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10 août 2022-Journée Africaine de la Décentralisation et du Développement Local : Bonne célébration!

Trois questions à  Mme Fatimetou Abdel Malick , Présidente de CGLU Afrique (Voir Vidéo + )

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Trois questions à Mme Rohey Malick Lowe, présidente du Réseau des femmes élues locales d’Afrique (REFELA)

Que représente pour vous la journée africaine de la décentralisation et du développement local ? 

La Journée Africaine de la Décentralisation et du Développement Local est une journée commémorée chaque année par les Etats membres de l’Union Africaine. L’objectif de cette journée est non seulement de rappeler à tous les Africains vivant sur le continent et dans la diaspora l’importance de la décentralisation dans la construction de l’Afrique, mais aussi la contribution importante des collectivités locales dans le développement des Etats et territoires membres de l’Union africaine.

Cette journée donne aux acteurs étatiques et non étatiques l’occasion de réfléchir aux défis et aux opportunités qu’offrent la décentralisation et la gouvernance locale.

La Charte africaine des valeurs et principes de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local est le premier effort réel de l’Union africaine pour promouvoir des systèmes de gouvernance décentralisés sur le continent. Elle fournit un cadre pour la gouvernance locale, que les signataires de la Charte sont tenus de mettre en œuvre dans leurs pays respectifs. Le fait que cette Journée soit célébrée signifie que les chefs d’État africains accordent une grande importance à la décentralisation dans leur agenda politique. Presque tous les pays africains mettent en œuvre la décentralisation, la gouvernance locale et le développement local comme politique de réforme pour réduire la pauvreté et améliorer les conditions de vie de la population.

Pour en venir à la question de savoir ce que cette journée signifie pour moi, elle implique qu’il n’y aura pas de retour à la case départ pour réintroduire la centralisation, dont l’échec à avoir un impact sur le développement dans la vie de la population a été prouvé. En outre, la centralisation s’accompagne de retards dans la mise en œuvre des projets et d’une surcharge de travail au niveau de la direction, ce qui entraîne une pauvreté extrême et la souffrance des masses.

Quel est l’état du processus de décentralisation dans votre pays et que manque-t-il à votre pays pour ratifier la Charte africaine des valeurs et principes de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local ? 

La Charte est une réponse aux nombreux problèmes liés à la centralisation de la gouvernance en Afrique, tels que la mauvaise prestation de services et une gouvernance non responsable et non réactive. L’objectif est d’améliorer les moyens de subsistance des populations du continent par le biais d’une décentralisation efficace, elle promeut la gouvernance locale démocratique pour que les gouvernements locaux soient gérés par des conseils et des organes exécutifs démocratiquement élus et demande aux gouvernements nationaux de promulguer une législation qui reconnaisse le droit et le devoir des communautés de participer librement à la gouvernance locale.

Je vais commencer par répondre à l’état d’avancement de la décentralisation en Gambie. La décentralisation en Gambie a été conçue dans le cadre du programme de réforme du gouvernement local et de la décentralisation du pays. Elle est issue d’un large processus consultatif qui a impliqué toutes les parties prenantes locales, nationales et internationales, conçu pour renforcer le gouvernement local afin de faciliter une participation plus efficace des citoyens à la gouvernance et la transparence dans la prestation des services publics comme base de la décentralisation.

La décentralisation et le gouvernement local en Gambie reposent sur les sections 193, 194 et 214 de la Constitution de 1997, la sous-section 3 de la Loi sur le Gouvernement Local de 2002, la Loi d’Amendement du Gouvernement Local de 2004, 2006 et 2007 et la Loi sur les Finances et l’Audit du Gouvernement Local de 2004. Ces cadres juridiques institués par le gouvernement de la Gambie ont ouvert la voie à la création de structures de gouvernements locaux telles que les conseils municipaux dirigés par des maires, les bureaux dirigés par des gouverneurs régionaux, les Conseils dirigés par des conseillers municipaux et les villages dirigés par des Alcalos.

Les mandats des collectivités locales sont clairement énoncés dans la Constitution et loi sur les collectivités locales.  Selon la loi sur le gouvernement local, les gouvernements nationaux sont mandatés pour fournir des subventions aux conseils et leur donner l’autorité de fournir des services de base en matière d’éducation, de santé, d’agriculture, d’entretien des routes, d’assainissement et d’élevage.

