Journée Internationale des Femmes 2019: Message du Secrétaire Général de CGLU Afrique

Le 8 mars de chaque année, comme il est de coutume, la communauté internationale célèbre la Journée Internationale des Femmes. Le thème choisi par l’organisation des Nations Unies, pour célébrer la Journée Internationale des Femmes pour l’année 2019 est : “Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement”. Ce thème est une invitation à ne pas se contenter de slogans et d’attitudes à la mode, mais à réfléchir à l’action à mener dans chaque contexte, pour que l’égalité hommes-femmes soit concrètement mise en œuvre au-delà des pétitions de principe.

Penser équitablement doit être interprété comme l’effort de comprendre la situation concrète des inégalités hommes-femmes et de prendre en compte ce point de départ différencié pour proposer des solutions adaptées, en vue d’arriver à l’égalité à un horizon socialement envisageable et possible. Si cela doit passer par des politiques affirmatives d’actions” favorables aux femmes, il ne faut pas exclure de telles politiques, au nom d’un traitement égalitaire. C’est du reste, cette attitude que recommande le réseau des femmes élues locales d’Afrique (REFELA) lorsqu’il se mobilise pour le renforcement du leadership féminin dans la gouvernance politique et administrative des collectivités territoriales en Afrique, et qu’elle lance la campagne des villes africaines favorables à l’émancipation économique des femmes, campagne à laquelle toutes les villes africaines sont invitées à participer sans délais. C’est également la raison pour laquelle le REFELA soutient plus que jamais la réalisation des ODD 4 et 5, et qu’il engage tous les gouvernements nationaux, subnationaux et locaux, ainsi que tous les autres acteurs, à soutenir la réalisation de ces objectifs.

Il faut en effet de l’intelligence pour venir à bout des idées préconçues sur le caractère plus ou moins naturel des inégalités hommes-femmes ou leur justification religieuse. L’intelligence suppose de prendre en compte les contraintes sociales, liés aux contextes historiques dans lesquels on doit promouvoir l’égalité de genre, mais sans jamais sacrifier le principe imprescriptible de l’égalité homme-femme. Quel être humain normalement constitué peut penser sérieusement que sa mère, sa sœur, sa fille sont des êtres qui lui sont inférieurs et ne méritent pas d’être traités comme lui ? C’est dire combien les récits sociaux peuvent influencer nos façons de penser et d’agir, parfois en contradiction avec nos convictions profondes. D’où le besoin d’interroger résolument les pratiques sociales chaque fois qu’elles heurtent nos convictions et nos principes. Et cela prend du courage car il est difficile de remettre en cause les idées socialement admises comme des évidences.

Assurément pour que triomphe l’égalité hommes-femmes dans les faits, il faut innover. D’abord dans la narration des histoires qui illustrent l’importance de l’égalité entre genres pour le progrès des sociétés: La plupart des membres de CGLU Afrique doivent se souvenir que le système matriarcal formait la base de l’organisation familiale des sociétés traditionnelles africaines, et existe encore dans bon nombre de communautés africaines. CGLU Afrique ne craint pas dès lors de soutenir résolument les innovations allant dans le sens de plus d’égalité entre hommes et femmes lorsque de telles innovations sont proposées comme c’est le cas actuellement en Tunisie, parce qu’au fond de telles innovations réconcilient les sociétés africaines avec leurs pratiques ancestrales.

Bonne et Heureuse Fête
A toutes les femmes, nos mères, nos sœurs, nos filles.

Jean Pierre Elong Mbassi,
Secrétaire Général de CGLU Afrique

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