Archive d’étiquettes pour : Sommet Africités

Sommet Africités 8 : Synthèse des sessions et recommandations

Le thème général retenu pour le Sommet est « la transition vers des villes et des territoires durables, le rôle des collectivités territoriales africaines ». Ce thème réconcilie la nécessité d’apporter des réponses concrètes aux demandes des populations pour l’amélioration de leurs conditions et cadre de vie, avec l’exigence de s’adapter à un environnement marqué par les changements climatiques et le divorce de plus en plus prononcé entre les modèles de croissance expansifs et l’impossibilité de continuer à emprunter sur les ressources naturelles au rythme qu’ils imposent, sous peine de remettre en cause la vie des générations futures. L’Afrique va devenir le premier foyer humain du monde dans un peu moins de deux générations. Elle peut et elle doit emprunter le chemin du développement durable dès maintenant, notamment dans ses villes et dans ses territoires, parce qu’elle est la région du monde la moins enchâssée dans l’économie mondialisée, et donc la plus susceptible de bifurquer vers une économie plus sobre par rapport aux emprunts et aux rejets dans l’environnement naturel, plus juste et plus inclusive socialement.

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Sommet Africtés 2018: 20 ans de Panafricanisme des Villes et Régions célébrés au Maroc

Pour une Afrique de toutes les Transitions,

Pour des Villes et des Régions Moteurs des Stratégies du Changement –

Communiqué de presse

 

Rabat, le 25 Octobre 2018

Le Royaume du Maroc, Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, accueille du 20 au 24 Novembre 2018 à Marrakech, la 8ème édition du Sommet Africités.

La rencontre panafricaine phare des Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLUA Afrique) célèbrera ses 20 ans d’existence. Elle embarquera les 5 000 participants attendus pour un rassemblement vers la création d’une vision partagée autour de « l’Afrique que nous voulons ».

En accueillant le Sommet pour la seconde fois en 10 ans, le Royaume du Maroc et l’ensemble des acteurs marocains, mobilisés sous l’égide de l’Association Marocaine des Présidents de Conseils Communaux (AMPCC), soutiennent cet événement qui porte « la Voix de l’Afrique des Territoires ».

Les Villes et Régions d’Afrique se veulent « Terres d’Innovation, Terres d’Action, et Terres Solidaires ».

Ainsi, CGLU Afrique et l’AMPCC ont organisé la conférence de presse de lancement officiel du Sommet Africités 8, le mercredi 24 octobre 2018 à l’hôtel Dawliz de Rabat.

L’échange avec les médias nationaux et internationaux a permis de présenter un aperçu des axes majeurs du sommet qui se tient sous le thème: « La transition vers des villes et des territoires durables : le rôle des collectivités territoriales d’Afrique ».

Le mot de bienvenue a été donné par le maire de Rabat, M. Mohamed Sadiki. A sa suite, le Secrétaire Général de CGLU Afrique, M. Jean Pierre Elong Mbassi a fait une présentation de la 8ème édition du sommet Africité. Il a notamment indiqué que le climat sera un des thèmes majeurs abordés.  Une journée climat se tiendra le 22 novembre 2018 avec pour objectif d’aboutir à une prise de position de l’Afrique sur l’engagement des collectivités territoriales dans l’Agenda Climat afin de parvenir à amplifier l’implication des collectivités territoriales dans la mise en œuvre des Contributions Déterminées au Niveau National (CDN) en application de l’accord de Paris. M. Mbassi, a rappelé que « le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) vient de publier un rapport qui indique que lorsqu’on met ensemble les CDN signées sous l’accord de Paris par tous les Etats, on aboutit à un réchauffement climatique de 3 degrés. Or, les experts du GIEC ont prévenu qu’au-delà de 2 degrés de réchauffement climatique, on se sait plus prévoir ce qui peut se passer.   Ils ont donc enjoint les gouvernements à faire des efforts pour entrainer les collectivités territoriales afin qu’ensemble ils puissent aboutir à une hausse de température maximum de 1,5 degré à la fin du siècle.  Cet engagement des collectivités territoriales, nous l’avons traduit ainsi dans le thème du sommet Africités 8 : « La transition vers des villes et des territoires durables : le rôle des collectivités territoriales d’Afrique».

Les autres thèmes importants qui seront abordés à Africités sont l’urbanisation et la migration.  L’Afrique est au cœur de la transition démographique. Le continent devrait atteindre 4,5 milliards d’habitants à l’horizon 2100 (soit 40% de la population mondiale). Dans cette période de transition démographique les éléments plus importants sont l’urbanisation et la migration. Le Maroc et l’Allemagne ont été désignés par l’ONU pour l’organisation de la conférence des Nations Unies devant aboutir à un Pacte mondial pour les migrations (8-11 décembre à Marrakech).  « Nous avons prévu une journée migration à Africités parce que dans toute la négociation sur ce pacte mondial sur la migration, l’acteur oublié a été l’élu local. Pourtant les migrations se font en premier au niveau des collectivités locales. Nous pensons qu’à Africités nous devons attirer l’attention sur le fait qu’il n’est pas possible de gérer la migration seulement selon la perspective des Etats et nous espérons que le royaume du Maroc portera cette parole au niveau du Pacte Mondial.  Nous pensons que la migration doit être aussi abordée comme un problème de développement mais pas seulement comme un problème sécuritaire », insiste Jean Pierre Elong Mbassi.

