Déclaration des dirigeants des collectivités territoriales de la région Afrique australe contre la xénophobie

RÉSURGENCE DES SOULÈVEMENTS XÉNOPHOBES

Nous, les dirigeants des collectivités territoriales d’Afrique australe, réunis à Pretoria, République d’Afrique du Sud, sous les auspices de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique), l’organisation panafricaine de gouvernements locaux et régionaux, observons avec une profonde inquiétude l’action croissante, sans précédent et inacceptable, menée contre les migrants dans le pays, avec d’autres prévues dans les semaines à venir.

Notant que les défis relatifs aux migrants légaux ou illégaux sont aussi divers et contestables que les questions relatives à la nation, au nationalisme et à la citoyenneté.

Conscients de l’objectif de l’Union africaine d’unir et de promouvoir la solidarité entre les Africains, tel qu’il est conçu dans la Charte de l’Organisation de l’Unité Africaine et tel qu’il est en fait épousé par l’Agenda 2063 de l’Union africaine ;

Reconnaissant la Charte de CGLU Afrique sur la migration adoptée lors du Sommet Africités de Marrakech, Maroc, le 21 novembre 2018.

Reconnaissant que la migration et le déplacement des populations sont des phénomènes historiques et globaux qui affectent la planète entière, y compris l’Afrique, où près de 50 millions de personnes sont considérées comme migrantes ou déplacées ;

Nous notons avec inquiétude et déception, les tensions latentes alimentées par une rhétorique de division qui cherche à exploiter les niveaux profondément ancrés d’inégalité, de pauvreté et de chômage affectant de nombreux Sud-Africains comme base pour justifier une campagne hostile organisée et illégale contre les étrangers.

En tant que membres unis de la région de l’Afrique australe, unis dans notre diversité, nous condamnons fermement et sans équivoque cette mobilisation qui dévore les valeurs sur lesquelles le continent est fondé.

Toutes les formes de violence xénophobe et de discrimination à l’encontre des migrants tant sur le continent africain que dans d’autres régions. A cet égard, tout fonctionnaire ou citoyen qui tient des propos racistes ou xénophobes à l’encontre des migrants ou qui est impliqué dans le trafic et la traite des êtres humains doit être immédiatement traduit devant les autorités compétentes ;

Nous plaidons pour

La solidarité entre les pays africains pour promouvoir la tolérance envers les personnes déplacées et le traitement humain de leurs compatriotes ;

L’arrêt des pratiques d’afrophobies qui divisent et qui tendent à faire des compatriotes africains d’autres pays africains des migrants indésirables ;

La coopération et le traitement digne des autres Africains migrants ;

La libre circulation des personnes sur le continent ;

Travailler ensemble pour sensibiliser la population générale aux défis auxquels sont confrontés les migrants en vue d’étendre l’aide humanitaire à ces personnes et d’éliminer les attaques xénophobes, en promouvant le respect et l’acceptation.