Cérémonie officielle de lancement da la 7è édition du Sommet Africités
L’Afrique d’en-bas scrute l’avenir du continent
Le 7e Sommet d’Africités a démarré hier dans l’immense Sandton Convention Center de Johannesburg. Cet évènement panafricain qui se tient tous les trois ans, dans l’une des cinq régions d’Afrique, mobilise les collectivités et les administrations territoriales des pays africains, ainsi que des institutions financières et de coopération internationale.
Ce Sommet des villes et des collectivités territoriales d’Afrique est parrainé et soutenu par les autorités officielles de l’Afrique du Sud et notamment le Gouvernement Sud Africain, la ville de Johannesburg (Mairie) et l’Association des Maires de l’Afrique du Sud.
Marquée par plusieurs interventions, la cérémonie d’ouverture a commencé par celle de l’hôte du jour, M. Parks Tau, le maire de Johannesburg, qui a présenté sa ville, et souhaité la bienvenue aux participants venus du monde entier. Il a émis le vœu que « ce sommet puisse aider à renforcer le rôle de CGLU en Afrique ».
A sa suite, M. Thabo Manyoni, président de Salga, l’Association sud-africaine des gouvernements locaux, a souligné que ces gouvernements « doivent être à l’avant-garde du développement » et a conseillé aux uns et aux autres « de ne pas avoir peur de la démographie galopante, mais au contraire de la considérer comme un avantage, si elle est bien gérée ».
Au nom de Mme Anne Hidalgo, maire de Paris retenue en France, son adjoint M. Patrick Klugman a manifesté la compassion des Parisiens pour les villes africaines (Tunis, Bamako…) touchées par les attentats. D’où son souhait de « créer des villes plus saines, plus sécurisées, et plus inclusives ».
Pour CGLU, son président, le maire d’Istambul, a été représenté par M. Josep Roig, secrétaire général, qui a axé son intervention sur les défis mondiaux de l’autonomisation, qui demandent au maire d’« être réactif, et de ne pas avoir peur de commettre des erreurs ».
Représentant Mme Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la commission de l’Union africaine, Mme Aicha Abdulai, Commissaire aux affaires politiques de l’Union africaine, a invité les penseurs et tous les acteurs sociaux à transformer en plans concrets toutes les idées contenues dans l’Agenda 2063. Comme les précédents intervenants, elle croit en l’autonomisation des populations et a indiqué aux ministres présents dans la salle que l’UA attend des solutions concrètes du présent sommet, par des engagements politiques fermes.
« Penser global pour agir local » a été le crédo de M. Khalifa Ababacar Sall, maire de Dakar et président de CGLU-Afrique. Pour ce faire, il est impératif que « la CGLU-A soit forte, rassemblée et unie autour des mêmes objectifs de développement de la gouvernance locale, dans la mesure où les populations en ont assez des divisions ». Selon lui, ces populations doivent concevoir, conduire et réaliser les actions, afin d’être maitres de leur destin, et non plus « tendre la main tout le temps ».
Le Pr. Alioune Sall, coordonnateur du Groupe Prospective Africités, a expliqué la jonction qui doit être effectuée entre l’UA et le CGLU-A dans cette construction de la nouvelle Afrique, sur la base de l’Agenda 2063. La conclusion de son groupe d’experts est que cet Agenda a une identité qui lui est propre, à travers l’analyse réaliste et rationnelle de ses concepteurs qu’il a salués au passage. Il prône l’afro-responsabilité, une posture qui l’a amené à cette sentence lapidaire : « l’avenir de l’Afrique sera fonction de ce que les Africains feront de leur continent… ou qu’ils ne feront pas ». Ce travail a été mené à travers sept études de cas et des structurations thématiques, qui lui ont inspiré cette pensée de Nelson Mandela qui veut qu’« une action sans vision prospective est une recette qui reste un cauchemar ».
Le Ministre du Plan, M. Jeff Radebe, parlant en lieu et place de Monsieur Jacob Zuma le Président de la République sud-africaine, a invité tous les acteurs – gouvernements centraux, élus locaux, société civile, populations – à une prise de conscience collective sur les enjeux, entre la démographie et la disponibilité des infrastructures d’un côté, et la demande sociale en nette augmentation des services et d’opportunités de l’autre. Il n’a pas manqué de mettre en garde sur les menaces que constituent les carences en eau, la sécheresse, et les changements environnementaux. En fin de compte, ayant énoncé que « les collectivités doivent être les moteurs de croissance grâce à une bonne planification », Monsieur le ministre déclara solennellement ouvert, le 7e Sommet Africités.
Le thème de ce sommet “Construire l’Afrique avec ses populations, la contribution des autorités territoriales d’Afrique à l’Agenda 2063 de l’Union africaine”. L’architecture du sommet prévoit des sessions thématiques, des sessions d’acteurs, des sessions ouvertes et des sessions politiques – des rencontres de maires, des autorités locales et des ministres -, suivies de dialogue avec notamment les partenaires de développement. Un salon permet à tous ceux qui veulent travailler avec les autorités locales de proposer leurs services, produits et solutions, se tient parallèlement au sommet. Les organisateurs du sommet y attendent plus de 4 000 participants.