Pour sa part, le président de l’AMPCC, M. Mohammed Boudra, a déclaré qu’il est temps que les gouvernements fassent confiance à leurs collectivités locales, en mettant notamment en pratique la théorie des 3D : décentralisation, démocratie et développement. « Les autorités locales peuvent contribuer à mettre en place un nouveau modèle de développement pour tout le continent africain.  Par conséquent, nous essayons de convaincre toutes les parties prenantes et en particulier les gouvernements nationaux et les organisations d’accorder plus de prérogatives ainsi que plus de moyens humains et financiers aux collectivités territoriales.  Il n’y a pas de développement sans la décentralisation et la régionalisation », a-t-il dit.

 

 

 

 

Son Altesse Royalle, la Princesse Lalla Meyrem marraine de la campagne REFELA : « ville africaine sans enfants de la rue »

Pour la 8ème édition du Sommet Africités, les femmes marqueront leur participation de manière exceptionnelle à travers le Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique (REFELA).  Le REFELA organisera une session principale sur la stratégie genre et lancera ses trois principales campagnes. Pour sa campagne « Villes africaines sans enfants de la rue », le REFELA a eu le privilège d’obtenir le Haut Patronage de Son Altesse Royalle, la Princesse Lalla Meryem.  La révélation a été faite au cours de la conférence de presse par Mme. Fatna EL KHIEL, Secrétaire d’Etat chargée de l’Habitat et Présidente du REFELA Maroc.

Les deux autres campagnes que lancera le REFELA à Africités sont : la campagne des « Villes africaines à zéro tolérances face aux violences faites aux femmes et aux filles » et la Campagne de réflexion sur le thème « ensemble, agissons pour l’autonomisation économique et la promotion du leadership des femmes en Afrique d’ici 2030 ».

Aux côtés des femmes, les jeunes prendront aussi une part active au sommet. Pour la première fois le sommet abritera le forum des jeunes. Le Forum offre aux jeunes l’opportunité de proposer des idées nouvelles et d’imaginer l’avenir de l’Afrique et de leurs cités aux horizons 2030 et 2063.

Le Salon Africités  

Le sommet Africités c’est aussi le salon, qui est une plateforme exceptionnelle de rencontres d’affaires, d’échanges et de partenariat. Le Salon Africités mettra en relation des exposants de différents secteurs d’activités, avec près de 5000 congressistes et décideurs territoriaux, qui prendront part au Sommet Africités. Le salon sera organisé en journées thématiques. Au cours de la journée du 20 novembre 2018, le thème central du Salon sera celui de l’accès à l’énergie et de l’efficacité énergétique. La journée du 21 novembre 2018 sera consacrée aux méthodes, techniques et outils d’accès aux services de base : voirie ; eau, drainage et assainissement ; déchets ; transports. La journée du 22 novembre sera consacrée aux technologies de l’information et de la communication appliquées à la gestion durable des villes et territoires et celle du 23 novembre aux propositions concernant l’accès aux ressources techniques, humaines et financières en faveur des villes et territoires durables.

 

A PROPOS DE CGLU Afrique

Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique)​, l’organisation faîtière des gouvernements locaux et régionaux d’Afrique,  a été fondée en 2005 dans la ville de Tshwane en Afrique du Sud à la suite de l’unification de trois groupes continentaux de gouvernements locaux, à savoir l’Union Africaine des Autorités Locales (AULA); l’Union des Villes Africaines (UVA); et le Chapitre africain de l’Unao dos Ciudades y Capitaes Lusofono Africana, (CCLA). CGLU Afrique regroupe les 47 associations nationales de collectivités territoriales qui existent en Afrique, et 2.000 villes et régions du continent. À travers ses membres CGLU Afrique représente quelques 350 millions d’Africains. CGLU Afrique a son siège à Rabat au Maroc, et à des bureaux régionaux à Accra, Ghana, pour l’Afrique de l’Ouest ; à Arusha, Tanzanie, pour l’Afrique de l’Est ; et à Pretoria, Afrique du Sud, pour l’Afrique Australe.

A PROPOS De l’AMPCC

L’Association Marocaine des Présidents des Conseils Communaux (AMPCC), dont le siège est à Rabat, a été créée lors du Premier Congrès National des Présidents des Conseils communaux qui s’est tenu le 27 mai 2013 à  Skhirate, sous le thème « la contribution des communes marocaines aux travaux du Sommet mondial des dirigeants locaux et régionaux : quelles perspectives pour le processus de décentralisation à la lumière de la nouvelle constitution ? ».L’objectif principal de cette association est de contribuer à la dynamisation de l’action communale  et au renforcement des mécanismes de solidarité et de coopération entre les Collectivités Territoriales et avec les acteurs locaux.

 

Pour plus d’information visitez nos sites:

www.africités.org   www.salonafricités2018.com

Contacts Presse :

Mme Em Ekong.   ekong.em@gmail.com

 

 

 

“C’est la jeunesse qui doit siéger au sein des gouvernements locaux et centraux pour faire avancer la promotion des jeunes”, Mouhamadou Bamba KA, Conseiller Municipal de Keur Maba Diakhou, Sénégal

Dans le cadre de l’engagement des jeunes dans le développement des villes et territoires durables en Afrique, Mouhamadou  Bamba Ka, Conseiller Municipal de Keur Maba Diakhou (Sénégal) et Coordonnateur Nationale de  African Youth for climate justice, s’adresse aux jeunes africains afin qu’ils s’impliquent dans la gouvernance locale  et interagissent avec les décideurs.

Il se prononce au micro de CGLU Afrique  et  insiste sur l’importance d’impliquer les jeunes lors du prochain sommet Africités 8 ( Marrakech, 20-24 Novembre 2018).

A Marrakech, pour la première fois le sommet  Africité abritera le forum des jeunes. Le Forum offre aux jeunes l’opportunité de proposer des idées nouvelles et d’imaginer l’avenir de l’Afrique et de leurs cités aux horizons 2030 et 2063.