Actuellement, la Gambie compte huit régions dirigées par des maires et des présidents. L’UA a adopté la Charte africaine des Valeurs et Principes de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local le 27 juin 2014, à Malabo, en Guinée équatoriale. Je crois que le ministre en charge du gouvernement local était censé présenter le document au ministre des Affaires étrangères pour signature. J’ai l’impression que le ministre ne l’a pas encore fait. Dans ce cas, j’exhorterai le Président de l’Association Gambienne des Autorités Locales (GALGA) de s’adresser au ministre en charge des gouvernements locaux afin que le ministre des affaires étrangères soit informé et qu’il prenne les mesures nécessaires pour que la charte soit signée et ratifiée.

Quel est votre souhait pour la célébration de l’édition 2022 de la JADDL, célébrée le 10 août et dont le thème est : «Faire de la sécurité alimentaire une priorité essentielle pour le développement et la coopération territoriale » ?

Le 10 août 2022, nous célébrerons la Journée africaine de la décentralisation et des collectivités locales.  Mon souhait est que les Africains prennent en compte la sécurité alimentaire qui est aujourd’hui un sérieux problème et que les gouvernements africains s’y attaquent et fassent de la sécurité alimentaire une priorité dans leur programme de développement. Nous sommes tous conscients que l’Afrique connaît une situation d’urgence climatique qui a un impact sur la sécurité alimentaire, d’où la nécessité de lutter contre le changement climatique et de préserver la diversité en Afrique. Sur cette note, je demande à tous les membres de la fraternité des gouvernements locaux en Afrique de célébrer cette journée avec espoir et engagement.

( Vidéo disponible en anglais).

Télécharger la Charte africaine des valeurs et principes de la décentralisation, la gouvernance locale et le développement local (+)

Consultez la liste des 18 Pays ayant déjà signés la Charte et des  8 Pays l’ayant déjà ratifiés  (+

Souhaits de la Faitière des Communes du Togo (FCT) pour la célébration de la JAD 2022!

Thème-Journée Africaine de la Décentralisation et du Développement Local 2022 : « Faire de la sécurité alimentaire une priorité essentielle pour le développement et la coopération territoriales »

Le thème de l’édition 2022 de la Journée Africaine de la Décentralisation et du Développement Local a été communiqué par l’Union Africaine (UA).

Célébrée le 10 août de chaque année, le thème de cette édition est : « Faire de la sécurité alimentaire une priorité essentielle pour le développement et la coopération territoriales »

Deux sous thème ont été déclinés, invitant les villes et territoires africains à y réfléchir :

Sous-thème 1 : Le rôle des femmes dans les systèmes alimentaires locaux

Sous-thème 2 : Gérer le lien entre la sécurité alimentaire, la nutrition et la santé au sein des gouvernements sous-nationaux et locaux en Afrique

L’objectif principal de l’édition 2022 est de disposer d’une plateforme permettant aux Etats membres de l’union africaine de dialoguer et discuter des succès et des défis de la prestation de services au niveau des collectivités locales et du développement urbain et d’échanger les meilleures pratiques sur la manière d’élaborer des stratégies et de mettre en œuvre des programmes et des mesures pour assurer la sécurité alimentaire.

Les objectifs spécifiques sont les suivants :

-Partager et échanger les meilleurs pratiques sur la manière d’organiser le développement territorial et la coopération pour les mesures de sécurité alimentaire et l’intervention vers la réalisation des objectifs de l’Agenda 2063,

-Sensibiliser les citoyens et les entreprises d’Afrique au rôle qu’ils devraient jouer en tant que partenaire stratégique pour assurer la sécurité alimentaire des gouvernements locaux et de l’environnement urbain,

-Explorer les moyens de soutenir les initiatives des femmes dans la production alimentaire et la lutte contre la malnutrition, en particulier dans les centres urbains,

-Discuter de la prévalence de la sous-alimentation et de la dépendance nette à l’égard des importations en tant que deux indicateurs de la faim et de la sécurité alimentaire dans les administrations locales,

-Analyser si l’Afrique est sur la bonne voie pour éliminer la faim et l’insécurité alimentaire d’ici 2025,

-Proposer des moyens d’améliorer la production alimentaire dans les administrations locales et les zones urbaines afin de réaliser la sécurité alimentaire.

