Bonnes pratiques sur la gestion de l’eau au Bénin et au Mali
La lettre n° 79 du Programme Solidarité-Eau (déc 2015) consacre deux articles à l’Afrique. Le premier sur le Bénin traite de comment assurer l’implication citoyenne et le contrôle des usagers sur le service public de l’eau. Le second nous conduit au Mali pour parler de l’initiative diaspora et intercommunalité unis pour l’eau et l’assainissement.
Au Bénin, l’ONG belge Protos a mis en place, dans cinq communes, des associations de consommateurs d’eau potable (ACEP). Appelée à reconnaître à la société civile locale sa place dans la gouvernance de l’eau, cette initiative vise à renforcer l’implication des communautés. Ces nouvelles associations doivent garantir aux communautés leurs droits d’accès à l’eau potable en tant que consommateurs. Outils de veille citoyenne sur la gestion communale du service public de l’eau, les ACEP ont pour principales missions :
– d’assurer la représentation des usagers du service public de l’eau auprès de l’administration communale ;
– d’aider la commune à mieux assurer le suivi du service public de l’eau ;
– de défendre les intérêts des usagers vis-à-vis de la Soneb (Société nationale des eaux du Bénin), de la commune et de ses prestataires (délégataires, fermiers, artisans réparateurs, etc.)
– de faciliter la gestion des plaintes des usagers pour améliorer le service ;
– de développer les capacités de ses membres en matière de gestion et de défense des consommateurs.
L’avènement des ACEP dans les communes vise à favoriser l’accès des populations à une eau de bonne qualité, à un prix abordable, à proximité et en quantité suffisante. Les responsables du suivi de la gestion de l’eau au niveau des mairies apprécient positivement ce coup de pouce qu’apportent les ACEP. «Depuis qu’elle existe dans ma commune, cette association contribue beaucoup au bon fonctionnement du service d’eau potable. Elle attire l’attention des prestataires de service et nous aide non seulement à signaler les dysfonctionnements des ouvrages d’eau, mais aussi à faire des suggestions pour corriger certaines difficultés», indique le maire de Boukombé, Philippe Gnamou.
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Au Mali, la Région de Kayes bénéficie d’une mobilisation intercommunale renforcée par la diaspora. L’article Programme Solidarité-Eau met en lumière le partenariat entre l’ACDS (Association des communes du Diombougou et Séro-Diamanou en France) et le comité de pilotage des communes du Diombougou (CPCD) au Mali. Ce partenariat vise à assurer aux habitants de chacun des villages membres de ces communes un accès à l’eau potable et à des conditions d’hygiène satisfaisantes. Cette mobilisation s’inscrit dans la politique hydraulique malienne qui désigne comme norme un point d’accès à l’eau potable pour 400 habitants et le principe de la responsabilité des communes vis-à-vis de la gestion des ressources et des équipements.
Le projet a été mis en œuvre en trois étapes :
– première tranche de 6 forages et actions d’accompagnement social en 2012,
– deuxième tranche de 8 forages et plan d’actions en faveur de l’hygiène et de l’assainissement en 2013,
– troisième tranche en 2014-15 comprenant 6 puits modernes à grand diamètre réalisés, un autre prévu ainsi que deux derniers forages déjà financés en cours de préparation. Sur deux villages prioritaires, la campagne de forages a échoué, par manque d’eau même à grande profondeur. Avec l’accord du financeur, le creusement de puits modernes à grand diamètre tenté début 2015 a pleinement réussi.
l’ACDS et le CPCD dénombrent aujourd’hui 21 points d’accès à l’eau potable, réalisés dans les villages répartis sur les 6 communes.
Néanmoins, la jeunesse et la faiblesse de moyens des communes rurales, responsables de la gestion de l’eau et de l’assainissement selon la loi malienne, compliquent l’exercice des missions de coordination, de contrôle, d’appui technique aux comités d’usagers villageois pour la bonne gestion et l’entretien des installations.
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La lettre intégrale du Programme Solidarité-Eau est disponible ici
Elle contient des informations sur les actions menées en Palestine et en Inde, sans oublier l’éditorial de Pierre-Marie Grondin, directeur de Ps-Eau qui fustige le fait que l’accord de Paris (COP 21) a peu fait cas des efforts à faire pour une meilleure préservation de la ressource en eau.