Redéfinir le Partenariat UA-UE : Les perspectives des OSC, du secteur privé et des autorités locales

Préambule

Du 8 au 10 octobre 2018, Gaborone la capitale du Botswana, a abrité la réunion régionale africaine du Forum des Politiques sur le Développement (PFD). Le Forum des politiques sur le développement (PFD) est une plateforme multi-acteurs qui réunit des organisations de la société civile (OSC), le secteur privé organisé et les autorités locales (AL) de toute l’Afrique pour dialoguer sur des questions critiques de développement. Le PFD reconnaît la communication de la Commission Européenne de 2012 sur «Les racines de la démocratie et du développement durable», qui clarifie la définition des OSC dans toute leur diversité et leurs spécificités. Le PFD bénéficie de l’appui de la Commission Européenne et offre une plate-forme où les acteurs identifiés se réunissent avec les Etats membres de l’UE pour débattre des questions de développement. Le PFD régional est organisé sur une base tournante en plus d’une réunion mondiale annuelle.

L’édition 2018 du PFD-Afrique est axée sur les recommandations issues du Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Africaine (UA) et de l’Union Européenne (UE) de novembre 2017; la vision du cadre proposé pour l’après-Cotonou et a également passé en revue le thème de l’année de l’UA sur la lutte contre la corruption.

  1. Observations

Le PFD Afrique a été marqué par des discussions exhaustives sur des questions cruciales de développement et de gouvernance. A la fin des trois jours, le PFD a observé ce qui suit:

  1. Une relation mutuelle et équilibrée entre l’Union Africaine (UA) et l’Union Européenne (UE) est essentielle pour que les deux puissent jouer un rôle de premier plan dans la gouvernance mondiale, présentement et à l’avenir. Cependant, cette relation doit être davantage cultivée et exploitée efficacement pour un bénéfice mutuel et pour encourager des résultats significatifs.
  2. Le PFD en tant que plateforme multi-acteurs devrait être un modèle cherchant à faciliter le dialogue sur les questions transversales de développement et à soutenir les plateformes clés qui promeuvent le partage de connaissances et d’informations entre les deux continents.
  • Les changements climatiques représentent un véritable défi pour les deux continents et perturbent déjà les moyens de subsistance.
  1. Les inégalités croissantes sur les deux continents est une question de préoccupation politique et sociale pour une paix et un développement durables.
  2. L’Afrique a une population jeune qui peut être un dividende ou une explosion démographique. Cette population jeune manque souvent des compétences et aptitudes requises pour exprimer son ingéniosité et jouer le rôle qui lui revient dans le développement global de ses sociétés et de son continent d’une manière générale.
  3. L’existence et la mise en œuvre de cadres et de mécanismes institutionnels favorisant des systèmes de gouvernance efficaces font défaut et/ ou ne sont pas pleinement appliquées dans de nombreux pays. Ces pays affichent également très peu de volonté politique correspondante en vue d’introduire et de mettre en œuvre de tels systèmes.
  • Le développement au niveau national n’est pas inclusif et n’atteint pas tous les recoins du pays de manière à assurer qu’aucun citoyen ne soit laissé pour compte.
  • Le leadership joue un rôle fondamental dans la détermination de la trajectoire de développement des Etats. Les défis en matière de leadership de qualité peuvent être directement attribués à la lenteur du développement.
  1. La corruption et les flux financiers illicites sont préjudiciables à tout le monde, dans la mesure les ressources qui sont destinées à l’intérêt général d’énormes populations sont détournées à des fins personnelles. La réalisation globale à la fois de l’Agenda 2063 et des Objectifs de Développement Durable (ODD) est confrontée à des menaces existentielles et de réalisation en raison de la corruption généralisée.
  2. L’évolution du contexte mondial de la migration a de profondes répercussions sur les dynamiques socioculturelles. L’Instrument de Voisinage, de Développement et de Coopération Internationale de l’UE (NDICI) et le futur Pacte Mondial des Nations Unies sur la Migration offrent une excellente opportunité de réengagement sur ces questions.
  3. Le Plan d’Investissement Européen proposé pourrait contribuer au développement de l’Afrique. Cependant, l’implication du secteur privé local est demeurée jusqu’à présent limitée.
  • L’Accord de Partenariat de Cotonou de 20 ans, vient à terme en février 2020. Les prochaines négociations de l’accord post-Cotonou offrent une occasion unique pour la redéfinition du partenariat UA-UE.
  1. Recommandations

Dans un esprit de dialogue et de partenariat du PFD, les recommandations suivantes ont ainsi été formulées:

