CGLU Afrique conseille aux pays d’Afrique de créer des liens entre les villes et les zones rurales par le biais de villes intermédiaires

Le 21 janvier 2022, lors du webinaire sur les liens entre les villes et les campagnes en préparation de la 9ème édition du sommet Africités, pour discuter du rôle des villes intermédiaires dans le renforcement des liens entre les villes et les campagnes dans un contexte d’urbanisation rapide en Afrique, CGLU Afrique a conseillé aux pays d’établir des liens entre les zones rurales et urbaines par le biais de villes intermédiaires.

Dans son discours d’ouverture, le secrétaire général de CGLU Afrique, M. Jean Pierre Elong Mbassi, a déclaré que cette approche permettrait de garantir l’autosuffisance de la chaîne d’approvisionnement en nourriture et en produits de base.  Il est important que les pays aient une structure qui permette aux gens de dépendre de ce lien et non de l’importation de nourriture et de produits de base.  Le secrétaire général de CGLU Afrique a souligné comment le marché mondial a échoué lors de la pandémie du Covid 19, où il exhorte les pays à trouver des solutions alternatives pour faire face à ce genre de situations, ce qui inclut la création de liens urbains et ruraux, qui permettront l’approvisionnement autosuffisant en nourriture et en produits de base.

CGLU Afrique insiste également sur la nécessité d’un plan d’adaptation au changement climatique.  Le changement climatique est là pour rester, il y a donc un grand besoin de nouvelles solutions d’adaptation au changement climatique. Ces solutions sont les suivantes :

  1. Investir une nouvelle solution d’adaptation dans les villes intermédiaires, qui se concentrent sur l’établissement humain et la nature.
  2. Repenser totalement la façon dont l’Afrique va gérer l’urbanisation du continent.

Les villes intermédiaires doivent être un pilier majeur dans la gestion d’une population en croissance rapide en Afrique. Par conséquent, il est essentiel que le sommet Africités soit considéré comme un lieu où les villes d’Afrique présenteront la position de l’Afrique sur le plan d’adaptation au changement climatique, qui se concentrera sur l’alimentation de la population, l’autosuffisance alimentaire, les produits de base et la reconstruction des villes pour s’adapter aux demandes actuelles et futures de la population croissante.

Ils doivent également trouver de nouvelles solutions pour gérer les investissements en infrastructures dans les villes intermédiaires afin de garantir un bon retour sur investissement. Ceci peut également être fait en s’assurant que les infrastructures à installer doivent s’adapter aux besoins d’une population très rapide et qu’elles doivent prouver des critères d’optimisation des ressources.

Le Secrétaire Général de CGLU Afrique a conclu précisant que pour que tout cela se concrétise il y a un grand besoin de bonne gouvernance, pour assurer la confiance entre la population et les gouvernements. Il a souligné qu’il existe actuellement un sérieux manque de confiance de la population envers les gouvernements.

Au cours de ce webinaire, ONU-Habitat a souligné les nombreux défis à relever, notamment les politiques gouvernementales nationales défavorables et le manque de capacités financières et techniques. UN-Habitat a fait écho à ce que M. Mbassi a déclaré dans son argumentaire.  Pendant la pandémie de Covid, il y a eu une grande prise de conscience de la façon dont le système mondial peut dépendre des villes intermédiaires pour fournir des biens et des services à la population, c’est à cette époque qu’il y a eu une prise de conscience de la pertinence des soins de santé universels et du rôle des villes intermédiaires pour fournir de tels services. UN Habitat a souligné que des villes intermédiaires bien équipées peuvent jouer un rôle important en fournissant les éléments suivants :

  1. Les villes intermédiaires assureront un équilibre dans le développement du territoire en reliant les activités urbaines et rurales et vice-versa.
  2. Les villes intermédiaires peuvent agir comme des centres de services, pour fournir des biens et des services aux zones urbaines et rurales.
  3. Faire progresser la sécurité alimentaire en reliant la production rurale au marché et aux services urbains.

ONU-Habitat a également souligné qu’elle travaille actuellement dans trois domaines pour améliorer le rôle des villes intermédiaires.

  1. Soutenir et encourager les pays dans l’établissement de lignes urbaines dans leurs plans de politique.
  2. Sensibiliser les Etats membres à l’importance des liens entre zones urbaines et rurales.
  3. Collecter et diffuser les meilleures pratiques en matière de liens urbains et ruraux.

ONU-Habitat conclut qu’il reconnaît que les zones urbaines et rurales ne peuvent pas être considérées comme isolées les unes des autres, et que les villes intermédiaires sont une solution pour aller de l’avant et relever les défis et les demandes de la population mondiale actuelle.

Les participants ont été invités à proposer des solutions et des positions, qui seront présentées lors du prochain sommet Africties à Kisumu (17-21 mai 2022).