CGLU Afrique au 4ème Salon Maghrébin du Livre
Le 4ème Salon Maghrébin du Livre s’est déroulé à Oujda (Maroc) du 17 au 21 avril 2024 sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI. Le Salon “Lettres du Maghreb” a été inauguré par Mme Samira Lemlizi, Secrétaire Générale du Département Culture du ministère et représentante de S.E M. Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la Culture, M. Mouaad Jamai, Wali de la région de l’Oriental et Gouverneur de la préfecture Oujda-Angad, M. Mustapha Benhamza, Président du Conseil régional des oulémas de l’Oriental, M. Mohammed Mbarki, président du Salon et Directeur Général de l’Agence de Développement de la région de l’Oriental, M. Salah Elaaboudi, Vice-Président du Conseil régional de l’Oriental, M. Mohamed Azzaoui, maire d’Oujda, et M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général de CGLU Afrique.
Après cette inauguration s’est suivie une visite des stands des différents éditeurs, instituts et institutions, parmi lesquels figuraient le stand de CGLU Afrique qui a été animé tout au long du Salon Maghrébin du Livre.
La thématique choisie pour cette édition 2024 était “L’écriture et le temps”, car “la culture dessine les contours de notre relation avec le temps” et les écrits préservent la mémoire, a affirmé S.E le ministre de la Culture, M. Mohamed Mehdi Bensaid, dans son allocution d’ouverture lue par Mme Samira Lemlizi, ajoutant que la ville d’Oujda et la région de l’Oriental contribuent à la dynamique culturelle du Maroc accueillant nombre de grandes manifestations et d’éminents intellectuels à l’occasion du Salon Maghrébin du Livre. De son côté, le Wali de la région de l’Oriental, M. Mouaad Jamai, a exprimé la fierté et l’honneur pour la ville d’Oujda et la région d’organiser cette édition de “Lettres du Maghreb”.
L’ouverture du Salon Maghrébin du Livre a été marquée par la performance de l’orchestre Gharnati et une célébration de la jeunesse à travers la remise de prix du concours de lecture à voix haute en langue arabe, française et anglaise, au théâtre Mohammed VI.
Le 18 avril 2024, une table ronde autour du thème “L’Afrique, avenir du monde ?” a réuni M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général de CGLU Afrique, M. Bado Ndoye, professeur de philosophie, M. Elvis Ntambua, auteur, ainsi que le modérateur de cette table ronde, M. Omar Saghi, docteur en sciences politiques.
M. Bado Ndoye a notamment souligné l’évolution du discours de la presse internationale sur l’Afrique, souvent et longtemps dépeinte comme un continent sans espoir, mais qui présente un meilleur visage à travers un discours différent depuis plus d’une décennie malgré les défis auxquels le continent continue à faire face. Les exemples cités qui appuient ce discours nouveau sont le taux de croissance le plus élevé au monde de l’Afrique et sa résilience remarquable lors de la pandémie du Covid-19, sans oublier ses ressources naturelles abondantes et son dynamisme démographique. M. Ndoye a également souligné la nécessité
de repenser le modèle actuel de marchandisation de la nature, affirmant que les questions de gouvernance démocratique sont indissociablement liées à celles de la préservation de l’environnement.
De son côté, M. Jean Pierre Elong Mbassi, a souligné la nécessité pour l’Afrique d’interroger les valeurs dites universelles, les modèles d’organisation de la société basés sur la précarisation, ainsi que les modèles d’agriculture et de gestion de l’eau adoptés par influence extérieure, et les rapports que l’Homme africain entretient actuellement avec l’environnement, alors que le continent a déjà démontré par le passé qu’il est possible de maintenir un équilibre entre l’activité humaine et la nature, et que les populations savent s’adapter aux contraintes de leur croissance. Ces notions et méthodes respectueuses de la nature qui répondent aux exigences des sociétés humaines sont aujourd’hui redécouvertes et vendues comme des notions nouvelles. Rappelant que le fonctionnement du monde actuel vient essentiellement du rapport de force issu de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), le Secrétaire Général de CGLU Afrique a affirmé que la première étape pour que le continent se positionne en tant qu’avenir est d’abord de remettre en question le monde dans lequel il se trouve, puis de redéfinir le monde dans lequel il souhaite s’inscrire.
M. Elvis Ntambua a quant à lui mis l’accent sur l’Afrique en tant que continent qui se distingue par la population la plus jeune et la plus dynamique au monde, une richesse qui représente le futur de chaque pays et son rayonnement international. Il aussi rappelé la grande diversité culturelle africaine qui constitue une force, et a décrit l’art comme un moteur de développement, affirmant que la période post-Covid a vu l’émergence d’un art africain qui illustre la résilience du continent face à la pandémie. Fertile et regorgeant de ressources naturelles, l’Afrique peut aspirer à construire son indépendance économique et son auto-suffisance, selon l’auteur.
La journée du 18 avril a également été marquée par un vibrant hommage rendu à feu Abdelkader Retnani, grande figure du monde du livre au Maroc qui a fondé la maison d’édition “La Croisée des Chemins”. Cette cérémonie d’hommage posthume à sa mémoire a eu lieu à la Bibliothèque régionale d’Oujda, dans une salle qui porte désormais le nom du célèbre éditeur. Plusieurs personnalités sont venues honorer la mémoire et la contribution d’Abdelkader Retnani au rayonnement de la culture et de la littérature au Maroc et en Afrique, dont M. Mouaad Jamai, wali de la région de l’Oriental et gouverneur de la préfecture Oujda-Angad, M. Mohammed Mbarki, Directeur Général de l’Agence de Développement de l’Oriental et président du Salon Maghrébin du Livre, M. Jalil Bennani, commissaire du Salon, M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général de CGLU Afrique, M. Driss El Yazami, président de la Fondation euro-méditerranéenne de soutien aux défenseurs des droits de l’Homme, Mme Amina Alaoui Hachimi, veuve de feu Abdelkader Retnani, ainsi que M. Yacine Retnani, fils du défunt directeur des éditions “La Croisée des Chemins”. Ont été rappelés, à cette occasion, les efforts entrepris par feu Abdelkader Retnani pour la création du Salon Maghrébin du Livre avec une dimension internationale.
Le pays d’honneur du 4ème Salon Maghrébin du Livre était le Mali. Distinguée par la participation d’écrivains et d’intellectuels africains, arabes et européens, l’ambition derrière cette édition était de “porter une réflexion à l’international”, a affirmé le commissaire du Salon, M. Jalil Bennani. Selon les organisateurs, plus de 30 éditeurs, 20 institutions éditrices de publications et rapports officiels, ainsi que 200 participants provenant de 18 pays étaient présents à cet évènement qui a enregistré l’organisation de 19 tables rondes ainsi que plusieurs signatures de livres, hommages, expositions, ateliers et activités hors murs.
La 4ème édition de “Lettres du Maghreb” a attiré plus de 50.000 visiteurs, dont 6.000 enfants, un nombre record qui positionne ce Salon comme un évènement d’envergure dans la vie culturelle de la capitale de l’Oriental