PROLONGATION-Appel à Manifestation d’Intérêt : Fonds de Développement des Villes Africaines (maintenant Agence Territoriale Afrique)
Contexte et justification de l’Appel à Manifestation d’Intérêt
La population mondiale devrait atteindre 8,1 milliards en 2025, 9,6 milliards en 2050 et 10,9 milliards en 2100. C’est l’Afrique qui assurera plus de la moitié de la croissance de la population mondiale, passant de 2,4 milliards d’habitants en 2050 à 4,2 milliards en 2100. Avec une croissance démographique moyenne annuelle de 2,4%, soit la plus élevée du monde, la population africaine a doublé dans les trente dernières années alors que la population européenne par exemple n’a augmenté que de 15 % pendant la même période.
Les experts estiment qu’entre 1950 et 2050, la population urbaine de l’Afrique aura augmenté de 1,3 milliards d’habitants, soit plus que l’ensemble de l’augmentation de la population urbaine en Europe, Amérique latine, Amérique du Nord et Océanie réunies. Le continent africain est la région du monde qui s’urbanise le plus rapidement. Elle est en conséquence la région du monde dont les besoins en investissements de peuplement sont les plus importants.
L’Afrique compte actuellement trois (3) villes de plus de 10 millions d’habitants (Le Caire: 17,7 millions d’habitants; Lagos: 13,12 millions d’habitants; et Kinshasa: 11,58 millions d’habitants); 4 villes dont la population se situe entre 5 et 10 millions d’habitants; 49 villes qui ont une population de 1 à 5 millions d’habitants; 53 villes dont la population se situe entre 500.000 et 1 million d’habitants; et 85 villes ayant une population de 300.000 à 500.000 habitants. Ces villes produisent environ 60% du PIB du continent, et hébergent une classe moyenne qui devrait égaler celle de la Chine en 2020. Le poids économique de cette classe moyenne est présentement évalué à USD 700 milliards, et devrait atteindre USD 1700 milliards en 2030.
La population urbaine de l’Afrique se caractérise par son extrême jeunesse. L’âge médian de la population est de 19 ans. Comparé aux autres régions, le poids des jeunes dans la population des villes d’Afrique est à la fois un défi et une opportunité : défi de devoir former et intégrer dans la vie économique et sociale des milliers de jeunes alors que les possibilités d’emplois ne sont pas à la hauteur des attentes. Opportunité de disposer d’une force de travail nombreuse et de mieux en mieux formée grâce aux progrès de l’éducation, et qui est prête à s’investir pour exploiter les nombreuses potentialités dont le continent recèle. A la condition expresse que le continent sache mobiliser par an pendant les 10 à 15 prochaines années la somme de USD 80 milliards nécessaire pour mettre en place les infrastructures et services urbains qu’il faut pour assurer une gestion et un fonctionnement efficaces des villes du continent.
Les experts estiment la valeur ajoutée annuelle actuelle des villes d’Afrique à environ USD 51 milliards, et leur capacité annuelle d’endettement à USD 8 milliards. D’un autre côté le chiffre d’affaires annuel des 200 principales banques intervenant sur le continent est évalué à plus de USD 1000 milliards, et leur produit annuel net à environ USD 45 milliards. En d’autres termes, les villes d’Afrique interviennent désormais dans un environnement caractérisé par des marchés financiers en expansion et de plus en plus matures.
Le défi du financement des infrastructures et services urbains dans les villes d’Afrique doit donc pouvoir être relevé en partant de ce nouvel environnement favorable. C’est pour examiner cette possibilité qu’en collaboration avec FMDV, CGLU-A a organisé à Marrakech, Maroc, en décembre 2014, la Conférence REsolutions Afrique sur le thème “Financer les Villes Africaines: Agenda, Alliances et Solutions”. A l’issue des travaux, les participants qui
étaient principalement les maires et autorités territoriales du continent ont recommandé la mise en place d’un véhicule financier dédié au développement des villes d’Afrique, appelé Fonds de Développement des Villes Africaines (ACDF, African Cities Development Fund) (cf. Déclaration de Marrakech en Annexe 1.).
