Rencontre sur croissance urbaine dans les pays en développement et accès aux services essentiels : de contraintes en opportunités
Le secrétariat général de CGLU Afrique a pris part à la rencontre organisée àTanger, Maroc, le 11 février 2016 par le Think Tank (Re)sources en partenariat avec Amendis, opérateur des services d’eau et d’électricité des villes de Tanger et Tétouan au Maroc.
La rencontre a vu la participation d’une centaine de délégués de haut niveau parmi lesquels les maires ; les directeurs des administrations centrale et locale ; les opérateurs des services urbains ; les chercheurs et universitaires ainsi que des experts dans le domaine de la planification et de la gestion urbaine ainsi qu’en matière de services urbains essentiels.
La délégation du secrétariat était composée de M. Jean Pierre Elong Mbassi, secrétaire général, et M. Mohammed Cherkaoui, responsable du protocole.
La rencontre a été introduite par M. Patrice Fonlladosa, président de (Re)source; M. Michel Rocard, ancien premier ministre de France.
La rencontre a été structurée autour des quatre tables rondes suivantes :
Table ronde A sur la dynamique de la gouvernance urbaine : articuler les politiques internationales, nationales et locales avec la réalité du terrain, et obtenir des résultats tangibles en matière d’accès aux services essentiels dans les villes en développement.
Table ronde B sur les services essentiels au sein des territoires urbains étalés et fragmentés : gérer la complexité de l’accès aux services essentiels dans un espace urbain qui subit à la fois l’étalement et la fragmentation de son territoire.
Table ronde C sur le financement de l’accès aux services urbains essentiels : mobiliser les financements privés pour garantir l’accès de tous aux services urbains essentiels.
Table ronde D sur la prise en compte du risque climatique : prendre en compte le risque climatique dans les politiques d’accès aux services urbains essentiels et apporter des réponses par l’innovation.
Les débats et discussions des différentes tables rondes ont permis à la rencontre d’aboutir aux recommandations suivantes :
A. Sur l’articulation des politiques internationales, nationales et locales avec la réalité du terrain :
1. Promouvoir l’adoption d’un manifeste qui engage les Etats à afficher leur engagement dans le domaine de l’accès aux services de base en affichant ce qui est de la responsabilité de l’Etat, des collectivités locales et du secteur.
2. Formuler une composante urbaine (grandes villes et villes intermédiaires) et une composante rurale en ce qui concerne la politique nationale d’accès aux services essentiels.
3. Plaider pour les Etats rendent compte devant les pairs de ce qu’ils font en matière de services essentiels.
B. Sur la gestion de la complexité de l’accès aux services essentiels dans un espace urbain qui subit à la fois l’étalement et la fragmentation de son territoire :
1. Intégrer systématiquement les quartiers informels dans les plans de développement et d’aménagement des villes.
2. Mettre en place des dispositifs transitoires pour l’accès aux services essentiels dans les quartiers précaires.
3. Donner une place importante aux associations de quartiers et aux acteurs de l’intermédiation engagés dans le travail de maîtrise d’œuvre sociale entre les populations, les opérateurs et les autorités.
4. Encourager les autorités publiques à organiser la coordination de tous les acteurs impliqués dans l’accès aux services urbains essentiels.
C. Sur la mobilisation des financements privés pour garantir l’accès de tous aux services urbains essentiels :
1. Autant que possible recourir à l’intervention du secteur privé pour une réponse efficace au défi de l’accès aux services urbains essentiels.
2. Mettre en place un système de tarification différencié en suivant une logique de territoires.
3. Proposer des modèles alternatifs au réseau là où l’arrivée de celui-ci est difficile ou différé.
4. Organiser des dialogues entre acteurs et des coalitions d’opérateurs pour discuter des options et niveaux de service et des synergies et complémentarités nécessaires entre opérateurs.
D. Sur la prise en compte du risque climatique dans les politiques d’accès aux services urbains essentiels :
1. Considérer le niveau des territoires locaux comme l’échelle pertinente et le mettre en première ligne avec les moyens appropriés pour la définition et mise en œuvre des politiques d’adaptation au changement climatique.
2. Intégrer systématiquement la dimension risques dans la planification des services urbains essentiels, avec un accent particulier sur les interventions en situation d’urgence pour maintenir la continuité et la qualité de la desserte.
3. Prendre la communication avec les populations concernées comme un élément critique d’éducation à la prévention et à la gestion des risques, ainsi que d’organisation des secours en cas de catastrophes.
4. Décloisonner la conception, la planification et l’organisation opérationnelle de l’accès aux services urbains essentiels pour une plus grande efficacité d’action en cas de catastrophes. En situation de désastre, il faut sortir des logiques d’opposition entre l’action publique et l’action privée, entre le civil et le militaire, entre souveraineté nationale et action internationale.
Pour une information détaillée sur cette rencontre, se reporter au compte rendu établi par le secrétaire général de CGLU Afrique disponible ici.
Les recommandations sont disponibles ici.