  1. Les futurs partenariats UA-UE, y compris les sommets biannuels des Chefs d’Etat et de Gouvernement, devraient adopter une approche multi-acteurs qui garantisse que la voix, les contributions et les priorités de tous les acteurs soient intégrées à tous les mécanismes. L’Union Africaine et l’Union Européenne devraient prendre des mesures pour s’assurer qu’elles s’alignent sur leur vision future de l’orientation du partenariat et de son impact.
  2. L’UA et l’UE devraient, de leur propre initiative, créer et soutenir des modèles de développement mutuellement bénéfiques, qui se traduiront directement par une nette amélioration du bien-être politique et socio-économique de leurs populations respectives. Ces modèles devraient inclure des cadres de développement qui adhèrent au principe SMART, et qui établissent des liens clairs entre les initiatives et leur impact.
  • Un engagement multi-acteurs et multi-niveaux visant à promouvoir une appropriation plus large et à renforcer la portée des acteurs locaux dans toutes les sphères de la société devrait être initié. Par conséquent, une approche PFD devrait également être mise en œuvre au niveau national pour assurer que les voix et les préoccupations importantes représentant la masse critique de sociétés soient correctement prises en compte.
  1. Compte tenu des défis persistants du changement climatique, le partenariat doit adopter une approche durable pour renforcer les interventions d’adaptation et d’atténuation à tous les niveaux. Le partenariat devrait également appuyer la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national, telles qu’elles sont prescrites et convenues aux termes de l’Accord de Paris.
  2. Le partenariat UA-UE devrait s’efforcer de faire délibérément de l’inclusion et de la justice un objectif prioritaire à tous les niveaux.
  3. Le partenariat UA-UE devrait accorder une plus grande attention à la réalisation d’investissements adéquats au profit de la jeunesse du continent, en la formant aux compétences requises, en offrant des opportunités et l’espace propice indispensable pour transformer le continent à une ère numérique et à une économie du savoir.
  • Le partenariat UA-UE devrait promouvoir des environnements propices qui encouragent la contribution de tous les acteurs en vue de construire des cadres institutionnels efficaces nécessaires à une gouvernance et à un développement efficaces sur tout le continent.
  • Le renforcement des structures locales et la promotion d’initiatives de développement inclusif devraient être au cœur des efforts nationaux visant à mettre en œuvre à la fois l’Agenda 2063 et les Objectifs de Développement Durable (ODD).
  1. Le partenariat UA-UE devrait promouvoir la mise en place d’institutions résilientes et d’un leadership capable, en mesure de produire des résultats de développement.
  2. Les efforts de lutte contre la corruption doivent aller au-delà des vœux pieux. Le partenariat UA-UE devrait faire progresser les efforts visant à utiliser les mécanismes existants pour lutter contre la corruption et les flux financiers illicites et, si nécessaire, encourager la création de nouveaux mécanismes.
  3. Le partenariat UA-UE devrait promouvoir une compréhension plus profonde des questions de migration et un narratif descriptif commun qui supprime la contestation innée entre les points de vue opposés sur la migration, perçue d’une part comme une question exclusivement de sécurité et d’autre part une question multidimensionnelle des droits de l’homme.
  • La mise en œuvre du PEI devrait créer un environnement commercial favorable fondé sur un dialogue structuré entre toutes les parties impliquées, y compris le secteur privé local, afin de garantir des avantages mutuels ainsi qu’un développement économique inclusif.
  • Les négociations relatives à l’accord post-Cotonou devraient être entreprises d’une manière opportune et tenir compte des enseignements tirés de la mise en œuvre de l’accord initial de 20 ans, ainsi que de la dynamique et des réalités changeantes des parties signataires. Les pays africains doivent ancrer leurs négociations dans les visions et objectifs généralement adoptés, notamment l’Agenda 2063, l’Agenda 2030 et la Zone de Libre-Echange Continentale (ZLEC) pour l’Afrique, et élaborer la meilleure stratégie pour les réaliser.

 

  1. Conclusion

Le PFD-Afrique était un point de ralliement pour faire avancer le dialogue sur le développement et la gouvernance entre les acteurs clés. Le Forum, à l’instar des autres éditions précédentes, a connu la participation active, entre autres, des institutions régionales, des syndicats, des fondations, de la diaspora, d’organisations de la société civile et du secteur privé organisé.

Le forum a fourni aux partenaires pertinents une plate-forme pour renforcer les engagements en faveur de relations mutuellement acceptables et bénéfiques entre l’Union Africaine (UA) et l’Union Européenne (UE). A cet effet, le Forum a relevé que les lacunes identifiées au sein des cadres de travail actuels tel qu’ils sont constitués demeurent sujets à un engagement accru avec les acteurs pertinents car le débat demeure permanent pour améliorer les relations futures et promouvoir des sociétés plus sûres, plus justes et plus équitables pour tous.

 

 

 

 

 

Note conceptuelle-Africités 8: “La transition vers des villes et des territoires durables : le rôle des collectivités territoriales d’Afrique”

 

 

 

 

 

 

Disponible en PDF ici. 

 

1.La huitième édition du Sommet Africités qui se tient à Marrakech du 20 au 24 novembre 2018 a pour thème central : La transition vers des villes et des territoires durables : le rôle des collectivités territoriales d’Afrique.

2.La présente note conceptuelle définit l’orientation générale et la cohérence des activités du Sommet. Elle sert de référence pour la préparation des sessions du Sommet, et énonce les hypothèses de travail à partir desquels il convient de définir les interrogations et les perspectives du thème général, celui de la transition vers des villes et des territoires durables. Elle permet de préparer les propositions et les recommandations qui seront discutées et adoptées par les ministres, les maires et leaders des gouvernements locaux et régionaux ; et considérées par les partenaires de coopération des pays africains.

3. Les Sommets Africités sont l’espace d’élaboration de propositions et de formation des élus locaux africains. Cet espace est ouvert à tous les acteurs qui souhaitent, en alliance avec les collectivités locales africaines, construire des politiques alternatives. Depuis 1998, les Sommets Africités permettent aux participants de comprendre et d’agir sur les questions de mondialisation et d’urbanisation qui pèsent sur l’évolution de l’Afrique et des Africains, à l’échelle des collectivités locales, des Etats et des institutions africaines. On trouvera dans le tableau joint les thèmes des sept Africités précédents.

4. Le Sommet Africités 8 interrogera le futur des villes et des territoires d’Afrique, ainsi que celui des gouvernements locaux et régionaux qui ont la responsabilité de les administrer et de les gérer. Il partira du contexte et de la situation de l’Afrique pour mettre en évidence les dimensions de la transition à partir des mutations en cours. Il mettra l’accent sur le rôle et la stratégie des gouvernements locaux et régionaux d’Afrique dans la transition.

