Parks Tau, maire de Johannesburg : «L’Afrique est prête à assumer le leadership de CGLU»

Le maire de la ville de Johannesburg,  Mpho Parks Tau partage avec nous son ambition en direction du 5e Congrès de Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), prévu en octobre prochain à Bogota (Colombie du 12 au 15 octobre 2016), où il sera le candidat de l’Afrique pour la présidence de l’organisation mondial CGLU.

M. Parks Tau prenait part à la 14e session du Comité Exécutif de CGLU Afrique tenue le 10 mai 2016 à Rabat (Maroc).

M. Parks Tau, comment appréciez-vous cette réunion du Comité Exécutif de CGLU Afrique ? 

Je pense que c’était une importante réunion du Comité exécutif, en vue de la mise en œuvre des résolutions du sommet Africités 7 en Afrique du Sud (29 novembre-02 décembre 2015, Johannesburg) et de veiller à la consolidation de l’unité et la cohésion au sein de l’organisation. C’est aussi une importante session préparatoire à la Conférence de CGLU prévue en octobre de cette année, mais aussi à Habitat III. Ce sont des rendez-vous très important pour nous les autorités locales. Mais, surtout, pour nous en tant qu’autorités locales africaines, compte tenu du fait qu’ Habitat III traite du nouvel Agenda Urbain, il nous reviens  de nous assurer que nos villes demeurent des pôles d’attraction avec tous les standards requis, que nous soyons capables de trouver des solutions collectives à ces problèmes et nous assurer que nous pouvons exploiter le potentiel de l’urbanisation et la migration dans nos villes.

Vous serez le candidat de l’Afrique pour la présidence mondial de Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), quel est votre message à l’endroit des membres ? 

Tout d’abord, pour moi, ma candidature a toujours été la candidature de l’Afrique. Il s’agit d’une résolution du Sommet Africités, à savoir qu’il est maintenant temps pour l’Afrique d’assumer le leadership de l’organisation et de faire avancer les questions qui nous paraissent importantes. A bien des égards cette candidature n’est pas la candidature de Johannesburg, c’est la candidature de l’Afrique. Et, c’est la façon avec laquelle j’aborderais le travail que je suis censé faire à CGLU. Faire comprendre que mon mandat émane   de la région (Afrique, NDLR). Ce sont les gens qui tout d’abord on dit : nous voulons vous faire devenir le Président de CGLU. Par conséquent, ils ont placé leur confiance en nous afin que nous puissions faire avancer l’agenda des pays du Sud et de l’Afrique en particulier.

On peut dire que c’est l’heure de  l’Afrique… 

Nous sommes prêts. Je pense que nous avons démontré par notre propre cohésion que nous sommes prêts. Ce n’est pas quelqu’un qui nous fait une faveur. C’est parce que nous sommes membre actif de l’organisation et les questions qui se posent à ce moment pour les autorités locales sont les questions sur les pays du Sud, sur les villes africaines, qui d’autre est mieux placé pour aller à l’avant-garde de la mise en œuvre de ces programmes à l’exception de nous-mêmes ? Donc, je pense que nous sommes prêts à assumer la responsabilité et le leadership. Mais il faut aussi comprendre que c’est la responsabilité de toutes les autorités locales du monde que tout le monde est représenté par le biais de cette présidence.

Le concept Smart Cities (Villes intelligentes) se répand actuellement en Afrique et la ville de Johannesburg est engagée dans cette voie. Quels conseils pouvez-vous partager avec les maires des petites villes en Afrique qui veulent suivre votre exemple ? 

Mon avis sur le concept de Smart Cities  est que ça doit être  une ville intelligente pour répondre à vos propres objectifs et que nous ne devrions pas reproduire le travail qui a été fait dans les villes européennes ou américaines. Les villes ont besoin d’être intelligent pour nos propres objectifs.

Il s’agit d’adapter la technologie afin de nous aider à répondre à nos propres besoins et c’est de cette manière que nous devons approcher les Smart Cities. Donc, je ne préconise pas qu’en tant que villes africaines, que nous devrions choisir des modèles de villes et essayez de reproduire ce que nos collègues et pairs font dans d’autres parties du monde. Bien sûr, il y a des leçons à apprendre d’eux.

Cependant, les villes intelligentes concernent la gestion intelligente dans votre propre environnement, il s’agit d’utiliser la technologie pour optimiser la gestion afin d’impliquer les populations pour assurer la création des villes inclusives et s’assurer que ces technologies sont en mesure d’améliorer la qualité des services aux personnes en comblant le fossé numérique. La disponibilité et l’utilisation généralisée de la technologie permettent à l’Afrique de se propulser à un niveau supérieur car il réduit simplement les obstacles qui se présentent immédiatement et puis vous pouvez lever les obstacles à l’aide de la technologie.

Nous pouvons l’utiliser pour faire avancer notre système d’éducation, pour faire progresser notre prestation de services.

Nous pouvons grâce à l’e-santé mettre en place plusieurs centres de services autant que dans les autres parties du monde pour fournir un service de qualité aux régions défavorisées. La mise en place de plateforme Smart Cities dans les zones rurales permettrait de résoudre le problème du manque de ressources humaines et améliorer la qualité de services à l’endroit des populations.

Un mot pour la fin ? 

Je pense que CGLU Afrique a fait un long chemin pour se positionner comme la voix autorisé en Afrique sur les gouvernements locaux. En tant que représentant des populations de nos villes nous continuons à renforcer nos capacités afin de mettre en œuvre des programmes de développement. Beaucoup de travail reste à faire mais, nous travaillons à améliorer et construire sur des bases progressives afin d’aborder les nouveaux défis.