Journée de l’Union Africaine contre la Corruption : La lutte continue

Le 25 mai 2018, lors  de la Journée de l’Afrique, M. Moussa Faki Mahamat avertit que la corruption excessive en Afrique mine les gains réalisés par les Africains; une déclaration qui  nous rappelle que 2018 est l’année de l’Union Africaine de lutte contre la corruption.

Selon l’Indice de Transparency International sur la perception de la corruption, dans sa dernière édition, la corruption continue de prospérer dans le continent. L’Afrique subsaharienne est identifiée comme l’une des régions les moins performantes du monde avec un score moyen de 32, juste avant l’Europe de l’Est et l’Asie centrale.

Tout le monde s’accorde sur le fait que la corruption est un obstacle sérieux au développement. Même avec plusieurs pays africains qui font des pas importants en termes de croissance économique, cette croissance ne se traduit pas par des améliorations concrètes des conditions de vie des populations.

Sachant que les flux financiers illicites représentent environ 100 milliards de dollars par an en Afrique, il est clair qu’au sein d’un continent gangrené par la corruption, le développement ne peut jamais être pleinement réalisé.

Conscient de cette situation, et convaincu que le niveau local est le lieu où de réels changements se produisent, CGLU Afrique travaille sans relâche pour renforcer les capacités des autorités locales en termes de transparence et d’intégrité.

«Les dirigeants des collectivités locales pour la transparence et l’intégrité dans la fourniture de services aux populations en Afrique», est un projet qui met l’accent sur la performance perpétuelle des autorités locales par rapport à la reddition des comptes et à la transparence.

«L’initiative de Kabarole pour la transparence et l’intégrité» est la phase pilote du projet, qui passe en revue les lois et les pratiques au niveau local, et renforce l’intégrité des autorités locales.

Le district de Kabarole en Ouganda a été choisi en raison de son approche novatrice visant à accroître la participation des citoyens à travers des conférences et des consultations des dirigeants. Mme Chantal Uwimana, ancienne directrice de Transparency International Afrique, et qui travaille actuellement avec CGLU Afrique sur ce projet, a déclaré: «Nous voulons promouvoir plus de transparence au niveau local et nous allons commencer à le faire en encourageant les collectivités locales à publier les informations de manière proactive

Mme Uwimana croit que la corruption se produit lorsque les choses sont cachées et/ou créent de la confusion dans l’esprit des citoyens, qui jouent un rôle crucial dans le processus d’intégrité et de reddition de comptes. «Nous voulons que les citoyens soient dans une position où ils peuvent demander pourquoi et rechercher activement des informations malgré la réticence des décideurs

Regardez l’interview intégrale de Mme Uwimana ( disponible en Anglais) 

La lutte contre la corruption ne consiste pas uniquement à établir des systèmes de transparence et d’intégrité. Cela exige également un changement de mentalité à la fois des citoyens et des dirigeants, ce qui est primordial. Les dirigeants doivent comprendre que la mise en place de mesures transparentes ne peut qu’être en leur faveur.