Contribution de CGLU Afrique au WUF 10

 

 

 

Plus de 13.000 participants ont pris part du 8 au 13 février 2020 à la dixième édition du Forum urbain mondial (#WUF10) à Abou Dhabi, aux Émirats Arabes Unis. La rencontre organisée par ONU-Habitat s’est achevée sur un appel à une action commune pour assurer un meilleur avenir aux villes et aux communes (The Abu Dhabi Declared Actions ). CGLU Afrique a été en action durant les six jours de ce rendez-vous tenu sous le thème : “Villes d’opportunités” : Connecter la culture et l’innovation”. Ci-dessous les moments clés qui ont marqué la participation des collectivités territoriales africaines.

Jour 1 :  Assemblée mondiale des gouvernements locaux et régionaux

Le 8 février, premier jour du WUF10, a mis à l’honneur les gouvernements locaux et régionaux qui y ont tenu leur assemblée mondiale sous l’égide de la Global Taskforce des Gouvernements Locaux et Régionaux (GTF). Les travaux ont été facilités par l’organisation mondiale, CGLU.

Les élus locaux et régionaux africains ont répondu présents à cette session dont la table ronde portant sur « Le rôle des politiques urbaines et territoriales dans la préservation du patrimoine culturel » a été modérée par CGLU Afrique. Intervenant à ce Panel, Mme Rohey Malick Lowe, Maire de Banjul (Gambie), a recommandé que les « Villes fassent un mapping culturel. Ce processus peut aider les villes à progresser dans la planification en identifiant les atouts de la communauté pour promouvoir la créativité et le développement ».

Les différents échanges et partage d’expériences issus des tables rondes ont permis de d’adopter la déclaration de l’Assemblée mondiale des gouvernements locaux et régionaux. Cette déclaration appelle les gouvernements nationaux et le système international à rejoindre le collectif des gouvernements locaux et régionaux et à travailler à garantir la place de la culture dans le développement durable, à placer les personnes au centre de la vie humaine. La déclaration réitère ainsi l’engagement à poursuivre la consolidation de l’Assemblée mondiale comme le mécanisme représentant le collectif des gouvernements locaux et régionaux et fournissant ses contributions aux agendas mondiaux de développement. Lire la déclaration  ici .

Parmi les maires africains présents à l’assemblée mondiale figurent : Mme Thembi Nkadimeng, présidente de SALGA, M. Mpho Moruakgomo, président de BALA, Général Khalel Abdel-Aal, Gouverneur du Caire, M. Uwimana Innocent, président RALGA, Mme Souad Abderrahim, maire de Tunis, Mme Fatna El Khiel, Maire d’Arbaoua, et Présidente du Réseau des Femmes Élues Locales du Maroc (REFELA Maroc).

“Le travail des gouvernements locaux et régionaux est au cœur du Nouvel Agenda Urbain et des objectifs de développement durables, et je suis heureuse et reconnaissante que cette entité soit bien représentée au WUF10“,   Mme Maimunah Mohd Sharif, Directrice exécutive d’ONU-Habitat

Plus d’infos sur l’assemblée mondiale ici.

Album photo jour 1.

Jour 2 : Préservation du patrimoine

Le dimanche 9 février a été marquée par la cérémonie d’ouverture du forum et la participation de CGLU Afrique à deux sessions majeurs.

La première sur «Ville, Habitat : entre impératifs de développement et préservation du patrimoine», organisée par le Ministère de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville , du Maroc.

Modérée par le secrétaire général de CGLU Afrique, M. Jean Pierre Elong Mbassi en présence de Mme. Nouzha BOUCHAREB, Ministre de l’Aménagement du Territoire National la session a mis en relief trois principaux enseignements de l’expérience marocaine.

Pour M. Yves Laurent Sapoval, co-président de l’organisation Global Alliance for Building and Construction (GABC), “les médinas du Maroc répondent aux objectifs de l’environnement et aux normes climatique “. De son intervention il ressort que les technologies patrimoniales nous réconcilient avec la haute technologie.

Pour sa part, M. Ernesto Ottone Ramírez, Sous-Directeur général pour la culture de l’UNESCO souligne que « Dans le monde arabe la médina est un modèle urbain qui part sa densité peut être une source d’inspiration pour des nouveaux modèles au-delà de la région.  Il en est de même d’autres modes d’occupation des territoires traditionnels tel que les systèmes oasiens, Ils sont menacés de disparition. Une mobilisation importante a vu le jour dans plusieurs pays dont le Maroc. Ces systèmes sont des patrimoines vivants ».

