Ouverture Officielle de la 9ème Edition du Sommet Africités

Lancement de la discussion sur le rôle des villes intermédiaires en Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.

KISUMU, Kenya, 18 mai 2022

La 9ème édition du Sommet Africités a été lancée, ce mardi 17 mai 2022 à Kisumu, par Son Excellence, Uhuru Kenyatta, Président de la République du Kenya. L´ancien chef d’État seychellois, Son Excellence Danny Faure, a également pris part à la cérémonie officielle en présence de 3500 délégués du monde entier et de plus de 2000 élus locaux. Pour cet événement, Kisumu a mis en place un Village Africités au stade Jomo Kenyatta et ses alentours afin d’accueillir les participants et exposants venus des quatre coins de la planète.

Durant les 5 jours, des échanges se tiendront autour du thème du sommet : «Le rôle des villes intermédiaires d’Afrique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine». Conformément au thème, Kisumu est la première ville intermédiaire à accueillir l’événement.

Dans son discours, Son Excellence le Président Uhuru Kenyatta a appelé les participants à faire de ce sommet un forum de questionnement, pour que cet évènement soit un succès. Il a proposé un cadre de questionnement en 12 points, qui porte sur la manière dont les gouvernements centraux peuvent soutenir une mobilisation des ressources afin d’assurer un système de services efficace dans les villes intermédiaires. Parmi les questions qui se posent figure notamment les stratégies et politiques nécessaire à la lutte contre les menaces de radicalisation et de terrorisme, en particulier dans les zones urbaines, y compris nos villes intermédiaires, et quels cadres juridiques et politiques doivent être établis afin de favoriser un développement robuste et durable des villes intermédiaires.

« Le temps est venu de renforcer le rôle des villes intermédiaires en tant que futures frontières de l’urbanisation et du développement en Afrique. Un taux d’urbanisation sans précédent a vu 1086 villes intermédiaires abriter 174 millions de personnes, représentant 36% de la population urbaine totale de notre continent et contribuant à environ 40% du PIB de notre continent. Au moment où nous nous réunissons pour délibérer sur la manière dont nous pouvons établir une transition vers un nouveau paradigme urbain et libérer le potentiel des villes intermédiaires, pour favoriser le développement inclusif et la réalisation de nos ODD et de toutes les autres initiatives de développement socio-économique, nous devons garder à l’esprit que l’Afrique devient de plus en plus urbanisée. L’accent traditionnel mis sur le rural dans les plans de développement risque de marginaliser une partie croissante de notre population qui sera bientôt majoritaire », a déclaré Son Excellence Uhuru Kenyatta, Président du Kenya.

Les collectivités territoriales jouent un rôle clé dans la réalisation de l’Agenda 2030 et de l’ODD 13 en assurant un changement de paradigme vers des voies de développement à faibles émissions et résilientes au changement climatique. Les villes produisent entre 71 % et 75 % des émissions totales de gaz à effet de serre (GES). À cet égard, en dépit des niveaux croissants d’attention et d’action sur le changement climatique à l’échelle des villes, une grande partie de cette activité est largement découplée du cadre politique national. La position de CGLU Afrique sur le climat est que la bataille contre le changement climatique sera perdue ou gagnée dans les villes et les territoires. CGLU Afrique plaide pour la territorialisation des CDN et l’adoption d’une approche ascendante de leur définition,  à partir des Contributions déterminées localement (CLD).

« La réalité de notre continent se reflète dans la manière dont nous traitons nos villes intermédiaires. Les villes intermédiaires sont votre cible clé de gouvernance. Traitez-les bien et elles traiteront bien les citoyens africains, traitez-les mal et nous échouerons dans nos progrès », a déclaré M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire général de CGLU Afrique.

L’ouverture officielle a été suivie d’un dialogue entre les anciens Chefs d’État sur le financement des infrastructures et l’urbanisation en Afrique pour la réalisation des ODD et de l’Agenda 2030 des Nations Unies ainsi que l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

Le temps est venu de renforcer le rôle des villes intermédiaires en tant que futures frontières de l’urbanisation et du développement en Afrique

Le haut représentant de l’Union africaine pour le développement des infrastructures, Son Excellence M. Raila Odinga, a appelé à la création d’un Fonds africain pour les infrastructures afin de financer le déficit monétaire nécessaire à la construction des infrastructures en Afrique.

