Genre et villes intermédiaires

Le Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique (REFELA) a organisé un session parallèle dans le cadre du premier forum mondial des villes intermédiaires tenu du 5 au 7 juillet à chefchaouen  au Maroc.

La session qui a eu lieu le 7 juillet a traité du thème «Genre et villes intermédiaires». L’objectif était de voir quel rôle les femmes peuvent jouer pour renforcer le développement des villes intermédiaires (populations comprise entre 500 mille et 1 million d’habitants).

La séance modérée Mme Malika Ghefrane Giorgi, conseillère spéciale REFELA CGLU Afrique, a permis aux panélistes de relever l’importance d’enrôler plus de femmes dans la vie politique locale dans ce type de ville. En effet, «Les villes intermédiaires sont les espaces par excellence de l’émergence du leadership féminin», renseigne M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général de CGLU Afrique.

Pour M. Mohamed Sefiani Maire de Chefchaouen et Président du forum mondial des villes intermédiaires, « La présence des femmes est d’une hyper importance dans les villes intermédiaires. A Chefchaouen nous avons deux femmes vice-présidente du conseil municipale. Nous avons commencé à inclure la question du genre, nous allons passer à des actions plus concrètes dans l’avenir pour renforcer la participation de femmes dans la politique».

Le Maroc est un bon exemple en matière de progression de la représentativité des femmes élues locales. En 2003 le pays comptait moins de 1% de femmes élues locales. En 2009 grâce aux nouveau textes de loi, la barre de 12,5% de femmes a été atteinte. Depuis les dernières élections municipales en 2015, le Maroc compte 21, 6% de femmes élues marocaines.

Une situation qui prouve néanmoins qu’il reste encore du chemin à parcourir pour atteindre la parité.  Raison pour laquelle Mme Emilia Saiz, Secrétaire Générale de CGLU, insiste sur l’intégration de l’approche genre. « Pourquoi voulons-nous plus de femmes aux instances de décision ? C’est parce que nous représentons la moitié du monde. C’est suffisant comme raison ! Le travail pour la parité aura une place dans l’Agenda des villes intermédiaires qui sera adopté lors de ce forum. On doit passer à l’action avec un Agenda complet des villes intermédiaires avec une approche genre», plaide –t-elle.

A Bangui, la capitale de la République Centrafricaine, il y a une implication encourageante des femmes au niveau des communes d’arrondissement. Sur les huit communes d’arrondissements de la ville de Bangui, «quatre sont dirigées par des femmes», informe Mme Leontine Weya, Première vice-présidente de la mairie de Bangui.

Mme Saloua Berdai, la première vice-présidente du conseil municipal de Chefchaouen souligne une forte implication des femmes de la commune dans les actions liées à la résilience, l’énergie et le changement climatique.

En conclusion, la session recommande de consolider les acquis en matière de représentativité des femmes aux postes de décisions au sein des villes intermédiaires.  Ainsi «les femmes doivent encourager les jeunes à faire de la politique locale. Les chapitres nationaux REFELA doivent favoriser les rencontres avec les partis politiques afin que ces derniers proposent des listes zébrées  (liste paritaire de  50% de femmes et 50% d’hommes) lors des élections», déclare M. Mbassi.

Comme actions concrètes le REFELA dans son plan d’action mise sur trois campagnes qui seront présentées lors du sommet Africités 8, du 20 au 24 novembre 2018 à Marrakech  :

Lisez la Déclaration de Chefchaouen- la Charte des Villes intermédiaires du monde.