Première retraite annuelle de CGLU Afrique sous le signe du progrès

Cités et Gouvernements Locaux Unis D’Afrique (CGLU Afrique) a tenu sa première retraite annuelle du 1 au 3 mars 2017 à l’hôtel Farah de Rabat (Maroc).

La rencontre ouverte au personnel du siège et des trois bureaux régionaux de l’organisation, a été présidée par M. Khalifa Ababacar Sall, Président de CGLU Afrique et M. Parks Tau, Président de CGLU, en leur qualité de responsable du comité Ad Hoc de l’organisation.

Les trois jours de rencontre avaient pour but d’échanger sur le devenir de l’ «organisation au niveau de son opérationnalisation afin de définir comment construire une organisation plus attractive, efficiente et efficace», a indiqué M. Khalifa Sall, dans son mot d’introduction.

Lors de la première journée le personnel de CGLU Afrique a eu droit à des communications sur l’évolution de l’agenda de développement, les questions de la migration et le climat qui impactent  les Collectivités locales africaines.

La présentation de l’environnement national, régional et panafricain des collectivités locales a été faite par M. Pape More Ndiaye, ancien conseiller technique, STC 8 de l’Union africaine. Il relèvera notamment le fait que «le transfert des compétences est souvent générique et difficile à évaluer».  Le transfert de compétences se résume généralement à un partage de compétences entre les collectivités locales et le pouvoir central dans la plupart des pays africains.  L’environnement régional et panafricain est marqué par l’adoption de la Charte Africaine des Valeurs et Principes de la Décentralisation, de la Gouvernance Locale, et du Développement Local, par les chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine en juin 2014 à Malabo et la création d’un Haut Conseil des Autorités Locales en tant qu’organe consultatif de l’Union.  Ces deux changements majeurs opérés par l’UA se sont fait à l’initiative de CGLU Afrique.

«Les défis des collectivités locales du continent face à l’évolution actuel», ont été abordés par M. Boubacar Bah, Président de l’Association des Municipalités du Mali. Il s’agit principalement de :

  • -Convertir en réalité les dispositions de la charte africaine de la décentralisation, qui n’a toujours pas obtenue les 15 ratifications nécessaires pour en faire un instrument juridique ;
  • -Créer des instruments afin que les collectivités locales soient éligibles pour l’accès à la finance climat
  • -Les collectivités locales doivent être professionnelles et inventer une nouvelle pédagogie.

Mme Claire Mandouze, Conseillère Spéciale CGLU-Afrique est revenue sur les évolutions en Europe et leurs impacts pour les collectivités locales africaines.  Les collectivités locales qui sont désormais reconnues comme des acteurs de premier plan par l’UE doivent davantage s’impliquer sur les questions de migration qui les touchent en premier. «L’Europe et l’Afrique sont désormais interdépendant pour résoudre les problèmes de migrations», explique Mme Mandouze.

«Quels sont les changements dans la situation mondiale et leurs impacts sur l’agenda africain?»  Tel est le thème abordé par M. Gustave Massiah, Conseiller Spécial CGLU Afrique. Ce dernier reviendra sur l’évolution démographique des villes africaines.  Dans 20 ans il y aura près de 300 millions de personnes dans les villes africaines où les bidonvilles représentent actuellement 60% des villes.  L’un des problèmes de l’Afrique est que ces 3 villes monde (ville qui abrite le siège de plusieurs multinationales) ne tirent pas le continent. M. Massiah recommande de s’appuyer sur l’histoire des 7 sommets Africités pour aller de l’avant et continuer à offrir des solutions à partir de la base.  Les propositions concrètent faite au terme des Africités révèlent que :

* L’Afrique n’est pas pauvre, elle est appauvrie ;

* L’Afrique n’est pas marginale, elle est indispensable ;

* Les collectivités locales africaines sont la base du développement durable.

Quelles actions les Collectivités locales africaines devraient-elles entreprendre pour faire face à la situation mondiale et africaine ?  M. Daby DIAGNE, conseiller spécial CGLU Afrique qui a développé ce thème, suggère principalement aux collectivités locales du continent d’élargir les partenariats avec la société civile et le secteur privé.

Le deuxième jour de la retraite a été consacré à la présentation de la méthodologie de l’audit organisationnel de CGLU Afrique  par le cabinet KPMG.

M Parks Tau, président de CGLU  s’est réjouis d’avoir pris part à cette retraite et a insisté sur l’importance de renforcer les capacités des autorités locales. « Je suis heureux de tout le soutien que je continu de recevoir de CGLU Afrique. Le défi des collectivités locales est d’être à l’avant-garde des agendas internationaux», dira-t-il.