2ème rencontre de l’Alliance Migrations
Du 26 au 27 janvier, s’est tenue à Lisbonne, Portugal, la 2ème rencontre du réseau Alliance Migrations, portée par l’OCU et l’ANVITA pour discuter des actions de l’Alliance et partager les bonnes pratiques d’accueil et d’intégration des migrants.
Cette rencontre a réuni environ 130 participants venus de différents pays d’Europe, d’Amérique et d’Afrique. Pour le compte du continent Africain, les organisations de la société civile et quelques élus africains ont fait le déplacement, notamment les élus locaux d’Agadez, Zinder et Ourno (Niger), de Gao (Mali), Mbour (Sénégal), Sfax et Sousse (Tunisie), ainsi que de la Namibie et la Mauritanie. Les différentes délégations ont été accueillies pour les travaux de cette 2ème rencontre au sein de l’Université NOVA de Lisbonne, où les organisateurs ont planifié 2 jours de travaux intensifs.
Durant la première journée, les discours d’ouverture ont rappelé les ambitions de l’Alliance : faire émerger une autre gouvernance de la migration, avec une approche multi-acteurs tenant compte de la présence des acteurs locaux (collectivités locales, société civile et associations de migrants).
La 1ère table ronde organisée a réuni les autorités locales d’Afrique, d’Europe et d’Amérique d’une part, et les acteurs de la société civile des 3 continents pour échanger sur les politiques alternatives d’accueil. Le maire de Fontenay-Sous-Bois (France) a appelé les acteurs locaux à penser l’accueil au-delà de l’urgence, mais aussi à long terme, en y incluant les questions de logement et d’éducation. Le maire-adjoint de Gao qui prenait part à l’échange a surtout mis en avant les efforts des collectivités locales traversées par les routes migratoires en termes d’accueil et de gestion des migrants. La thématique de la mobilité et plus particulièrement celle de la liberté de circulation a été centrale dans cette première journée. Les représentants de la société civile africaine n’ont pas manqué de rappeler la question du passeport de l’Union Africaine devenu un tabou, et celle de la présence des camps de migrants rappelant la criminalisation de la migration dans certains États.
L’organisation de 3 ateliers parallèles ont permis d’approfondir les thématiques soulevés en session d’ouverture : l’accès inconditionnel aux droits, les discours positifs autour de la migration et l’interculturalité, et la participation politique et citoyenne. Plusieurs expériences ont été mises en exergue, notamment la politique d’accueil de la ville de Grenoble et les synergies qu’elle crée avec les associations citoyennes et les associations de migrants. CGLU Afrique pour sa part, a mis en avant les célébrations du programme « Rabat, Capitale Africaine de la Culture », et les formations dispensées aux migrants avec le Réseau Marocain d’Economie Sociale et Solidaire à Salé (REMESS), pour encourager les migrants régularisés à la recherche d’emploi et à la création d’activités génératrices de revenu.
La seconde journée a été porteuse de solutions et a appelé à des actions concrètes que les parties prenantes de l’Alliance devront porter. Cette journée a permis la construction d’un agenda commun pour les membres de l’Alliance. Pour ce faire, 3 ateliers parallèles représentant les axes de travail ont été organisés : plaidoyer, sensibilisation et renforcement du réseau.
Pour l’organisation du plaidoyer, les participants ont réfléchi sur 3 axes. Concernant le plaidoyer, les participant ont proposé l’organiser des rencontres régionales, en Afrique, en Europe et en Amérique du Sud. CGLU Afrique et le Réseau Maghreb-Sahel Migrations porterons l’initiative sur le continent. À cet effet, les 2 partenaires organiseront d’ici juillet 2023 une rencontre entre autorités locales Africaines et Société civile sur les thématiques pertinentes en lien avec l’agenda de l’Alliance.
Pour l’axe sensibilisation, les participants ont convenu de la création d’une « semaine de l’accueil » durant laquelle, les parties prenantes (villes et organisations de la société civile) parleront «solidarité, de participation et l’interculturalité». Les modalités d’organisation de cette ”semaine de l’accueil” seront discutées par les membres et les porteurs de l’initiative. Les participants ont également parlé de la création d’une carte de l’habitant permettant de donner accès aux migrants mais aussi aux citoyens vulnérables à leurs droits.
Pour le renforcement de l’Alliance, les membres s’appuieront sur les différents points focaux du réseau sur les continents. Les participants ont préconisé un soutien mutuel et une solidarité entre les membres de l’Alliance sur les différents agendas.