« La préservation du patrimoine est un savoir-faire à conserver avec tous les moyens que nous avons. Nous devons faire des médinas un lieu de sédentarisation des populations », a renchéri la ministre. En définitive, l’expérience marocaine est un modèle qui présente un excellent lieu où se conjugue tradition et modernité.

La seconde session portait sous le thème : « Si vous voulez aller loin, allez-y avec plusieurs : renforcer la voix locale au niveau international ». Organisée par DeLoG, l’objectif de la session était de faire émerger un dialogue structuré pour discuter du rôle des réseaux des gouvernements locaux pour l’avenir des villes et leurs efforts pour mettre en œuvre les agendas mondiaux en particulier le Nouvel Agenda Urbain et l’Agenda 2030. Intervenant comme panéliste, M. Jean Pierre Elong Mbassi a soulevé le fait que pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030 il faut mettre les gouvernements locaux au cœur du processus.

Comment faire pour que les petites villes et régions ne soient pas laissées en marge ?

« Pour l’Afrique, d’ici à 2050 la population devrait doubler, les deux tiers seront en zone urbaines et la majorité dans les villes intermédiaires. Pour ne laisser personne en marge, il est impératif de ne laisser aucune ville intermédiaire en marge, indique M. Mbassi. Plusieurs de nos partenaires et gouvernements travaillent dans une approche sectorielle (éducation, assainissement, infrastructure, agriculture, santé, etc.), nous appelons à un changement de paradigme pour une approche territoriale.  Parce que l’approche territoriale signifie qu’il est possible de coordonner l’approche sectorielle. L’approche sectorielle est comme la topographie et l’approche territoriale est comme la topologie ».

Album photo Jour 2.

Jour 3 : Culture, héritage et finance locale

Le lundi 10 février CGLU Afrique a organisé deux sessions et participé à quatre sessions de partenaires.

La session “Créer un environnement favorable et un cadre de soutien au niveau local en Afrique pour protéger, promouvoir et mettre en valeur le patrimoine et la culture”, organisé par l’Académie Africaine des collectivités territoriales (ALGA) de CGLU Afrique avait pour panélistes : Mme Fatna EL Khiel, Vice-présidente du REFELA, Présidente du REFELA-Maroc, Présidente de la Commune d’Arbaoua, Maroc, M. Qasim Mohammed Al Manea, maire de la ville de Ghadames, Libye, par message vidéo, M. Karim Hendili, Responsable du programme Culture, Bureau Multipays de l’UNESCO pour le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et la Tunisie, Dr. Ali Rahhal, Expert, Bureau régional de l’ISESCO, Al Charika, Émirats Arabes Unis et Mme Doris Ombara, Directrice de la ville de Kisumu, Kenya.

Lire le compte rendu de la session qui a été modérée par Dr. Najat Zarrouk, Directrice d’ALGA  ici.

La seconde session de CGLU Afrique a porté sur “Stratégies locales pour le financement des actions locales” et a été modérée par M. François Paul Yatta, Directeur de programme à CGLU Afrique.

Les études indiquent que 2/3 des ODD ne pourront être atteint que si les collectivités territoriales sont pleinement impliquées dans la mise en œuvre de ces ODD. C’est par le rappel de ces statistiques que M. Serge Allou de CGLU, a introduit son intervention. « La contribution des collectivités à la dépense publique se présente à hauteur de 25% à l’échelle mondiale et de 15% en Afrique. La capacité d’investissement des collectivités territoriales est de l’ordre de 45% et en Afrique elle est de moins de 20%. Ce sont des écarts considérables et ils ne peuvent pas être comblés », a-t-il -expliqué.   Que faire ?

Une des alternatives est de faire en sorte que les villes soient «capable d’aller sur le marché financier pour emprunter l’argent et gérer leur propres fonds, confie Stéphan Atchia, Manager de la division urbaine de la BAD. Nous savons que CGLU Afrique plaide pour cette approche (via l’Agence Territoriale Afrique) . Ainsi, nous devons assister les villes en matière des taxes publiques, commerciales, d’audit des comptes. C’est ainsi qu’elles seront crédibles et capables d’emprunter».

Le Secrétaire général de CGLU Afrique a pris part à la réunion de l’UNACLA (Comité Consultatif des Autorités Locales auprès des Nations Unies) portant  sur la feuille de route 2020 du comité, à la session sur « le lien entre la culture et le développement économique local » organisée par CCRE et Platforma et la session sur les “Partenariats entre les villes pour la promotion de la culture et de l’innovation en Afrique », organisée par MAJAL (Fédération des Agences Urbaines du Maroc).

