez affaire à des gens qui pour la plupart ne peuvent ni lire, ni écrire. Vous avez affaire à des gens qui ont peur, et quand vous avez peur, vous êtes en colère. Il y avait tellement de stigmatisation autour d’Ebola. Il fallait aller vers la population à la base et dire : ‘ aidez- moi à faire passer le message », explique Clara Mvogo.
Pour trouver de l’aide, elle s’oriente vers des centaines de leaders communautaires locaux de Monrovia. Avec le soutien de l’UNICEF, l’équipe du maire invite 236 notables élus et 594 chefs de bloc à la mairie pour deux jours de formation.
La formation tournait autour de quatre questions: (1) reconnaitre le fait que la maladie redoutée était dans leur ville ; (2) établir une compréhension claire des symptômes du virus Ebola ; (3) Communiquer sur les étapes à suivre pour signaler les personnes suspectées d’avoir le virus et (4) Comment faire pour soutenir les membres de la communauté qui retournent dans leur foyer après leur libération des unités de traitement d’Ebola ou centres d’observation.
Au cours de l’ « Opération Stop Ebola », le maire n’a pas fait que de la supervision, elle descendait sur le terrain. Comme ce fut le cas dans la ville de Zuma (un des épicentres de l’épidémie), où elle a travaillé pendant trois jours avec les dirigeants des blocs, les bénévoles de l’UNICEF, travailleurs communautaires du Ministère de la santé. En moins d’un mois les nombres de décès ont commencé a baissé sensiblement dans cette ville.
“Il existe un lien direct avec ce que nous faisions au niveau des populations et l’éradication du virus Ebola… La sensibilisation communautaire, la formation et la sensibilisation, voilà comment nous nous sommes débarrassés du virus Ebola au Libéria. Ce n’était pas seulement le gouvernement ou la communauté internationale. C’est avec le soutien des dirigeants de la communauté”, explique Clara Mvogo. Cette approche, ajoute-t-elle, pourrait être un modèle pour les autres épidémies.
Les populations locales savent ce qui est mieux pour leurs communautés. Dans ce sens, la communauté internationale doit suivre l’exemple des dirigeants locaux qui comprennent vraiment leurs communautés. « Je ne pense pas que nous devrions toujours attendre que la communauté internationale fasse tout » dit Mvogo. « Nous devons être prêts à nous aider nous-mêmes».
En ce moment, les principales priorités du maire sont : la propreté et la sécurité de la capitale. Elle est également déterminée à faire en sorte que les toilettes publiques en construction soient construites pour durer.