Pour rappel, la charte africaine des valeurs et principes de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local, adopté en juin 2014 par les chefs d’État et de gouvernement réunis en sommet à Malabo, dans son article 20 paragraphe 4, institue la commémoration de la Journée africaine de la décentralisation et du développement local (JAD) le 10 août de chaque année. La célébration de la JAD par tous les Etats membres de l’UA est organisée sous l’autorité du sous-comité « décentralisation et gouvernance locale » du comité technique spécialisé n°8 de l’Union Africaine comprenant les ministres de la Fonction Publique, des Collectivités Locales, du Développement Urbain et de la Décentralisation.

Consultez la note conceptuelle ici.

Pudence Rubingisa : Travailleur acharné et volontariste

Elu Maire de Kigali, la ville capitale du Rwanda en août 2019 pour un mandat de 5 ans, M. Pudence Rubingisa assure ses fonctions avec excellence et détermination. Dès son arrivée à la tête de la municipalité, il a résolu de faire de la protection de l’écosystème local un de ses champs d’actions prioritaires. Son ambition est de transformée Kigali en une ville intelligente tout en relevant le défi écologique.

En trois ans, l’équipe municipale de la ville de Kigali est sur la bonne voie pour la réalisation de cette feuille de route. Et ce malgré la pandémie de COVID-19 qui a contraint les élus locaux du continent à ajuster leurs approches en tenant compte de ce nouveau facteur. Kigali a d’ailleurs été primé le 18 janvier 2022 par Bloomberg Philanthropies parmi les 15 villes vainqueurs du « Global Mayors Challenge 2021-2022 ».  Ces villes sont récompensées pour avoir conçu les innovations urbaines écologiques les plus audacieuses et les plus ambitieuses qui émergeront de la pandémie mondiale de COVID-19.

La ville capitale rwandaise est primée pour son initiative portant sur l’introduction d’un système intelligent de gestion des déchets qui améliore l’assainissement et la qualité de l’eau dans la ville en particulier dans les quartiers informels. L’objectif de l’adoption de technologies éprouvées de collecte des eaux de pluie dans les communautés informelles est de fournir une source d’eau alternative et une solution intelligente de gestion des déchets pour une reprise verte et résiliente dans les zones informelles de Kigali, afin d’améliorer les moyens de subsistance des résidents.

Une récompense qui a réjouis le maire Pudence Rubingisa qui souligne le volet inclusif du projet.  “Je suis très honoré de recevoir ce grand prix d’un million de dollars du Global Mayors Challenge 2021, au nom de la ville de Kigali. Je souhaite exprimer ma sincère gratitude à Bloomberg Philanthropies et au Comité des Prix pour avoir cru au potentiel de nos solutions durables et innovantes afin d’améliorer la qualité de vie des habitants des quartiers informels de Kigali tout en leur permettant de s’adapter aux impacts de Covid-19. Notre projet impliquera activement les résidents dans les projets de modernisation des quartiers informels en cours, en les aidant à tirer parti de la technologie verte pour récolter l’eau de pluie comme source alternative pour répondre à leurs besoins quotidiens en eau, en plus de leur fournir des installations intelligentes de gestion des déchets.”, a -t-il déclaré.

77,8% des ménages de Kigali ont attesté que l’eau de pluie récupérée contribuerait à réduire les factures d’eau, ce qui aidera les résidents à avoir plus d’argent pour nourrir leurs enfants.

Comme lauréate, la ville de Kigali sera accompagnée durant trois ans dans la mise en œuvre de ce projet.