Message du SG de CGLU Afrique à l’UNACLA 

La session “Campagnes#Culture2030goal” organisée par CGLU avait pour objectif d’identifier discuter de la mise en œuvre de l’ODD 4 de l’agenda 2030 et l’aspiration 5 de l’agenda 2063 de l’Union Africaine sur la Culture. Quatre présentations ont été faite donc celle de CGLU Afrique faite par M. Thierry Sanzhie Bokally, Chargé de la gestion des connaissances. CGLU Afrique lance à partir du mois de mars 2020 l’événement fanion de son programme «Capitales Africaines de la Culture » qui vise la structuration, la capacitation et la mise en réseau des acteurs culturels et créatifs du continent, le développement des écosystèmes publics et privés qui les rendront culturellement indépendants, et économiquement autonomes, durablement viables. Les capitales africaines de la culture s’inscrivent dans la perspective de l’agenda 2063 de l’Union Africaine et l’agenda 2030.

Audience avec le Ministre du Développement Local de l’Egypte

En marge du Forum Urbain Mondial, le secrétaire général, M. Jean Pierre Elong Mbassi a été reçu en audience le 10 février 2020, par le général Mahmoud Shaarawy, Ministre du Développement local de l’Egypte. Au centre des échanges, l’inauguration prochaine du bureau régional Afrique du Nord de CGLU Afrique au Caire et le plaidoyer pour la ratification de la charte africaine sur les valeurs et principes de la décentralisation, la gouvernance locale et le développement local par l’Égypte.

Album photo jour 3. 

Jour 4 :  Rencontre avec la BAD, REFELA

Le mardi 11 février s’est tenue une séance de travail entre le président de CGLU Afrique, M. Léandre Nzué, le Secrétaire Général M. Jean Pierre ELong Mbassi et M. Amadou Oumarou, Directeur des transports et des TIC à la BAD. La rencontre s’est déroulée en présence de M.  Stéphan Atchia et M. François Paul Yatta, Directeur des Programmes de CGLU Afrique.  Les échanges ont porté sur les pistes de collaboration entre la BAD et CGLU Afrique dans la mise en œuvre de l’Agence Territoriale Afrique (ATA). Ce véhicule financier de CGLU Afrique qui a pour objectif de permettre aux villes et collectivités territoriales de toutes tailles d’avoir accès au marché financier.

 

Le Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique (REFELA) a organisé une session sous le thème «Rôle du REFELA-CGLU Afrique, dans la réussite de la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) ». La séance présidée par Mme Fatna El Khiel, Présidente du REFELA Maroc a servi de cadre au partage de bonnes pratiques avec notamment la contribution du maire de Tunis, Mme Souad Ben Abderrahim. Cette dernière a souligné que les femmes sont de plus en plus présente dans la gouvernance locale tunisienne. La législation tunisienne favorise désormais les candidatures des femmes. « Je porte à cœur, les questions liées à la protection des enfants, des femmes dont traitent les 3 campagnes du REFELA pour la mise en œuvre des ODD », dira Mme Souad.

 

Il s’agit des campagnes : « Villes africaines sans enfants dans la rue », parrainée par la Princesse Lalla Meryem du Maroc ; « Villes africaines à tolérance zéro pour les violences faites aux femmes et aux filles » et la campagne des « villes africaines favorables à l’émancipation économique des femmes et au leadership féminin ». Mme El khiel a insisté sur la place prépondérante que les trois campagnes du REFELA doit occuper au cœur des municipalités africaines. De son côté, M. Mbassi a souligné l’importance d’avoir plus de villes adhérentes à ces différentes campagnes. Il a également annoncé que la campagne « Villes africaines sans enfants dans la rue » a reçu l’accord de la Princesse Lalla Meryem, présidente de l’Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE) pour l’organisation les 4 et 5 mars 2020, d’une réunion de tous les maires africains qui ont signé en faveur de la campagne. La réunion se fera en présence de la Directrice Général de l’UNICEF, Mme Henrietta Fore.

A noter que ce 11 février, M. Mbassi a été intervenant aux sessions : “Lagos : la participation des citoyens dans une ville multiculturelle”, organisée par l’État de Lagos et « Gouvernements locaux et décentralisation – Un engagement à tirer parti de la culture des citoyens pour apporter un changement transformateur : Partage des connaissances et des meilleures pratiques », organisée par l’association nationale des gouvernements locaux du Ghana (NALAG).  Son excellence Hajia Alima Maham, Ministre des Gouvernements locaux et du Développement rural du Ghana était panéliste à cette session.