Situation

5. Le futur des villes et des territoires africains s’inscrit dans l’évolution du continent et contribue à son avenir. Parmi les nombreuses questions qui vont marquer le futur de l’Afrique, deux tendances sont à mettre en évidence : la mondialisation et l’urbanisation.  Supports de l’économie mondialisée, les villes et les territoires sont aussi transformés par elle. L’évolution de la mondialisation bouleverse le système géopolitique et remet en cause la nature des Etats. Elle modifie les rapports entre les différents niveaux de gouvernance (le niveau local, le niveau national, celui des grandes régions et le niveau mondial) ; entre les espaces de vie des populations (notamment les espaces ruraux et les espaces urbains) ; entre la prise en compte de la spécificité des contextes locaux, la construction de l’unité nationale à l’intérieur des frontières des Etats, et le caractère universel des défis et enjeux interpellant l’humanité dans son ensemble.

6. La situation de crise expérimentée partout, quel que soit le niveau de développement des différents pays a fait prendre conscience qu’on était très probablement entré dans une période de rupture dans l’évolution des sociétés et du monde par rapport au passé récent. La prise de conscience de cette rupture met en avant la nécessité d’un changement de paradigmes dans la manière de penser l’évolution et de préparer l’avenir du monde. Cette approche, dont les éléments avaient été perçus et abordés dans plusieurs études critiques s’est imposée plus largement comme une nécessité. Au cours des années récentes, le débat international a pris en compte cette évolution à travers l’adoption des agendas continentaux et mondiaux de portée universelle, notamment, l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, l’Agenda 2030 des Nations Unies, l’Accord de Paris sur les changements Climatiques, le Nouvel Agenda Urbain Mondial.

7. L’Agenda 2063 a été au cœur du Sommet Africités 7, à Johannesburg en 2015. Le thème retenu était : « Construire le futur de l’Afrique avec ses populations : La contribution des autorités territoriales à la prospective 2063 de l’Afrique ». Africités 7 a été un exemple de l’engagement dans un projet essentiel, celui de l’avenir du continent et de la construction de l’unité de l’Afrique. Le Sommet s’est inscrit dans la perspective à long terme du continent, porté par l’Agenda 2063 de l’Union Africaine qui propose d’articuler la transformation en profondeur des sociétés africaines et de l’Afrique avec les nécessités de l’urgence d’améliorer les conditions de vie des Africains et la préservation de la paix au sein du continent.

8. L’Agenda 2063 offre un cadre solide pour réparer les injustices du passé et faire du 21ème siècle, le siècle de l’Afrique. Cinquante ans après que les trente-trois (33) premiers États africains indépendants se soient réunis pour prendre la décision historique de créer l’Organisation de l’Unité Africaine, l’Agenda 2063 propose de regarder et construire l’Afrique pour les cinquante prochaines années. Il s’inscrit dans la perspective d’une « Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ». Il met l’accent sur la mobilisation des populations et sur l’appropriation des programmes de développement du continent par ses citoyens. Il pose le principe de l’autonomie de décision au sein du continent, ce qui implique celui du financement du développement de l’Afrique. Il insiste sur l’importance de disposer des institutions capables, inclusives et responsables à tous les niveaux et dans toutes les sphères. Il met en exergue le rôle essentiel des Communautés Economiques Régionales en tant que pierre angulaire de l’intégration et de l’unité du continent.

9. L’Agenda 2063 met en avant sept aspirations : 1. Une Afrique prospère fondée sur la croissance inclusive et le développement durable ; 2. Un continent intégré, uni sur le plan politique et ancré dans les idéaux du Panafricanisme et la vision de la Renaissance africaine ; 3. Une Afrique où bonne gouvernance, démocratie, respect des droits de l’homme, justice et état de droit sont à l’ordre du jour ; 4. Une Afrique vivant dans la paix et dans la sécurité ; 5. Une Afrique dotée d’une forte identité, d’un patrimoine commun, et de valeurs et d’une éthique partagées ; 6. Une Afrique dont le développement est axé sur les populations, qui s’appuie sur le potentiel de ses populations, notamment celles des femmes et des jeunes, et qui se soucie du bien-être des enfants ; 7. Une Afrique unie et influente sur la scène mondiale.

10. L’Agenda 2063 est réalisé à travers des plans d’action décennaux dont la mise en œuvre se fait   à travers les cinq domaines d’intervention prioritaires adoptés par la Banque Africaine de Développement (« High 5 »), à savoir :

– Eclairer l’Afrique et lui apporter de l’Energie

– Nourrir l’Afrique

– Industrialiser l’Afrique

– Intégrer l’Afrique

– Améliorer la qualité de vie des populations en Afrique

11. Le Sommet Africités 7, à Johannesburg, a aussi salué l’adoption de l’Agenda 2030 par les Nations Unies, en septembre 2015. Cet Agenda définit 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) de portée universelle, déclinés en 169 cibles regroupés autour de cinq grandes priorités (5P), à savoir : les Peuples, la Planète, la Prospérité, la Paix et le Partenariat. À travers l’Agenda 2030 la communauté internationale a pris trois grands engagements : lutter contre les inégalités, l’exclusion et les injustices ; faire face au défi climatique ; mettre fin à l’extrême pauvreté. Elle s’est donnée un slogan : « ne laisser personne en arrière ». Dans la plupart des États membres des Nations Unies, plus de 60 pour cent des ODD relèvent des compétences que les lois de décentralisation reconnaissent aux collectivités territoriales ; d’où l’invite de la communauté internationale aux États, de promouvoir la localisation des ODD, et une forte implication des collectivités territoriales en vue de leur réalisation effective. Pour les collectivités territoriales le slogan « ne laisser personne derrière » doit s’interpréter comme « ne laisser aucun territoire de côté ».