Bio Express

Tout au cours de sa carrière professionnelle, Rubingisa Pudence s’est engagé dans le monde académique et de la finance : il a été vice-chancelier adjoint en charge de l’administration et Finance à l’Université du Rwanda, avant ça il a été vice-recteur en charge de l’administration des finances de l’Institut Supérieur d’Agriculture et d’Elevage, Il a aussi été directeur de l’équipe technique de l’investissement public au Ministère des Finances. Avant d’être élu Maire de Kigali, il était le Directeur Général d’Intare Investments Ltd. En mars 2020, alors que le Rwanda fait face au début d’une crise sanitaire majeure liée à l’épidémie de Covid-19, il a su maîtrisé la crise à Kigali, avec de grands renforcements du dépistage et des mesures préventives dans toute la Ville. RUBINGISA est titulaire d’un Master en Finance de l’Université Saint Louis – Belgique et d’un diplôme d’études supérieures en marchés publics de l’ILI. Les sujets sur lesquels Rubingisa Pudence est intarissable : les finances publiques, l’urbanisme, le logement abordable, l’aménagement du territoire et la décentralisation. Il s’intéresse beaucoup au sport, en particulier à la course à pied. Très passionné par les journées sans voiture (Car free Day), il rejoint à chaque fois les habitants de Kigali et participe activement à cette journée sans voiture.

Sources : 1, 2, 3

Procurez-vous le livre sur : « La gestion déléguée du service public en Afrique : Une nouvelle approche, Cas du secteur de l’eau »

Quels sont les éléments clés que doivent connaître les collectivités territoriales lorsqu’elles décident de déléguer la gestion d’un service public en réseau à des opérateurs publics ou privés ?

L’ouvrage sur la « La gestion déléguée du service public en Afrique : Une nouvelle approche, cas du secteur de l’eau », constitue un excellent guide pratique à cet effet.

Rédigé par M. Mounir Zouggari qui a travaillé durant 35 ans à l’Office National de l’Eau du Maroc (ONEP), le livre aborde essentiellement la thématique sous trois axes :

  • La remise à niveau des performances des opérateurs publics et de la qualité du service public qu’ils fournissent.
  • La gestion déléguée du service public à des grands groupes privés internationaux telle qu’elle est pratiquée actuellement.
  • Une proposition inédite de réforme du mode d’intervention des grands opérateurs privés internationaux afin que cette intervention s’inscrive effectivement et de manière inconditionnelle dans le cadre d’un processus de développement durable des secteurs où la gestion du service public leur est déléguée.

CGLU Afrique s’est associé à la production du livre dont la préface a été rédigée par son secrétaire général M. Jean Pierre Elong Mbassi. Il y soulève le constat selon lequel la plupart des lois de décentralisation appliquées en Afrique reconnaissent un certain nombre de compétences aux collectivités territoriales, notamment la responsabilité d’organiser la fourniture des services de base en réseau aux populations (eau, assainissement et drainage, déchets, électricité, mobilité et transports, télécommunications…), mais compte tenu de leur caractère capitalistique et de leur technicité les villes et collectivités territoriales sont souvent amenés à recourir à la délégation des dits services aux opérateurs publics ou privés pour être en mesure d’assurer la fourniture régulière et continue du dit service à un prix supportable pour les populations.

Lire la suite de la préface ici .

Passez commande de votre exemplaire du livre ici (Prix unitaire : 70 EUR).

Excellente JAD 2021

A l’occasion de la célébration ce 10 août 2021 de la Journée Africaine de la Décentralisation et du Développement Local (JAD), nous avons recueillis les souhaits de quelques maires africains.

 

Journée Africaine de la Décentralisation et du Développement Local (JADDL) : Les collectivités territoriales en première ligne de la lutte contre la corruption au niveau local

Le 10 août, marque chaque année, la célébration de la journée africaine de la décentralisation et du développement local (JADDL), décrétée par l’Union Africaine. L’année 2018 a été placée par l’UA sous le signe de la lutte contre la corruption avec pour thème : «Vaincre la corruption : une voie durable pour la transformation de l’Afrique». Dans ce sillage le thème choisi pour l’édition 2018 de la journée africaine de la décentralisation et du développement local est : ” Lutter contre la corruption au niveau local, une voie durable pour transformer l’Afrique à partir de ses territoires.” Un thème qui vient à point nommé dans un contexte où les collectivités territoriales du continent sont de plus en plus secouées par des scandales de corruption, impliquant les élus de premier plan. Une situation qui a un impact indéniable sur la crédibilité des maires du continent. Comme dit l’adage « le train qui arrive à l’heure n’intéresse personne », on ne parle que des trains qui arrivent en retard. La célébration de la Journée Africaine de la décentralisation est d’une importance capitale pour les collectivités locales car plus qu’une simple date, c’est l’occasion de présenter ce qui fonctionne. En effet, il existe encore des leaders locaux et des fonctionnaires territoriaux en Afrique qui exercent le service public local avec engagement, abnégation, compétence, probité et exemplarité et qui arrivent à créer progressivement, au niveau de leurs territoires, un environnement basé sur la confiance politique, économique et sociale.  C’est le résultat de leur travail qui pourra apporter une contribution efficace pour la transformation du continent.

