La violence à l’égard des femmes et des filles, l’un des plus graves facteurs d’inégalité urbaine

Barcelone, Bruxelles, 25 novembre 2020

La violence à l’égard des femmes et des filles est l’une des violations des droits humains les plus graves et pourtant les plus tolérées au monde. Les femmes et les filles sont confrontées à de multiples types de violence générés par les inégalités de genre existants au sein des zones urbaines, et que l’épidémie de la Covid-19 a démultipliées et exacerbées.

Marquant la Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Metropolis, Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) et Cities Alliance attirent l’attention sur l’importance d’aborder la violence à l’égard des femmes et des filles au sein des espaces urbains.

Sous le slogan « Libérons nos communautés, nos villes et nos métropoles de la violence de genre », nous exhortons les gouvernements locaux, régionaux et nationaux à intégrer une approche sexospécifique et sensible à la dimension de genre dans l’ensemble des efforts et des services visant à répondre à la crise actuelle, et dans la perspective d’une relance résiliente et inclusive.

“La violence basée sur le genre est inacceptable et se fonde sur des stéréotypes qui ont été exacerbés par la pandémie. Nous devons changer de perspective et créer de nouveaux modèles qui puissent inspirer les filles et les garçons. Le niveau local doit devenir le berceau d’un leadership féministe, en tant que catalyseur important de la transformation pour les femmes et les hommes de demain.
Emilia Saiz, Secrétaire Générale, CGLU

La violence à l’égard des femmes et des filles se manifeste partout : à la maison, au travail, sur les places publiques, dans les parcs, sur les marchés, dans la rue, dans les sanitaires publics, dans les transports publics, mais aussi au sein de nos propres gouvernements et de nos institutions, et même en ligne, sur les réseaux sociaux et autres plateformes virtuelles.

Selon l’ONU, la violence basée sur le genre augmente de manière exponentielle alors que la pandémie de la COVID-19 amplifie le stress économique et social et que les mesures d’isolement social restreignent les mouvements et les déplacements des personnes. De nombreux rapports sur la violence à l’égard des femmes et des filles font part d’une augmentation de 25% de la violence, allant parfois jusqu’à doublier dans certaines zones urbaines, et qui s’accompagne d’une augmentation du risque de harcèlement sexuel. De nombreuses femmes et de nombreuses filles sont contraintes de se confiner chez elles, avec leurs agresseurs, tandis que les services de soutien et d’aide aux survivantes sont interrompus ou rendus inaccessibles.

“La pandémie de la Covid-19 a levé le voile sur l’ancrage profond des discriminations et l’exclusion structurelle des femmes – en tant que filles, au sein des ménages, en économie, en politique et au sein de la société. Pour celles qui vivent et travaillent dans le secteur informel, la situation est encore pire”.
William Cobbett, Directeur, Cities Alliance

Les femmes ont été en première ligne de la réponse à la pandémie, bien qu’elles continuent à être constamment sous-représentées au sein des fonctions publiques et dans les postes de direction, et ce dans le monde entier et à tous les niveaux, y compris dans les sphères locales de gouvernements. La violence à l’égard des femmes, des dirigeantes de base et des représentantes élues reste l’une des principales barrières qui les empêchent de participer pleinement et de manière effective à la prise de décision, en particulier dans le contexte de la crise.

« À Metropolis, nous imaginons des métropoles où les femmes et les filles se sentent en sécurité au sein des sphères publiques et privées, et où elles parviennent à obtenir une représentation égale au sein de structures de gouvernance plus sensibles à la dimension de genre. Nous invitons les gouvernements locaux à concevoir des politiques qui s’attaquent aux inégalités urbaines et, par conséquent, à réduire la violence fondée sur le genre. » Octavi de la Varga, Secretary General, Metropolis

Nous devons repenser les réalités de nos villes et de nos métropoles pour les rendre plus inclusives et aptes à soutenir l’autonomie des femmes, leur sentiment d’appartenance à leurs communautés, et garantir ainsi un accès égal à la vie publique et aux services de base, faisant ainsi progresser la réalisation de l’Agenda 2030. Nous espérons que cette action conjointe aidera à convertir la crise en une opportunités permettant de libérer nos villes et nos métropoles de la violence de genre.