12. La Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques réunie à Paris en décembre 2015 (CoP21) a abouti à l’adoption de l’Accord de Paris qui définit les actions à entreprendre au niveau international pour, d’une part, limiter les émissions des gaz à effet de serre afin de maintenir le niveau du réchauffement de la planète à 2 degrés Celsius au maximum à l’horizon 2100, seuil au delà duquel, selon les experts du groupe interétatique sur le climat (GIEC), les dérèglements du climat deviendraient imprévisibles ; et d’autre part, mettre en œuvre des actions d’adaptation aux conséquences des changements climatiques sur les populations et sur les territoires où elles vivent. En vue de réaliser les objectifs fixés par l’Accord de Paris, chaque Etat partie à la convention est tenu de soumettre au secrétariat de la convention, des contributions définies au niveau national (CDN). Les experts du GIEC estiment que la réalisation cumulée des actions contenues dans l’ensemble des CDN présentés par les différents Etats partie aboutit à une hausse de la température de la planète de 3 degrés Celsius, supérieure aux 2 degrés fixés comme plafond au-delà duquel la situation deviendrait incontrôlable.

13. C’est pour cette raison que les leaders des gouvernements locaux et régionaux ont décidé de renforcer l’action des gouvernements nationaux en s’engageant à entreprendre des actions au niveau des territoires pour limiter la hausse du réchauffement de la planète à un maximum de 1,5 degrés Celsius à l’horizon 2100. A cet égard, lors de la CoP21 à Paris en 2015, les leaders des villes et territoires d’Afrique se sont engagés aux côtés de leurs homologues des autres régions du monde, bien que l’Afrique ait contribué très peu aux niveaux actuels des émissions de gaz à effet de serre. Ils ont réitéré cet engagement lors de la CoP22 à Marrakech en 2016. La plupart d’entre eux ont adhéré à la Convention des Maires pour le Climat et l’Energie, et se définissent des plans climat au niveau de leurs territoires. Lors de la réunion organisée en septembre 2017 à Rabat, Maroc, par le PNUD, le Partenariat NDC et le secrétariat de la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, les participants ont convenu que sans l’implication des collectivités territoriales, les CDN des différents Etats africains avaient peu de chances d’être réalisés. D’où la recommandation faite aux Etats de travailler à la territorialisation des CDN et à une forte implication des collectivités territoriales à leur mise en œuvre. Cette territorialisation est particulièrement pertinente quand on considère que c’est d’abord au niveau des territoires que s’applique le cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes d’ici 2030.

14. Le nouvel Agenda Urbain se veut une stratégie de mise en œuvre de l’Agenda 2030 dans un monde où l’habitat est devenu majoritairement urbain depuis le milieu de la première décennie des années 2000. Le débat international sur la ville a évolué. A Habitat 1, à Vancouver, Canada, en 1976, il a porté principalement sur les rapports entre industrialisation et urbanisation et sur la relation entre salariat et logement. Deux questions nouvelles avaient alors émergé : l’environnement et la participation. A Habitat 2, à Istanbul, Turquie, en 1996, le droit au logement et l’accès aux services publics avaient été mis en avant. Deux questions ont été mises en débat : la sécurité foncière et la production sociale de l’habitat. Deux nouveaux acteurs ont fait irruption dans l’arène internationale : les collectivités territoriales, qui ont tenu leur première Assemblée Mondiale des Villes et des Autorités Locales dans le cadre d’une rencontre des Nations Unies ; et les entreprises, qui, à travers la création du Business Compact avec les Nations Unies sous la houlette des multinationales, marquaient leur entrée en force dans le débat international.

15. Le Nouveau Programme pour les Villes adopté à Habitat 3, en 2016 à Quito, Equateur, s’inscrit dans une refonte des priorités de l’ONU autour des ODD et de l’Accord de Paris. Il insiste sur la nécessité d’avoir un regard plus positif sur le rôle des villes dans la promotion du développement durable, à condition : (i) d’adopter des politiques urbaines nationales qui définissent un système urbain prenant en compte tous les niveaux de villes, y compris les petites villes et les villes intermédiaires, et pas uniquement les grandes villes et les métropoles ; (ii) de renouer avec la pratique de la planification urbaine à laquelle il convient d’associer l’ensemble des citadins, y compris les plus pauvres ; (iii) de relier planification urbaine, besoins en infrastructures et services et financement des investissements  urbains, dont une part significative doit être recherchée dans la captation par les gouvernements locaux et régionaux d’une partie des plus-values foncières générées par les économies d’urbanisation et les économies d’agglomération ; (iv) de mettre en avant le partenariat avec l’ensemble des acteurs en vue de les associer à la co-production de la ville et du territoire.

16. Le Nouvel Agenda Urbain Mondial se donne en particulier pour objectif de réaliser l’ODD n°11 pour des villes et établissements humains sains, sûrs, inclusifs et durables. Les trois premières des dix cibles de l’objectif proposent, d’ici à 2030 : 1) d’assurer l’accès de tous à un logement et des services de base adéquats et sûrs, à un coût abordable, et assainir les quartiers de taudis ; 2) d’assurer l’accès de tous à des systèmes de transport sûrs, accessibles et viables, à un coût abordable…; 3) de renforcer l’urbanisation durable pour tous et les capacités de planification et de gestion participatives, intégrées et durables des établissements humains dans tous les pays.

17. Les objectifs de développement durable redonnent de l’importance à l’approche par les droits fondamentaux par rapport aux approches essentiellement économiques. Elles redonnent aussi une cohérence aux différents niveaux de l’action publique. La cohérence entre les différents agendas continentaux et mondiaux est vérifiée. Le PNUD estime que 83 pour cent des objectifs de l’Agenda 2063 recoupent ceux de l’Agenda 2030. Le rapprochement des objectifs de ces deux Agendas avec les dispositions de l’Accord de Paris met en lumière une nouvelle approche de la transformation des sociétés qui remet en cause les anciennes conceptions du développement.

