Africities 2015: LA VOIX DES MAIRES AFRICAINS A LA COP21
Les maires africains joueront un rôle actif lors de la Conférence Climat (COP 21) à Paris. La question du changement climatique a occupé une place importante dans la plupart des discours lors de la cérémonie d’ouverture du sommet Africités7. Dans ce sens, Cités et Gouvernements Locaux d’Afrique (CGLU-A) organisent ce 1er décembre une séance conjointe avec ICLEI.
Lors du Sommet Africities7, le changement climatique sera un enjeu important. A cette occasion, l’ICLEI (Collectivités Locales pour la Durabilité) et CGLU-A organiseront une session conjointe ce mardi 1erdécembre intitulée: « SU12 Nouveau contexte du changement climatique et préparation des collectivités locales de l’Afrique à la COP 21 / CMP11 à Paris ».
Faith Chikeya, Responsable professionnelle au sein d’ICLEI, exprime certaines attentes des collectivités locales lors de la COP21 à Paris: «Tous les regards seront tournés vers Paris. Tout le monde attend qu’un accord soit trouvé. A notre niveau, au cours de la session conjointe avec CGLU-A, nous allons chercher à explorer des façons novatrices dont les collectivités locales en Afrique peuvent promouvoir la mise en œuvre de l’agenda, des outils et des stratégies nécessaires pour que les villes accroissent leur résilience et l’adaptation au changement climatique », a-t-elle déclaré.
Cette session cherchera également à promouvoir le partage des connaissances concernant un accès durable à l’énergie et la sécurité énergétique grâce à la mise en œuvre de la Charte pour l’Adaptation de Durban.
De plus, la session fournira une plateforme pour les autorités locales africaines pour partager une feuille de route dans le cadre de leur préparation à la participation à la COP 21 / CMP 11 de la CCNUCC à Paris et les résultats attendus qui vont du point de vue stratégiquement donner aux collectivités locales un profil d’acteurs clés dans la mise en œuvre de l’Agenda Post-2015 », explique Mme Faith Chikeya.
De l’avis de Mme Chikeya, à Paris à travers le processus de plaidoyer après la reconnaissance des collectivités locales en tant qu’acteurs clés, « il doit y avoir aussi un engagement actif et une autonomisation accrue des collectivités locales pour aborder la question du changement climatique au niveau local ».
Mme Chikeya soutient que l’Afrique et le reste du monde attendent la signature d’engagements en matière de réduction des émissions de carbone. Les pays développés «doivent réduire leur niveau d’émissions. Je suis heureuse de dire que plus de vingt villes en Afrique ont déjà signé la Convention des Maires qui est une coalition mondiale des plus grandes mairies du monde et des dirigeants municipaux engagés envers une action climatique ambitieuse et transparente».
À Paris, les collectivités locales devront prendre des mesures, «car c’est au niveau local que l’impact du changement climatique affecte la plupart des résidents. Mme Kobie Brand, Directrice régionale d ICLEI pour l’Afrique, se trouve actuellement à Paris pour assister aux négociations sur le climat », confie Faith Chikeya.
Dans le pavillon COP21, les collectivités locales disposent d’une plateforme dénommée Programme d’Actions Structurantes (TAP). L’objectif de cette plateforme est de tenter d’établir un pont entre le secteur privé et les collectivités locales afin qu’ils puissent travailler ensemble. TAP est un effort de collaboration entre l’ICLEI, CGLU, C40 et certaines villes européennes.
Pour rappel, l’ICLEI est le point focal des autorités locales et des collectivités locales pour la Convention des Nations Unies sur la Changement Climatique (CCNUCC) depuis 1995. Il est un acteur de premier plan dans le cadre de la feuille de route locale climatique des collectivités locales.
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REACTIONS DE MAIRES
«Il est urgent de faire preuve de solidarité », M. ALy Lo, maire commune de Taiba (Sénégal)
« C’est dommage que les séminaires se tiennent en même temps parce que nous sommes aussi concerné par le changement climatique en tant que pays en voie de développement qui subissons ces gaz à effet de serre. Je pense que les pays développés feront preuves de solidarité de manière à pouvoir mobiliser suffisamment de ressources. Dans le but d’aller en particulier à l’encontre de ce fléau qui a comme conséquence notamment dans les pays du Sahel une désertification avancée, des inondations avec tout un ensemble de dégâts posés dans les zones rurales. Les villes côtières sont menacées de disparition. Les pays africains pris isolement n’ont pas les moyens de lutter contre cette désertification qui guette l’humanité. Si dans nos pays africains on n’arrive pas à vivre de notre agriculture, de notre sol, forcément l’immigration vers l’occident va se poursuivre. Nous avons besoin de tous les bras de nos enfants pour pouvoir développer notre agriculture pourtant les jeunes sont tournés vers l’immigration. Je pense qu’il est urgent d’agir, de faire preuve de solidarité, c’est un phénomène mondial qui touche même la stabilité politique de nos Etats. J’espère que les déclarations qui seront faites à Paris seront suivies d’effet. C’est le plus important. Le fond vert est là depuis des années ; combien de pays ont pu bénéficier de ce fond vert ? Nous comptons beaucoup sur la compréhension des pays développés pour qu’ensemble nous puissions sauver l’humanité. Il ne s’agit pas d’aide mais d’agir ensemble».
“ Les pays développés doivent lâcher du lest» M. Khatar Cheikh Ahmed, Maire de la commune de Lehreijatt (Mauritanie)
« Pour nous africains ce qu’on peut attendre de la COP21 ce n’est rien d’autre qu’une certaine reconnaissance de la part de l’occident et des riches de ce monde. Cette richesse a été acquise sur le compte des populations et surtout de l’Afrique. Il serait juste que l’Afrique soit acceptée dans le concert des nations et dans un équilibre entre l’occident et l’Afrique. Les industries européennes se sont faites des richesses énormes qui affectent la planète aujourd’hui. Il faut que les pays développés acceptent de lâcher du lest à ceux qui sont en voie de développement et qui ne nuisent pas beaucoup à la planète. Les pays riches doivent accepter de financer la résolution de ce problème. Ce sont les populations à la base qui souffrent de ces changements climatiques et les élus locaux sont les acteurs clés dans ce processus».