FIMA 2022 : Une édition réussie à Rabat

Placée sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la 14ème édition du Festival International de la mode en Afrique (FIMA) s’est tenue 07 au 10 décembre 2022 au site historique de Chellah dans la ville de Rabat, désignée capitale africaine de la culture jusqu’en mai 2023. Ceci, dans le cadre du programme « Capitales africaines de la culture » initié par CGLU Afrique et mis en œuvre en collaboration avec le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, et la Ville de Rabat.

Le FIMA 2022 était placé sous le thème : « La Synergie des Cultures pour le Développement de l’Afrique ».

La clôture de l’évènement a été marquée par le défilé de mode : « La Nuit des 5 continents », dont le lancement a enregistré les allocutions de : Mme. Débora Katisa Morais Brazao Carvalho, première dame du Cap-Vert et marraine de cette 14ème édition du FIMA, Mme Asmaa Rhlalou, Maire de Rabat, M. Alphadi, président fondateur du FIMA, M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général de CGLU Afrique.

Sur le podium, se sont succédées les créations des plus grands noms de la mode africaine, notamment celles du « magicien du désert » Alphadi, la Sénégalaise Collé Ardo Sow, le Béninois Félicien Castermann, la Tunisienne Olfa Mehaoued ou encore la Marocaine Amal Belcaid.

Le public venu en nombre a assisté à la remise des récompenses dans les six catégories qui étaient en lice.  Le trophée TOP Modèle Féminin est revenu au Maroc, et celui de TOP Modèle Masculin à la Côte d’Ivoire.

Le Concours Jeunes Créateur a été gagné par Côte d’Ivoire. Le Togo était vainqueur du Concours Meilleurs Bijoux (Accessoires). Le gagnant du Concours Meilleure Maroquinerie était le Cap Vert, tandis que celui du Concours Meilleur Textile était le Niger.

« Près de 2000 festivaliers ont participé à cette édition, qui a offert aux festivaliers une programmation riche, comprenant outre les défilés, des spectacles, des expositions ainsi que des tables rondes sur des thématiques importantes », s’est réjoui Alphadi.

La première dame du Cap Vert a lancé un appel à une innovation écologique dans la création. «La culture a le pouvoir d’unifier l’Afrique et de commencer une nouvelle ère. J’appelle les jeunes créateurs à prendre de plus en plus en considération l’environnement afin de proposer des collections éco-responsables. Nous ne voulons pas en Afrique, une mode qui pollue le monde », a déclaré Mme Débora Katisa Morais Brazao Carvalho.

Pour le Secrétaire Général de CGLU Afrique : «L’organisation du FIMA dans le cadre de la célébration de -Rabat, capitale africaine de la culture- voudrait envoyer un signal fort sur l’importance des métiers de la mode, du design, et de la création pour affirmer l’image et la place de l’Afrique dans un monde où sa part de marché dans les industries créatives est à conquérir ; et pour inviter les populations et les décideurs du continent à prendre la mesure du potentiel de ce secteur pour contribuer à la création de richesse, de l’emploi et du positionnement de l’Afrique dans un marché de la mode et de la création en plein remodelage».

L’ouverture du FIMA le 7 décembre 2022, a été marquée par la présence du représentant de SEM Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la Culture du Maroc, du ministre nigérien de la Poste et des Nouvelles Technologies de l’Information,  SEM Hassane Barazé Moussa, de l’ambassadeur du Niger au Maroc, SEM Salissou Ada, et du représentant de l’UNESCO pour le Maghreb, M. Éric Falt. De nombreuses personnalités d’Afrique et d’autres continents ont fait le déplacement à l’instar d’Olivia Yacé, Miss Côte d’Ivoire 2021 et deuxième dauphine du concours de Miss Monde 2022, Rebecca Ayoko, ancienne égérie d’Yves Saint-Laurent, et Noémie Lenoir, mannequin ayant collaboré avec Gucci et L’Oréal.

Trois tables rondes se sont tenues au cours du Festival. Elles portaient respectivement sur :

La Culture et l’éducation; La Culture, l’économie et le financement  ; La Protection des œuvres et de la propriété intellectuelle

D’éminents panélistes ont pris part aux débats. Sont notamment intervenus, Célestin Monga, économiste et professeur à l’université d’Harvard, Hicham Lahlou, designer international et architecte d’intérieur, fondateur du projet Africa Design Award&Days (ADA & ADD), Eugène Ébodé, écrivain, universitaire et journaliste, Administrateur de la Chaire des Littératures et des arts africains à l’Académie du Royaume du Maroc, et Lotfi Aoulad, chef de programme à l’UNESCO pour la Protection et la Promotion de la Diversité des Expressions Culturelles.

 

Les riches échanges ont permis de s’aligner sur les 3 objectifs visés par le FIMA :

• Promouvoir l’émergence d’une industrie de la mode et des arts au service du développement

• Capitaliser le savoir-faire artisanal traditionnel africain

• Développer en Afrique des hubs de l’industrie de la Mode, des Arts et de la Culture, pour en faire des places de référence pour le marché mondial de la culture, des arts et des industries créatives.

Pour rappel, « Rabat, Capitale Africaine de la Culture » a une triple ambition : (1) être une vitrine pour le rayonnement du patrimoine culturel et de la créativité de l’Afrique, pour que cette dernière retrouve toute sa place dans le patrimoine culturel pluriel de l’Humanité ; (2) promouvoir l’adoption des politiques culturelles au sein des collectivités territoriales d’Afrique pour faire de la culture le quatrième pilier du développement durable, relayer les politiques culturelles nationales au niveau des territoires, et développer de nouvelles relations mutuellement bénéfiques entre les collectivités territoriales et les professionnels de la culture, des arts et des industries créatives ; (3) contribuer à l’émergence d’un réseau de places culturelles en Afrique susceptibles de stimuler la production des œuvres culturelles et des activités créatrices, et d’être des lieux de rendez-vous réguliers pour inscrire l’Afrique de manière plus importante au sein du marché mondial des arts, de la culture, et des industries créatives, dont la valeur est actuellement estimée à 2 500 milliards de dollars par an, l’Afrique ne représentant que 1% de ce marché mondial.