La corruption peut se définir comme le détournement d’un processus ou d’une interaction avec une ou plusieurs personnes dans le but d’obtenir des avantages ou des prérogatives particulières en échange de sa complaisance. Ce fléau touche toutes les sphères de gouvernance (internationales, régionales et locales) et sa propagation sur le continent ne peut laisser les collectivités locales indifférentes. Selon le rapport 2017 sur l’Indice de Transparency International sur la perception de la corruption, la corruption continue de prospérer en Afrique. Il en ressort que l’Afrique subsaharienne est la région la moins performante avec un score moyen de 32.

Pour les collectivités territoriales, les conséquences sont néfastes ; en effet, chargées de fournir les services sociaux de base aux populations (eau, électricité, assainissement, etc.), le « manque à gagner » généré par la corruption constitue un sérieux obstacle à la réalisation de l’Agenda 2063 (L’Afrique que nous voulons) et de  l’Agenda 2030 (les 17 objectifs du développement durable), dont  65% de la mise en œuvre dépend du niveau local. L’Afrique que nous voulons est un continent où les enfants peuvent étudier dans des conditions idoines. Sans être contraint de fuir les toilettes de l’établissement parce que ces derniers sont dans des conditions exécrables. C’est la mésaventure qu’a connu en Afrique du SUD, la petite Ziyanda Nkosi, une élève de 6 ans,  qui a vu le sol des toilettes de son école s’effondrer sous ses pieds. Il s’en est fallu de peu pour qu’elle se noie dans le bassin d’excréments. Du côté de Bangangté au Cameroun, certains établissements primaires ont le privilège de jouir du projet de latrine écologique lancée en 2013 par la mairie dirigée par Mme Célestine Ketcha Courtès, Présidente du Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique ( REFELA). Le REFELA est la commission permanente genre de CGLU Afrique.  En plus de la préservation de l’environnement et de la santé, les latrines écologiques participent de la production directe du compost (pour l’agriculture) bio. Ce qui est très bénéfique pour les agriculteurs qui n’ont pas toujours l’accès facile aux engrais chimiques ou importés.

En tant qu’acteurs clés, les plus proches des populations, les élus locaux africains sont dans l’obligation de prendre le problème de lutte contre la corruption à bras le corps.  En sa qualité d’organisation faitière des collectivités territoriales du continent, Cités et Gouvernement Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) est convaincu que la résolution de ce problème doit démarrer à la base. Il n’est plus souhaitable de voir les populations être contraintes de soudoyer des tiers pour avoir accès à la signature rapide des documents administratifs ou avoir accès aux timbres communaux. Ce type de scénario présent et visible au plus bas de l’échelle de l’administration a fini par ternir durablement l’image des élus locaux et briser la confiance entre les populations et leurs élus.   «Il s’agit de restaurer le respect et la confiance entre les élus locaux et la population. La corruption détruit le sens des efforts des jeunes. Cette question doit être éradiquée en premier au niveau local », déclarait M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général de CGLU Afrique lors du  Forum des Nations Unies sur la Fonction Publique (21-23 juin 2018,  Marrakech, Maroc).  Pour entretenir une relation de confiance avec les populations, certaines collectivités ont misé sur la mise en œuvre du budget participatif.  C’est le cas de la commune de Pelengana, située dans la région de Ségou au Mali. Ladite commune qui pratique une gestion inclusive via le budget participatif depuis 2014. La mairie dirigée par Mme Diabate Mamou Bamba a d’ailleurs été lauréate en mai 2018 de la première édition du concours de transparence du Programme Gouvernance Locale Redevable (PGLR). « Pour être primée, la commune a dû démontrer le type de gestion qu’elle fait de l’argent des citoyens. Le jury a effectué une descente sur le terrain, pour évaluer la gestion des trois années précédentes », explique l’édile locale. «Les membres du jury ont constaté que la commune faisait de la restitution publique. Il y avait des procès-verbaux de réunions, des procès-verbaux de restitutions publique. Lors de l’élaboration du budget on faisait participer la population. Ils ont vu que rien n’était fait dans la commune sans la population. Ils ont vu une implication des différents acteurs, élus, chef de village et population dans la vie de la collectivité », confie madame Diabaté. Au Gabon, la mairie de Libreville opte aussi sur la transparence pour maintenir la confiance avec les populations. C’est ainsi que l’équipe du maire, Mme Rose Christiane Ossouka Raponda, a lancé son nouveau site Internet au mois de juillet en rendant disponible en ligne le budget municipal des exercices 2014 à 2017 ainsi que les principales informations relatives aux démarches administratives au niveau de la mairie  (liste des documents à fournir, montant des timbres).