Enfin, le secrétaire Général de CGLU Afrique a siégé au comité directeur de Cities Alliance sur la Migration.

Album photo jour 4.

Jour 5 : Réunion consultative des ministres africains du logement et du développement urbain pour la préparation du sommet Afrique-France, Capitales Africaines de la culture

La matinée du 12 février, CGLU Afrique a apporté sa contribution à la réunion consultative des ministres africains du logement et du développement urbain pour la préparation du sommet Afrique–France. CGLU Afrique a plaidé pour que les gouvernements africains mettent en avant durant les négociations le fait que désormais la puissance publique à deux faces : une face nationale et une face locale (voir la vidéo ici). Il faut inviter la partie française à prendre en compte les réalités africaines dans les propositions des solutions du sommet dont le thème est « villes et territoires durables ». Le but de la réunion était de poser les bases pour qu’il y ai une position commune africaine en direction du sommet Afrique–France de Juin 2020.  Dans cette optique les participants ont convenu de la tenue d’une seconde rencontre préparatoire au mois de mars.

 

Le Gouverneur de Kisumu (Kenya) a saisi l’occasion de son intervention à cette réunion consultative, pour annoncer la tenue en 2021 du sommet Africités 9 dans sa ville. Pour la première fois, l’évènement phare de CGLU Afrique qui se tient chaque 3 ans, se tiendra dans une ville intermédiaire.

 

La dernière session organisée par CGLU Afrique au WUF était celle des capitales Africaines de la Culture. L’objectif était d’identifier les partenariats possibles pour la mise en œuvre des Capitales Africaines de la Culture, l’aspiration 5 de l’agenda 2063, l’ODD 4 de l’agenda 2030 et le nouvel agenda urbain. Le panel était composé comme suit : Introduction et modération : M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général, CGLU Afrique ; M. Ndiaga Dieng, ville de Dakar ; M. Jordi Pascual, Agenda Culture 21, CGLU ; M. Fouad Oki, African Sister City Organisation et M. Jewel Adjei,  Specialiste TIC.

La présentation du programme des Capitales Africaines de la Culture a été faite par M. Jean Pierre Elong Mbassi. Il a rappelé que les villes à travers l’agenda 21, reconnaissent la culture comme le quatrième pilier du développement à côté des piliers économiques, sociaux et environnementaux. Il a présenté les objectifs du programme des Capitales Africaines de la Culture et invité les orateurs à présenter leurs expériences.

La présentation de la ville de Dakar a mis l’accent, sur la culture tel que défini et, mis en œuvre dans le plan de développement économique sociale et environnementale. Plusieurs résultats sont visibles : la maison de la culture urbaine, le pôle cinéma, la réhabilitation des sites comme l’hôtel de ville, le ministère des affaires étrangères ; d’autres sont en cours de réflexion comme la maison des arts et ces projets sont financés par un fonds d’appui destiné aux activités culturelles. M. Dieng a réitéré la volonté et l’intérêt de la ville de Dakar de participer au programme des Capitales Africaines de la Culture.

Jordi Pascual, coordinateur du programme agenda 21 de CGLU a fait la genèse du travail effectué par CGLU et ses sections régionales. Il a rappelé que la culture est un droit humain, d’où l’impérieuse nécessité de placer le citoyen au cœur des stratégies et politiques culturelles. Il a mis l’accent sur l’originalité du programme des capitales africaines de la culture qui est porté par les villes d’Afrique contrairement, à l’événement similaire qui se passe en Europe et aux États-Unis. Le choix d’avoir une ville hôte, qui travaille avec des villes partenaires dans les régions est un accélérateur de la mise en œuvre du programme, un point important dans la coopération et la diplomatie des villes africaines.

Pour M. Fouad Oki : «La culture est diverse et le programme ambitieux que présente CGLU Afrique est une formidable opportunité pour l’Afrique de montrer son savoir être, son savoir-faire au monde ».

Comment visiter une ville et profiter du patrimoine existant ? La réponse à cette question a été apportée par M. Adjei avec la présentation d’une application mobile qui recense, présente et met en valeur les sites existants matériels et immatériels. Cette application sera utilisée pour Rabat, Capitales Africaines de la culture 2020. Des résolutions ont été faites à l’attention des ministres, des maires et des partenaires au développement ;

M. Mbassi a également participé à la session “Politiques d’utilisation et de régénération des sols” organisée par Climate Chance.

Album photo Jour 5

Jour 6 : Cérémonie de clôture

En images

Et Vidéos 

 

 

 

 

 

 

 

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