« L’Afrique a besoin de 170 milliards de dollars par an pour pouvoir répondre à ses besoins en infrastructures mais accuse un déficit d’environ 110 milliards de dollars. Nous pouvons travailler avec plusieurs institutions pour établir ce fonds car nous avons identifié que l’Afrique a des capitaux inutilisés tels que des fonds souverains, des fonds de pension et des fonds d’assurance. Nous travaillons à mettre à profit ces ressources pour permettre à l’Afrique de financer son propre développement », a-t-il déclaré.

L’ancien Président des Seychelles, Son Excellence Danny Faure, a souligné la nécessité d’une infrastructure stratégique bancable basée sur les données.

« Il est important que nous fondions nos interventions sur des faits et des données qui nous montrent où nous en sommes en termes de développement. La prochaine étape consiste à choisir stratégiquement la bonne infrastructure qui aura l’impact le plus efficace sur le continent et dont les résultats seront bénéfiques pour nos nations et nos populations. L’approche du continent concernant les infrastructures doit être coordonnée et non fragmentée», a-t-il déclaré.

Cette première journée du sommet était également consacrée à la diaspora. La diaspora africaine compte environ 150 millions de personnes d’ascendance africaine réparties dans toutes les régions du monde. L’Union africaine considère cette diaspora comme la sixième région de l’Afrique.

La consolidation des relations entre l’Afrique Mère Patrie et sa Diaspora ainsi que les dimensions à donner à ces relations était au cœur des débats de la Journée de la Diaspora. Il s’agit d’un agenda clé pour assurer la réalisation de l’Agenda 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Sa contribution au développement économique est supérieure à l’aide publique des institutions internationales. Aussi, une certaine forme de transmission de l’histoire afro-descendante donne lieu à une grande implication des nouvelles générations pour une meilleure connaissance de son identité mais aussi une participation active à l’émergence de ce continent.

La synergie doit être développée entre la diaspora et la population locale, et les autorités locales doivent mettre en place des programmes auxquels la diaspora peut concrètement participer pour le développement du continent au niveau local, national et continental afin de faire rayonner le l’Afrique à l’échelle internationale.

L’une des meilleures illustrations de la réalité et du poids de la diaspora africaine est Mme Lupita Nyong’o, qui est la première Ambassadrice de Bonne Volonté d’Africités. Dans sa vidéo officielle, Mme Nyong’o a exprimé à quel point elle se sentait honorée d’être l’Ambassadrice de Bonne Volonté du Sommet Africités pour cette année. « Kisumu est la maison de mes ancêtres et j’ai été témoin de visu de son potentiel. La ville a tant à offrir et je peux enfin voir son énergie vibrante être mise à profit grâce au leadership radical de son gouverneur, mon père, le Professeur Peter Anyang’ Nyong’o. Je ne pouvais pas penser à un meilleur endroit que le Sommet Africités pour se réunir afin de discuter de solutions concrètes aux défis auxquels sont confrontées l’Afrique et ses villes intermédiaires. Au cours des 5 prochains jours, vous participerez à des sessions interactives, vous entendrez des conférenciers inspirants, participerez à des ateliers, mettrez en œuvre des projets, et imaginerez l’Afrique que nous voulons voir. Un monde où chacun a accès à la nourriture, aux soins de santé, à l’éducation, au logement, à la sécurité publique et à la paix. »

Ce mercredi, les principales sessions comprendront le forum Africités de l’Investissement, la Journée numérique, la Journée de la culture et une série d’assemblées des réseaux de CGLU Afrique pour élire leurs dirigeants. Il s’agit notamment de : l’Assemblée Générale du Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique (REFELA), l’Assemblée Générale du Réseau des Jeunes Elus Locaux (YELO), l’Assemblée des Coachs Territoriaux, l’Assemblée des Secrétaires Permanents/Directeurs Exécutifs des Associations Nationales des Collectivités Territoriales, l’Assemblée du réseau des Gestionnaires Municipaux (City Managers) (Africa MAGNET) ; l’Assemblée du Réseau des Directeurs Financiers des Villes (Africa FINET) ; l’Assemblée du Réseau des Directeurs Techniques des Villes (Africa TECHNET) et l’Assemblée du réseau des Responsables des Ressources Humaines des Collectivités Territoriales Africaines (Local Africa HR-Net) ; l’Assemblée des Responsables Territoriaux en charge de la Coopération Décentralisée ; et l’Assemblée des Médias africains pour le développement (MADEL).

PS : Ne manquez pas la conférence de presse quotidienne sur place à 8h30. Lieu : Centre des médias d´Africités

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