C’est en application de cette recommandation que CGLU Afrique a lancé l’initiative visant à définir les conditions de mise en place et les modalités de fonctionnement du Fonds de Développement des Villes d’Afrique. Un atelier de définition du format de ce véhicule financier a eu lieu les 30 et 31 octobre 2017 à Rabat au Maroc. En plus des directeurs financiers de grandes villes comme Port-Louis et Pretoria, étaient présentes des institutions comme la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), la Development Bank of Southern Africa (DBSA), la Bourse régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), la Caisse de Dépôts et de Gestion (CDG) du Maroc, la Direction Générale des Collectivités Locales du Ministère de l’Intérieur du Maroc, Moody’s, Bloomfield International, HSBC, l’Agence France Locale, Norges Kommunalbank, le Fonds d’Equipement Communal (FEC) du Maroc, le Dakar Municipal Finance Project et le Fonds d’Equipement et d’Intervention Communal (FEICOM) du Cameroun.
Cet atelier a permis de définir les contours que devrait prendre le véhicule financier proposé ainsi que le chemin critique de l’ensemble des tâches à exécuter en vue de la mise en place du Fonds de Développement des Villes africaines (maintenant Agence Territoriale Afrique ), aussi bien pour la composante technique, que pour la composante politique. Cet atelier a aussi rappelé l’urgente nécessité de mettre en place le Club des premières villes intéressées à faire partie de l’Agence Territoriale Afrique.
2 Présentation de l’appel à manifestation d’intérêt
Le présent appel à manifestation d’intérêt (AMI) a pour objet d’identifier les villes et collectivités territoriales d’Afrique qui souhaiteraient faire partie du Club fondateur de l’Agence Territoriale Afrique .
L’Agence Territoriale Afrique est conçue comme un fonds coopératif des principales villes d’Afrique (une vingtaine de villes au départ) qui s’engageraient à faire chacune une mise initiale pour le fonds de 100.000 Euros. Cette mise de fonds initiale devrait permettre de lever des ressources supplémentaires auprès des institutions de financement ou sur les marchés financiers.
L’Agence est destinée à financer les investissements et services nécessaires pour faire face à la croissance rapide des villes du continent et rattraper le retard accumulé dans ce domaine et qui rend le fonctionnement actuel de la plupart des villes d’Afrique globalement inefficace. Les exigences pour y accéder devraient également aider à l’amélioration des performances et de la gouvernance financière des collectivités ; et à la promotion de choix d’investissement économiquement et socialement plus rentables et plus efficaces.
3. Eligibilité
Sont éligibles comme membres fondateurs de l’Agence Territoriale Afrique : – Les villes-capitales des pays africains ; – Les villes africaines de rang 2 – Les collectivités territoriales de niveau intermédiaire du type État fédéré (dans le cas de pays ayant un système fédéral), Régions, Provinces, Comtés, Départements ou Cercles, etc.
4. Pièces constitutives des candidats au statut de MEMBRE FONDATEUR de l’Agence Territoriale Afrique
– la délibération prise par le conseil ou l’organe délibérant pour que la collectivité territoriale soit membre fondateur de l’Agence Territoriale Afrique.
– l’engagement de l’autorité responsable de l’organe exécutif de la collectivité territoriale de s’acquitter de la contribution des 100.000 euros dans les trois mois qui suivent le vote de la délibération du conseil ou de l’organe délibérant – copie de l’acte légal ou réglementaire portant création de la collectivité territoriale comme personne morale dotée de l’autonomie financière – copie de l’acte légal ou réglementaire portant désignation des membres de l’organe délibérant et de l’organe exécutif de la collectivité territoriale
– copie des trois derniers comptes administratifs approuvés par les autorités compétentes ou par des auditeurs publics ou privés – copie de l’acte réglementaire désignant le point focal de l’Agence Territoriale Afrique au sein de la collectivité territoriale (noms et coordonnées de la personne désignée)
5. Adresse pour l’envoi des pièces constitutives
L’ensemble des informations mentionnées au point 4 doit être adressé le plus tôt possible et au plus tard le 2 Mars 2020 à 17:00 TU à :
Monsieur le Secrétaire Général de CGLU Afrique
22, rue Essaadyine, Quartier Hassan 10020, Rabat, Maroc
Email : hbelghol@uclga.org ; fyatta@uclga.org
Fax: +212 5 37 26 00 60
Tel: +212 5 37 26 00 62/63
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