« Il y a une nécessité pour les élus locaux de comprendre que les architectes sont là pour apporter des solutions de politiques urbaines », Vinesh Chintaram, Secrétaire Général de l’Union des Architectes d’Afrique
Panéliste lors de la 3ème édition du Forum des Managers Territoriaux et des Instituts de Formation ciblant les Collectivités Territoriales en Afrique (FAMI), le Secrétaire Général de l’Union des Architectes d’Afrique , Vinesh Chintaram invite à une collaboration étroite entre les élus locaux et les architectes du continent.
Retrouvez ci-dessous son intervention vidéo et transcrite, à l’issu du FAMI, organisé par l’Académie Africaine des Collectivités Territoriales (ALGA) de CGLU Afrique du 10 au 14 juin 2019 à Ifrane (Maroc).
Quelle peut être la contribution des architectes africains à l’endroit des collectivités territoriales du continent face au défi de l’urbanisation, vu que plus de 1,3 milliard d’Africains vivront en ville d’ici 2050 ?
La formation des architectes ne se limite pas seulement à un appui technique. Nous pouvons aussi apporter toutes les solutions liées à la transformation des villes d’un point de vue de la planification de la ville, des codes d’urbanismes afin de comprendre qu’elles sont les parties des villes qui se développent et avec quel dynamisme. C’est en intégrant tous ces paramètres que l’on peut préparer un développement qui est contrôlé, contrôlable et gérable. On parle beaucoup de la gestion des villes, ce qu’il faut savoir, c’est que les villes doivent pouvoir aussi être autonome. C’est cette auto gestion qui traite de comment générer des financements pour le développement de la ville, des constructions, mais aussi la maintenance de la ville. La maintenance à la fois physique des infrastructures des bâtiments mais aussi apporter des activités et services à la population citadine.
Comment les élus locaux africains peuvent collaborer de manière concrète sur le terrain avec les architectes du continent que ce soit en ville ou en zone rurale afin d’avoir des bâtiments adaptés à nos réalités ?
Il y a ces questions qui sont liées à des bâtiments qui ne reflètent pas forcement les contextes là où ils sont construits. En tant qu’architecte il faut considérer que nous sommes là pour promouvoir un développement durable qui s’adapte à un contexte, à un climat, à une culture. On ne peut pas le faire sans consultation, sans participation de la personne qui est concernée directement. Ce que nous faisons de plus en plus maintenant car il y a une conscientisation par rapport à cela, c’est l’interaction avec la population. C’est ce qu’on appelle l’approche participative. C’est réellement comprendre de quoi ils ont besoin, en terme de facilité en terme de bâtiment, en terme d’équipements public. Je pense qu’il y a une nécessité pour les décideurs publics, les élus locaux de comprendre que les architectes sont là pour apporter des solutions qui peuvent être des solutions de politiques urbaines pour comprendre les gens, leurs attentes et transformer la perception de ces attentes là en réalité. Les élus locaux ont tout à gagner en intégrant des urbanistes, des architectes et tous ceux qui sont liés à l’aménagement des espaces et l’implémentation des projets d’infrastructure.