Pour sa part, CGLU Afrique a lancé le projet «Transparence et intégrité au niveau local » . Le projet met l’accent sur la performance perpétuelle des autorités locales par rapport à la reddition des comptes et à la transparence. La phase pilote a démarré en juin 2017 avec la commune de Kabarolé en Ouganda. Cette démarche vise à aboutir la mise en place d’un « index sur la transparence et l’intégrité des collectivités territoriales » qui sera présenté et lancé lors du sommet Africités 8. Mme Chantal Uwimana, ancienne directrice de Transparency International Afrique et Consultante CGLU Afrique, présente brièvement le projet en vidéo. Elle revient notamment sur les 4 piliers de la lutte contre la corruption qui sont : la transparence, la participation, la responsabilité et l’intégrité. Pour Mme Uwimana le pilier le plus important est la transparence. « Sans la transparence les autres piliers ne peuvent être atteints. Les collectivités locales doivent rendre leurs informations accessibles sur leur site Internet », explique –t-elle.

La ratification de la charte une nécessité impérieuse

Les instruments juridiques ne manquent pour appuyer les autorités locales dans ce combat de lutte contre la corruption. Au niveau africain, il existe la convention cadre de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption. La charte Africaine sur les Valeurs et Principes de la Décentralisation, de la Gouvernance Locale et du Développement Local, adoptée par la Conférence des Chefs d’Etats de l’Union Africaine, réunie du 26 au 27 juin 2014 à Malabo, contient également une série de valeurs fondamentales, dont l’intégrité, la transparence et l’obligation de rendre compte. Dans son article 14, la charte engage les gouvernements centraux et les gouvernements locaux à mettre en place des mécanismes pour combattre la corruption sous toutes ses formes (paragraphe 3).

CGLU Afrique saisit à nouveau l’opportunité qu’offre la célébration de la JADDL pour poursuivre son plaidoyer pour la ratification de cette charte par les États Membres de l’Union Africaine. Depuis son adoption, 13 pays l’ont signé et 3 seulement l’ont ratifié (Madagascar, Namibie et Burundi). Un total de 15 ratifications est nécessaire pour permettre à la charte de devenir un instrument juridique de l’Union Africaine. Le fait que le processus de ratification soit différent d’un pays à l’autre ralenti l’atteinte de l’objectif. En effet, d’aucuns ont besoin de la décision du parlement, d’autres de l’assemblée nationale, d’autre du président de la république, du chef du gouvernement ou du ministre des affaires étrangères. Ensuite les instruments de ratification doivent être déposés à l’Union Africaine par l’Ambassadeur du pays auprès de l’UA.  CGLU Afrique a engagé ses membres dès 2015 dans le plaidoyer et la mobilisation pour la ratification de la charte, lors de la série des rencontres régionales dans les cinq régions (Centre, Ouest, Est, Australe et Nord) et des rencontres stratégiques régionales (Afrique de l’Est, Afrique Centrale, Afrique Australe, Afrique de l’Ouest) qui ont débutées en avril 2018.  De Libreville à Monrovia, en passant par Abidjan à Accra, sans oublier Freetown et Bamako, les maires du continent se sont engagés à être les champions pour la ratification de cette charte. Retrouvez leurs interviews où ils dressent également l’état de la décentralisation dans leurs pays.

