Participation de CGLU Afrique à la réunion du Bureau exécutif de CGLU ASPAC

Du 11 au 13 avril à Katmandou (Népal), CGLU ASPAC, avec le soutien du gouvernement du Népal, de l’Association municipale du Népal (MuAN), de la ville métropolitaine de Katmandou, de la ville métropolitaine de Lalitpur et de la municipalité de Dhulikhel, a organisé la première session de la réunion du Bureau exécutif de CGLU ASPAC 2023 qui rassemble les membres de CGLU ASPAC dans la région.

En plus des membres du bureau, UCLG ASPAC a invité des experts, les partenaires dont CGLU Afrique et les parties prenantes concernées, pour participer à la session plénière et aux sessions parallèles portant sur : “la coopération inter-municipale pour des villes résilientes et durables“. Il s’agissait de partager les expériences des dirigeants des villes de l’ASPAC afin de renforcer les opportunités de coopération et de partenariat entre les villes et les gouvernements locaux ainsi que leurs associations. Plusieurs thématiques ont été abordées.

Localisation des Objectifs de Développement Durable (ODD)

En ce qui concerne le suivi et l’établissement de rapports, les gouvernements locaux et régionaux dans la région ASPAC s’engagent de plus en plus dans les examens infranationaux de la mise en œuvre des ODD, également appelés examens locaux volontaires (EVL). La revue locale volontaire permet à une ville de présenter un portrait holistique et cohérent de ses progrès économiques, environnementaux et sociaux, offrant ainsi un outil de narration puissant qui relie sa stratégie locale à un programme mondial. Bien que les revues n’aient pas de statut officiel, le processus de réalisation de ces examens infranationaux présente de multiples avantages pour les entités qui s’y engagent et pour la mise en œuvre des ODD dans son ensemble.

Gestion de l’assainissement en Asie du Sud (MuNASS)

Avec le soutien de la Fondation Bill et Melinda Gates (BMGF), CGLU ASPAC a commencé en 2017 à renforcer les capacités des associations de gouvernements locaux au Bangladesh et au Népal pour déployer le cadre institutionnel et réglementaire de la gestion des boues de vidange (FSM) dans le cadre d’un programme appelé « Municipalities Network Advocacy on Sanitation in South Asia, MuNASS ». Dans le cadre de la deuxième phase du programme MuNASS, CGLU ASPAC prévoit de tirer parti de son pouvoir de rassemblement auprès des maires de la région Asie-Pacifique pour développer l’assainissement inclusif à l’échelle de la ville (City Wide Inclusive Sanitation, CWIS) et tester des innovations en matière de collecte de données au niveau municipal pour rendre compte de l’objectif de développement durable 6.2 “Assainissement géré en toute sécurité”. En outre, le programme implique les associations de gouvernements locaux dans 6 pays membres de CGLU ASPAC, à savoir le Bangladesh, le Népal, le Sri Lanka, le Cambodge, le Vietnam et l’Indonésie.

GLU Afrique a participé à deux sessions et était représenté par M. François Yatta, Directeur des Opérations et de l’Assistance technique de l’organisation.  La première session portait sur les questions de femmes et budgétisation sensible au genre et la seconde sur l’environnement favorable aux villes et collectivités territoriales.

Budget participatif et sensible au genre

L’objectif de la session était d’améliorer les connaissances des villes et des gouvernements locaux sur les approches de l’intégration de la dimension de genre et de la budgétisation participative et sensible au genre (GRPB) pour une budgétisation plus efficace, équitable et inclusive dans le contexte de la bonne gouvernance, de l’égalité des sexes et de la justice sociale. La place des femmes dans l’arène politique dans la région est faible et les tendances ne sont pas faites pour s’améliorer. C’est ainsi que les pays en tête ont des scores très faibles. En outre la période du covid n’a pas arrangé la question du genre avec un taux de violence très élevé contre les femmes et les enfants et une marginalisation des femmes dans le processus de prise de décision.

Les présentations ont surtout concerné les actions faites à l’échelle des villes et municipalités pour la prise en compte des femmes dans les choix de planification, Gender Equality and Social Inclusion (GESI). Des expériences du Népal, de la Malaisie et des Philippines ont été présentés sur l’appui des communautés pauvres dans les bidonvilles (eau, assainissement, éducation, etc) grâce à des fonds géré par des coopératives de femmes et abondé par les municipalités et les partenaires au développement. Ces initiatives permettent d’améliorer l’infrastructure ainsi que les services aux populations. Les femmes sont aussi impliquées dans les politiques de logement des municipalités pour l’accès des ménages pauvres. D’autres questions abordées ont été les initiatives communautaires face à des exemples de déguerpissement des communautés pauvres par les municipalités pour des infrastructures.