18. On peut aussi vérifier que l’Agenda 2030, s’il est une indéniable avancée, ne tranche pas le débat sur le sens de l’action publique. L’agenda urbain est non contraignant et laisse entier le débat ouvert entre deux conceptions de la transformation sociale urbaine : pour le résumer, entre ville compétitive et ville solidaire. Les contradictions restent fortes entre ceux qui proposent de s’en remettre au libre jeu des forces du marché pour assurer une gestion efficace du développement urbain, et ceux qui prônent un recours prépondérant à l’action et à la régulation publiques pour mieux respecter les droits fondamentaux, l’intérêt général et le bien commun dans la gestion urbaine. Ce débat n’est pas tranché, notamment en Afrique, où les institutions nationales et panafricaines ne s’en sont pas encore complètement saisies. Le Sommet Africités 2018 offre l’occasion de s’en saisir au niveau des collectivités territoriales d’Afrique et d’explorer les hybridations nécessaires pour avoir les avantages des deux approches et minimiser leurs inconvénients éventuels.

19. Depuis vingt ans, le mouvement des autorités territoriales a gagné en visibilité et reconnaissance en Afrique. Lors du Sommet Africités 1998, à Abidjan, Côte d’Ivoire, les relations entre les élus locaux et les représentants des Etats africains étaient tendus sur la question de la décentralisation. Depuis, et en partie grâce à la plateforme panafricaine de dialogue que les Sommets Africités ont mis en place, la décentralisation et le développement des territoires sont reconnus pratiquement partout comme une figure obligée de la modernisation des Etats et de l’amélioration de la gouvernance des affaires publiques. Pour autant, l’attribution des ressources n’a pas suivi l’attribution des responsabilités. La définition de nouveaux rapports entre les autorités territoriales, les autorités nationales et les autorités supranationales à l’échelle de l’Union Africaine sera à l’ordre du jour du Sommet Africités 2018. Pour la première fois la rencontre des ministres sera directement prise en charge par le Comité Technique Spécialisé n°8 de l’Union Africaine, qui regroupe les conférences des ministres en charge de la fonction publique, du développement urbain, des collectivités territoriales et de la décentralisation.

20. En retenant, pour le Sommet Africités 2018, le thème de la transition vers des villes et des territoires durables, les collectivités territoriales d’Afrique s’inscrivent dans une proposition de rupture. Il leur revient de construire un narratif pour l’Afrique correspondant à cette bifurcation. La démarche de l’Agenda 2030 présuppose en effet une cohérence dans l’action des différents niveaux de gouvernance, du niveau local, aux niveaux national, régional, continental et mondial. L’action publique nationale et locale doit désormais intégrer les objectifs définis dans les principaux agendas de portée universelle adoptés par les Nations Unies, mais à partir d’une vision territoriale. La vision territoriale prend en compte la proximité avec les citoyens, et facilite leur mobilisation et leur participation à la gestion des affaires locales, le respect des intérêts et des demandes des populations dans la définition et la mise en œuvre des actions au niveau du territoire, la mesure des résultats à partir des indicateurs définis à la suite de délibérations conduites sur le sens des actions à entreprendre. Lors du Sommet Africités 2018 les collectivités territoriales d’Afrique discuteront avec l’ensemble des acteurs intéressés de la stratégie de localisation et de territorialisation des objectifs du développement durable et des cibles correspondantes.

Transition

21. L’hypothèse de la transition explicite l’idée d’un changement profond, d’une évolution structurelle. Nous sommes dans une période de rupture dans tous les domaines de l’évolution des villes, des territoires et des sociétés. Une rupture qui se définit en termes civilisationnels et qui bouleverse toutes les dimensions de cette évolution. Elle explicite aussi les formes de l’évolution. Elle introduit une relation entre la rupture à venir, déjà en cours, et la continuité de l’évolution des sociétés, du monde et de la planète. Il s’agit de relier rupture et continuité, et de distinguer entre continuités et discontinuités. Ce qui est valable pour les sociétés l’est aussi pour les villes. Ainsi, les nouveaux rapports sociaux se dégagent lentement des anciens. Dans la transition, une nouvelle rationalité s’impose et toutes les formes anciennes, sociales et urbaines, s’adaptent à la nouvelle rationalité dominante, de manière spécifique, suivant les contextes et les situations.

22. La situation actuelle est marquée par les contradictions du système-monde. Le Sommet Africités 2018 partira de ces contradictions ; il en examinera les conséquences pour l’Afrique et ses villes et territoires. Il mettra ensuite l’accent sur le rôle que les collectivités pourront jouer pour amorcer le dépassement de ces contradictions en partant des politiques territoriales. La transition modifie les paradigmes et la manière de penser la transformation. Elle est fondamentalement un processus qui intègre toutes les dimensions en même temps. D’où la difficulté de la présenter de manière discursive.

23. En traitant des différentes dimensions de la transition il faudra toujours se rappeler les interactions qu’elles entretiennent. Ces différentes dimensions serviront néanmoins de point de départ pour identifier les mutations et pour relier les transformations avec les conceptions, les politiques et les stratégies. Seront ainsi analysées : la transition démographique, la transition écologique, la transition démocratique et politique, la transition économique et sociale, la transition géopolitique, la transition culturelle et communicationnelle. Pour chacune de ces dimensions, on définira ce qui la caractérise, notamment dans le contexte africain et ses spécificités, et le rôle que devront jouer les collectivités territoriales d’Afrique.

