«J’aimerais que tous les États africains soient unis et autonome», Gulamhafeez Abubakar Mukadam, Président de l’Association des Autorités Locales de Tanzanie (ALAT)
Gulamhafeez Abubakar Mukadam, Président de l’Association des Autorités Locales de Tanzanie (ALAT) et maire du Conseil Municipal de Shiny Anga, partage avec nous les avantages d’investir dans son pays et son souhait de voir l’Afrique unie.
Vous avez assisté à votre premier Comité exécutif de CGLU Afrique (10 mai 2016, Rabat), comment appréciez-vous cette réunion ?
C’est un grand plaisir pour moi d’assister à ma première réunion du Comité Exécutif de CGLU Afrique, comme nouveau président de l’Association des Autorités Locales de Tanzanie (ALAT). J’ai appris beaucoup de choses en une seule rencontre. J’ai vu des personnes qui sont en avance dans plusieurs domaines ; elles parlent de grandes choses.
Nous en Tanzanie, sommes encore en retard en termes d’énergie renouvelable et technologies vertes. Dans ma ville, nous travaillons actuellement sur de petits projets comme mettre le bitume sur les routes et dans le centre-ville, au moins 13,1 km, mais c’était dans le cadre d’un prêt de la Banque mondiale pour une trentaine de kilomètres. Nous essayons d’embellir la ville. Nous avons des zones pour placer des feux de signalisations. Nous aurons bientôt un grand abattoir. Nous développons notre ville afin qu’elle devienne une ville industrielle. Mais dans l’ensemble, ces actions rejoignent la volonté du nouveau Président de la République, Dr John Joseph Magufuli. Il souhaite que la Tanzanie devienne un pays industrialisé. Ainsi, nous essayons de trouver les moyens pour rendre réel son slogan « Hapacasy » (ce qui signifie, « Nous sommes ici pour travailler »). Par conséquent, nous travaillons dur pour voir l’industrialisation dans tous les secteurs avec les grands et petits les investisseurs locaux et étrangers. Nous pensons qu’au cours de ces cinq prochaines années, nous pourrons atteindre cet objectif de voir le pays industrialisé. Nous sommes sûrs que dans peu de temps la Tanzanie sera financièrement prospère.
Quelles sont vos ambitions à la tête de l’ALAT ?
J’ambitionne d’impliquer le conseil municipal sur le marché des affaires. Je l’ai déjà demandé aux responsables de la planification afin que le Conseil municipal obtienne la priorité pour se lancer dans les affaires avec le partenariat privé. Afin que nous recevons des fonds autres que ceux de l’entreprise. J’ai aussi remarqué que les conseils municipaux ne sont pas riches, il faut donc compter sur le gouvernement central pour qu’il nous donne des ressources. Mais si nous avons ces ressources auprès de l’autorité suprême, nous pourrons à présent nous lancer sur le marché des affaires puisque les industries arrivent, nous pourrons avoir des partenariats avec elles. Je suis donc persuadé que c’est le premier défi que nous devons relever. Nous essayons de nous assurer que dans deux ans les conseils municipaux puissent gérer quelques affaires.
Si tout va bien, nous allons également essayer de voir le secteur de l’agriculture. Nous avons de l’eau dans certains endroits où nous pouvons avoir des systèmes d’irrigation, ce qui signifie que les cultures peuvent être récoltées deux ou trois fois par an. Nous sommes donc à la recherche des partenaires, comme le Maroc, qui peuvent nous appuyer dans le domaine agricole. Le Maroc est avancé en matière d’agriculture, je l’ai appris juste hier.
Nous essayons d’encourager les partenaires extérieurs à venir investir et aider le pays à développer complètement son agriculture. Parce que la prochaine guerre mondiale ne sera pas nucléaire, la prochaine guerre mondiale sera alimentaire. Je souhaite développer l’agriculture dans mon pays et je suis certain que je vais réussir.
Nous avons beaucoup de mines : mine d’or, mine de diamants. Elles sont reconnues par le gouvernement. L’exploitation minière est un marché très important en Tanzanie. Nous avons également l’industrie sucrière, l’industrie du coton et différents types d’industries. Cependant, nous encourageons maintenant les gens à investir plus. La Tanzanie est un pays très paisible. Je sais que les gens connaissent la Tanzanie comme un pays de paix, idéal pour faire les bonnes affaires.
Les gens viennent de l’extérieur et investissent dans les cimenteries, les usines de fer, etc. Je suis persuadé que ces industries vont monter et la Tanzanie va être en plein essor. Pour ma part, je privilégie la coopération entre les États africains. Si l’Afrique est unie, les relations entre tous les États africains le seront aussi. Nous avons pendant longtemps été dépendant des grandes puissantes européennes et mondiales. Je souhaite qu’au sein de CGLU Afrique, nous ne soyons pas dépendant de l’Occident et autres mais que nous soyons autonome. Parce que je sais que l’Afrique a la capacité, les compétences et les moyens. L’Afrique regorge de personnes instruites et de très bons techniciens.
Mon souhait est de voir tous les États africains être unis et autonomes sur tous les aspects. La première priorité devrait être de faire des affaires entre pays africains afin de stimuler nos propres économies.
Retrouve-t-on des femmes à des postes de décisions au sein des autorités locales en Tanzanie ?
Nous avons des femmes présidentes des conseils. Parce que nous avons les conseils régionaux, les mairies les conseils municipaux et les conseils des villes. Donc dans les conseils régionaux, nous avons certaines femmes, parmi les maires nous avons aussi des femmes.
Quel pilier du programme GADDEPA de CGLU Afrique, avez-vous le plus besoin pour votre association nationale ?
Ce dont nous avons le plus besoin est le pilier renforcement des capacités. Toutefois, les deux autres piliers sur le plaidoyer et la gestion des connaissances sont aussi nécessaire pour notre association. Parce que nous sommes vraiment en arrière. Si nous obtenons ce soutien de CGLU Afrique, je suis sûr que nous irons très vite de l’avant.
Pouvez-vous partager avec nous une bonne pratique de l’ALAT ?
Nous avons réussi un projet d’irrigation dans Mombo dans le district de Korogwe. C’est l’un des meilleurs projets que je n’ai jamais vu. Nous avons également un autre projet d’irrigation dans la région de Tanga. Les populations ont multipliés par huit leur investissement de départ. C’est la preuve que les technologies agricoles sont en cours de développement et les populations se font plus d’argent et ils récoltent deux fois l’an.