Dans certains pays de la région, les Constitutions ont pris en compte le Gender Equality and Social Inclusion (GESI), ce qui permet de gérer les questions des femmes dans les prises de décisions, l’égalité des droits, les processus de planning. L’objectif 5 des objectifs de développement trouve ainsi les moyens de mettre en œuvre un Système de Budgétisation Sensible au Genre, « Gender Responsive Budgeting System, GRBS », dans toute la gestion des finances publiques aussi bien au niveau national que local dans les municipalités. Par exemple au Népal, le GRBS a été adopté dès 2012 par le Ministère des Finances et les autres ministères à partir de 2015. 50% du programme bénéficie directement à au moins 50% des femmes. Pour suivre cela des « Budget Management Information System, BMIS » sont mis en place au niveau national, ministériel, Provincial et les municipalités.

Au cours de cette session a été présenté l’historique de la mise en place du Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique (REFELA) ainsi que la gouvernance du REFELA  et les  axes du plan stratégique 2022-2025 : (1) le lobbying, le plaidoyer, les partenariats internationaux ainsi que la mise en œuvre de partenariats internationaux, (2) le lancement et l’accompagnement des trois campagnes ; (3) la promotion, l’appropriation et la mise en œuvre de la  Charte des Collectivités Territoriales pour l’Egalité des Genres en Afrique, (4) la lutte contre le changement climatique et les collectivités locales africaines pour les femmes et les filles, (5) le développement du leadership des femmes élues locales et la promotion de la parité en politique locale.

Session du CEE rating

Le City Enabling Environment Rating (CEE Rating) démarré à CGLU Afrique en 2012 et qui est passé à sa 4° édition en 2021, est un produit qui a fortement intéressé CGLU ASPAC. C’est ainsi qu’en 2018, la section ASPAC a réalisé son premier CEE Rating entièrement basé sur l’expérience africaine. Dans une région où Plus de 40 % de la population vit dans les villes et contribue à 80 % du produit intérieur brut (PIB) de la région, la question de la mise en place d’une environnement institutionnel favorable aux villes dépasse de loin le simple enjeu de la fourniture des services locaux ; elle impacte fortement le développement de la région. Dans cette région, l’urbanisation a amélioré la productivité, augmenté le produit intérieur brut par habitant et est devenue une source majeure de force économique, même si elle n’a pas profité de la même manière à tous les citadins de la région. La première édition de ce CEE Rating ASPAC a concerné les 28 pays de la région sur la base des 10 critères initialement retenus en 2012 par CGLU Afrique.

Lors de la session plénière M. Yatta a présenté les enjeux, les articulations institutionnelles qui peuvent être faites avec les institutions régionales. La principale leçon transmise a été que le CEE rating n’est pas une fin en soi et qu’il faut aller dans trois direction : (1) Développer la partie sur les réformes institutionnelles; (2) Accrocher le CEE Rating a un texte institutionnel de la région pour que l’exercice ait une portée institutionnelle, à l’exemple de l’Afrique où le CEE rating est un instrument de mesure de la mise en œuvre de la charte africaine sur la décentralisation, la gouvernance locale et le développement local ; (3) l’intégration du CEE rating dans les opérations de la Banque Asiatique de Développement.

En outre, une session technique s’est tenue afin de partager les expériences de CGLU ASPAC et CGLU AFRIQUE en matière d’évaluation de l’environnement urbain ; Fournir des informations actualisées concernant la nouvelle édition du CEE rating en Asie et dans le Pacifique pour 2023 et le nouvel indicateur numéro 11 du classement CEE sur l’environnement et la gouvernance climatique ; Communiquer et coordonner avec les villes et les associations de gouvernements locaux en ce qui concerne le processus de collecte de données pour l’édition 2023 du CEE Rating en Asie et dans le Pacifique Cet atelier qui a regroupé tous ceux qui sont en charge de la collecte des données a ainsi été l’occasion d’avoir une compréhension partagée pour une meilleure collecte des données ainsi que des textes législatifs et règlementaires nécessaire à la finalisation du CEE rating.