CGLU Afrique travaille étroitement avec le Comité Technique Spécialisé n°8 de l’Union Africaine sur la Fonction Publique, les Collectivités Locales, le Développement Urbain et la Décentralisation (CTS n° 8) pour le plaidoyer en faveur de la ratification de cette charte. Son Excellence Mme Jeanne D’Arc Kagayo , ancienne ministre du Développement Communal du Burundi et actuel ministre de la Bonne Gouvernance, invite les autres pays à suivre l’exemple du sien et donne rendez-vous à ses pairs pour célébrer les avancées lors du sommet Africités 8  qu’organise CGLU Afrique du 20 au 24 novembre 2018 à Marrakech (Maroc). Retrouvez son message vidéo ci-dessous. 

Citation :

«Cette charte est essentielle parce que son adoption donne un document de référence pour tous les pays qui veulent approfondir ou se lancer dans les politiques de décentralisation. Cette charte est également essentielle dans le partage des responsabilités entre le niveau national et le niveau local de gouvernance», Jean Pierre Elong Mbassi, Secretaire Général de CGLU Afrique .

  • Découvrez la campagne de CGLU Afrique pour la ratification de la charte sur nos réseaux sociaux Twitter Facebook 
  • Découvrez la Déclaration du side event du CTS n° 8 et CGLU Afrique sur : “Transparence, intégrité et lutte contre la corruption : Une exigence clé pour la réalisation du développement durable”.

 

Pour davantage d’informations, veuillez contacter :

Gaelle Yomi 

Tél : +212 610 56 71 45

ou

E-mail : gyomi@uclga.org

Célébration de la Journée Africaine de la décentralisation par le Royaume du Maroc et CGLU Afrique

Le Vendredi 10 août 2018 de 9h30 à 13h00 au Siège du Ministère de la Culture et de la Communication du Royaume du Maroc (SALLE BAHNINI), le Gouvernement du Royaume du Maroc, l’Organisation Panafricaine Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), l’Association des Régions du Maroc (ARM) et l’Association Marocaine des Présidents des Conseils Communaux (AMPCC) organisent une conférence sur le thème : «Lutter contre la corruption au niveau local : une voie durable pour transformer l’Afrique à partir de ses Territoires».

Cette Conférence entre dans le cadre de la célébration de la Journée Africaine de la Décentralisation et du Développement Local (JADDL) de l’Union Africaine (UA) ; Journée décrétée par l’UA au niveau de l’Article 20 de la Charte Africaine sur les Valeurs et Principes de la Décentralisation, de la Gouvernance Locale et du Développement Local, telle qu’elle a été adoptée lors de la Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etas et de Gouvernements, tenue du 26 au 27 juin 2014 à Malabo (Guinée Equatoriale).

Le Thème général de l’Année 2018 est en effet : «Lutter contre la corruption au niveau local : une voie durable pour transformer l’Afrique à partir de ses Territoires», décliné en deux sous-thèmes portant respectivement sur :

  • Corruption et Conflits d’Intérêt dans la gestion des affaires locales : un frein à la fourniture des services de base aux populations locales, à la justice et la paix sociales ;
  • Bonne Gouvernance Locale et promotion du rôle de la Société Civile et des Médias : Gage de succès pour la lutte contre la corruption dans les territoires.

La rencontre qui traitera du thème général dédié à la célébration de l’édition 2018 de la Journée Africaine de la Décentralisation et du Développement Local (JADDL), a pour but principal de promouvoir et de célébrer les Valeurs et les Principes de la Charte Africaine de la Décentralisation, de la Gouvernance Locale et du Développement Local, notamment à travers :

  • Le rappel des Valeurs et des Principes de la Charte Africaine sur les Valeurs et Principes de la Décentralisation, de la Gouvernance Locale et du Développement Local ;
  • La sensibilisation des élus locaux, des élues locales et des managers territoriaux sur l’impact et les effets néfastes de la corruption et des conflits d’intérêt sur la gestion des affaires locales, sur les populations, la justice et la paix sociales, et partant sur le développement durable ;
  • La sensibilisation sur le rôle de la Société Civile et des Médias comme acteurs clés dans la lutte contre la corruption au niveau territorial.

