Les Jeunes élus locaux face aux effets du COVID-19

Le 27 juillet 2021, CGLU Afrique a tenu la première rencontre virtuelle du réseau des jeunes élus d’Afrique sur le thème : « Les jeunes élus locaux face aux effets du COVID-19 ».

Cette rencontre a connu la participation d’une cinquantaine de personnes dont des jeunes élus, des chercheurs et des entrepreneurs, venus discuter de l’impact du covid-19 sur les jeunes et échanger sur les initiatives et le rôle des jeunes dans un contexte de crise sanitaire.

Deux panels ont structuré ces échanges, le premier sur la thématique “jeunesse et responsabilité”, a abordé la dimension politique de l’engagement des jeunes au plus fort de la crise, traité par Mme Thérèse Faye Diouf, Maire de Diarrere ; et l’impact du digital dans la dimension sécuritaire de nos territoires, par M. Marten. Le second panel sur “La jeunesse en tant que main-d’œuvre dans la croissance du continent” a été centré sur le rôle des jeunes dans la relance économique. Ce second panel a été marqué par l’intervention, d’une part M. Frederik Tchoungui, Fondateur, Community of Global Leaders, sur le rôle des jeunes entrepreneurs dans la reprise, et d’autres part, par l’intervention de M. Oliver Bastienne, Président de la Chambre de Commerce des Seychelles. Madame Jacqueline Moustache-Belle, Directrice du Département Genre & Jeunesse au Secrétariat Général de CGLU Afrique a assuré la modération de cette rencontre en présence du Secrétaire Général, M. Jean Pierre Elong Mbassi.

Le premier panel a mis en évidence 2 choses importantes, d’abord les défis imposés par la crise du COVID-19 aux jeunes, à la fois sur le plan politique et sur le plan de la mobilité des personnes ; ensuite l’importance de l’implication des jeunes dans les stratégies de relance.

La fermeture des lieux publics et la restriction des déplacements a totalement bouleversé les comportements des jeunes dans les villes africaines. Madame le maire de Diarrere, dans son intervention, a insisté sur l’engagement des jeunes dans la relance économique et la construction de l’avenir des villes africaines. Pour se faire, elle a encouragé les jeunes, hommes et femmes, à investir les conseils municipaux et participer activement à la prise de décision, à la délibération sur les budgets.

Pour sa part M. Marten a mis l’accent sur les contraintes du COVID-19 sur la mobilité et le tourisme, particulièrement dans le domaine du tourisme. Ces contraintes ont accéléré l’usage de la technologie et du digital pour créer les conditions d’un retour à la normale. Ce recours au digital des gouvernements comme celui des Seychelles, a été privilégié pour relancer et promouvoir le tourisme, mais également pour assurer la sécurité sanitaire des citoyens et des touristes. Lors de ce panel, les questions se sont essentiellement orientées vers les aspects politiques de la contribution des jeunes à la relance des économies des villes : comment mobiliser les jeunes ? Comment augmenter la participation des jeunes dans les partis politiques ? Il a été proposé que CGLU Afrique et les associations nationales d’autorités locales africaines développent un plaidoyer à l’attention des gouvernements nationaux et des partis politiques afin que les jeunes accèdent plus facilement aux listes électorales et aux affaires politiques.

Le second panel a abordé la question de la relance économique en mettant en évidence le rôle des jeunes dans le domaine de l’entreprenariat. Dans ce panel, il a d’abord été question de valoriser les initiatives des jeunes qui visent à créer et à trouver des sources de financement malgré le contexte de crise sanitaire. M. Tchoungui a ainsi incité les jeunes entrepreneurs et élus à faire du digital une des clés du développement des villes africaines. Pour y parvenir, l’amélioration et la mise à niveau des infrastructures de télécommunication est indispensable d’où l’appel lancé au pouvoir public pour plus d’investissements dans ce secteur.

L’exposé de M. Bastienne a montré combien le COVID-19 a impacté tous les domaines du secteur privé employant les jeunes (baisse de la productivité, chômage, …). La chambre de commerce des Seychelles a apporté son soutien aux jeunes en leur fournissant financement, appui technique et formation, notamment pour les entrepreneurs ; mais elle a également fourni au gouvernement un plan de recouvrement et de prospérité auquel les jeunes ont été impliqué. L’importance des Technologies de l’Information et de la communication a été soulignée pour montrer l’impact des jeunes dans le développement du numérique en tant que pourvoyeur des emplois du futur.

La synthèse des discussions a mis en lumière la nécessité de travailler en réseau, de former des coalitions car les nombreux enjeux auxquels font face les jeunes élus locaux ne sauraient être adressés sans la participation de toute les parties prenantes. Les synergies seront nécessaires pour la construction de l’Afrique que nous voulons.

Les discussions de cette rencontre des jeunes ont permis aux participants de réaliser que “on ne peut construire l’Afrique sans son moteur, la jeunesse”, et qu’avec cette crise du COVID-19 personne n’est à l’abri. Ce n’est que par la solidarité que la société surmontera cette pandémie.

En guise de clôture à cette rencontre, le Secrétaire Général de CGLU Afrique a préconisé que le niveau national et le niveau local s’attellent à produire des politiques de jeunesse pour avoir des réponses crédibles et durables.

Retrouvez la note conceptuelle de la rencontre ici.