La réduction de la corruption est, en effet, une préoccupation majeure de l’Union Africaine, qui a placé l’année 2018 sous le signe de la lutte contre ce fléau. Selon le Rapport 2017 sur l’Indice de Transparency International sur la perception de la corruption, la corruption continue de prospérer en Afrique. Il en ressort que l’Afrique subsaharienne est la région la moins performante avec un score moyen de 32. Pour les collectivités locales, les conséquences sont néfastes. Chargées de fournir les services publics de base aux populations, le « manque à gagner » généré par la corruption constitue un sérieux obstacle à la réalisation de l’Agenda 2063 (L’Afrique que Nous Voulons) et de l’Agenda 2030 (les 17 Objectifs du Développement Durable), dont 65% de la mise en œuvre dépend du niveau local. Ceci concerne notamment l’ODD 16 qui vise à réduire nettement la corruption et la pratique des pots-de-vin sous toutes leurs formes (Cible 16.5) et à mettre en place des Institutions efficaces, responsables et transparentes à tous les niveaux (Cible 16.6). Ainsi, la lutte contre ce fléau doit impérativement commencer au niveau local.

La conférence tentera d’apporter des propositions concrètes à cette thématique en s’appuyant sur les recommandations formulées par les participant(e)s au Forum des Nations Unies sur le Service Public 2018 lors du Side Event organisé par le Comité Technique Spécialisé n°8 de l’Union Africaine sur la Fonction Publique, les Collectivités Locales, le Développement Urbain et la Décentralisation, CGLU Afrique et son Académie Africaine des Collectivités Territoriales (ALGA)  sur : “Transparence, intégrité et lutte contre la corruption : Une exigence clé pour la réalisation du Développement Durable”.

L’ouverture officielle de la Conférence sera faite par des Représentants :

  • du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale ;
  • du Ministère de l’Intérieur ;
  • du Ministère de la Culture et de la Communication ;
  • de l’Association des Régions du Maroc (ARM) ;
  • de l’Association Marocaine des Présidents des Conseils Communaux (AMPCC) ;
  • du Secrétaire Général de CGLU-Afrique, Monsieur Jean Pierre Elong Mbassi.

Près de 300 participant(e)s acteurs et parties prenantes de la Gouvernance Locale au Maroc sont attendus à cette Conférence qui est la première du genre depuis le retour du Royaume du Maroc au sein de la famille de l’Union Africaine.

La presse nationale et internationale (basée au Maroc) est invitée à couvrir la cérémonie d’ouverture et les travaux de la Conférence prévue, ce vendredi 10 août 2018 à 9h30 au Siège du Ministère de  la Culture et de la Communication du Royaume du Maroc (SALLE BAHNINI), N°1, Rue Ghandi, Rabat.

PJ :

Note Conceptuelle de la Conférence

Déclaration du side event du CTS n° 8 et CGLU Afrique sur : “Transparence, intégrité et lutte contre la corruption : Une exigence clé pour la réalisation du développement durable”.

Pour davantage d’informations, veuillez contacter :

Gaëlle Yomi:  Tel: + 212 610 56 71 45

email:  gyomi@uclga.org

 

Thème de la journée africaine de la décentralisation 2018 : « Lutter contre la corruption au niveau local, une voie durable pour transformer l’Afrique à partir de ses territoires »

Célébrée chaque 10 août, le thème général de la Journée Africaine de la décentralisation et du Développement Local (JADDL) 2018 est : ” Lutter contre la corruption au niveau local, une voie durable pour transformer l’Afrique à partir de ses territoires.”

Le département des affaires politiques de la commission de l’Union Africaine a communiqué le thème le 13 juillet 2018, à travers une note verbale qui précise les sous-thèmes qui en découlent.  Il s’agit de :

“Sous-thème 1: Corruption et conflits d’intérêts dans la gestion des affaires locales: un frein à la fourniture des services sociaux de base aux populations locales, à la justice et la paix sociales;”

Sous-thème 2: Bonne Gouvernance locale et promotion du rôle de la société civile et des médias: gage pour la lutte contre la corruption dans les territoires.

Comme chaque année, CGLU Afrique invite les collectivités territoriales du continent à marquer de leur emprunte cette célébration. Une sensibilisation dans ce sens a été faite lors des réunions stratégiques régionales de CGLU Afrique qui ont débuté en avril 2018.

Consultez la note verbale de l’Union Africaine.