24. La transition démographique est une dimension majeure. Elle se caractérise par cinq grandes transformations : l’augmentation de la part de l’Afrique dans la population mondiale, l’urbanisation rapide du continent, l’évolution déterminante de la place des femmes dans le champ politique et social, les changements générationnels et les mutations de la jeunesse africaine, et les migrations.

25. L’Afrique comptait 100 millions d’habitants au 19ème siècle, 275 millions en 1960, 640 millions en 1990 ; elle devrait compter 1,2 milliards d’habitants en 2015 (16 pour cent de la population mondiale). Entre 2017 et 2050, 26 pays africains verront leur population doubler. Le département des affaires économiques et sociales de l’ONU estime que la population de l’Afrique devrait atteindre 4,5 milliards d’habitants à l’horizon 2100 (40 pour cent de la population mondiale). A cet horizon la population de l’Afrique aura dépassé celle de l’Asie, et l’Afrique sera alors le principal foyer de peuplement de l’humanité. En d’autres termes, les choix que le continent africain fera en matière de trajectoires de croissance et de développement auront un grand impact sur le caractère durable et soutenable de la croissance et du développement en Afrique et dans l’ensemble du monde.

26. L’irruption des femmes sur la scène politique du continent de l’Afrique est l’un des faits marquants de l’évolution du débat national et panafricain sur le développement et l’intégration du continent. L’implication des femmes est désormais déterminante pour la mise en œuvre des politiques et stratégies publiques aux niveaux territorial, national, régional, continental et mondial. Les femmes représentent 51% de la population africaine. Le rapport « Women Matter Africa » publié par McKinsey Global Institute estime que 12 trillions de dollars pourraient être ajoutés au PIB de l’Afrique si le continent tirait mieux avantage de la force de travail et de créativité que représentent les femmes africaines. En écho à cette préoccupation l’Union Africaine a déclaré « 2015, Année de l’autonomisation des femmes », en reconnaissance de leur contribution au développement de l’Afrique. Cette reconnaissance est le résultat d’années de luttes, de mobilisation, et de revendications portées par les associations des femmes, y compris au sein du mouvement des collectivités territoriales.

27. Lors du Sommet Africités tenu à Marrakech en décembre 2009 les élus du continent accédaient à la demande de leurs consœurs de mettre en place un Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique (REFELA), ce qui a été réalisé à Tanger, Maroc, en mars 2011. Le REFELA s’impose désormais comme la voix légitime des femmes élues territoriales au sein du continent africain, et développe des chapitres nationaux pour relayer l’action du réseau continental au niveau de chaque pays. Le REFELA procèdera au renouvellement de ses instances lors du prochain Sommet Africités à Marrakech. Il fera notamment le point sur son plan d’action triennal qui prévoit le lancement et la mise en œuvre de trois campagnes : une campagne des villes africaines sans enfants de la rue ; une campagne des villes zéro-tolérantes aux violences faites aux femmes ; et une campagne des villes africaines favorables à l’émancipation économique des femmes.

28. La jeunesse est ce qui caractérise le mieux la dynamique démographique de l’Afrique. La population africaine est la plus jeune au monde. En 2050, un tiers de la jeunesse mondiale vivra en Afrique, contre un cinquième en 2015. D’ici à 2050 la tranche de population des 15-24 ans passera de 230 millions de personnes en 2015 à 450 millions en 2050, ce qui représente quasiment un doublement. Cette tranche représente 60 pour cent des chômeurs du continent contre 34 pour cent en moyenne dans le reste du monde. D’ici 2050 les experts estiment que l’Afrique comptera 1 milliard de jeunes de moins de 18 ans (pratiquement 1 jeune sur 2 dans le monde). Chaque année 10 à 12 millions de jeunes entrent dans le marché du travail.

29. Une part de plus en plus importante de ces jeunes s’installent comme autoentrepreneurs. 72 pour cent des jeunes africains vivent avec moins de 2 dollars par jour, niveau défini comme le seuil de pauvreté par la communauté internationale.  La « Décennie de la Jeunesse » proclamée par l’Union Africaine en 2009, arrive à échéance en 2018 sans que des progrès significatifs n’aient été observés sur le front de l’emploi des jeunes. Le Sommet Union Africaine-Union Européenne a pris la jeunesse comme thème central mais aucune proposition réellement applicable n’en est sortie. Il n’est pas étonnant que certains jeunes perdent espoir quant à leur devenir sur le continent et recherchent hors du continent des conditions de vie meilleures, parfois au péril de leur vie.

30 Cette situation alarmante à bien des égards ne doit pas effacer le fait que grâce aux jeunes, l’Afrique est en train d’effectuer des progrès rapides dans le domaine des nouvelles technologies et de l’Internet des Objets (IdO). Grâce à l’investissement des jeunes Africains, l’Afrique est en passe de devenir une terre d’innovation dans le domaine des applications des technologies mobiles. La plateforme de paiement mobile M-Pesa développée par de jeunes Africains a été précurseur dans l’adoption du mobile money de par le monde. Le montant des transactions journalières sous forme de transferts ou de paiements via M-Pesa représente, au Kenya, 23,3 millions de dollars, soit plus du double des transactions financières journalières opérées par les banques commerciales du Kenya. Le Think Tank Mobile Money estime que 82 pour cent des consommateurs utilisent la banque mobile en Afrique, contre une moyenne de 66 pour cent dans le monde.

31. Au delà des utilisations financières et bancaires, grâce notamment à l’investissement des jeunes Africains, l’Internet des Objets (IdO) se développe rapidement dans trois domaines, essentiellement pour conjurer le défi de la distance, pallier le manque de personnel qualifié, ou l’insuffisance des informations à l’origine de la distorsion des marchés : le domaine de l’agriculture et de l’économie agricole ; le domaine de la santé ; le domaine de l’éducation. L’adoption par les villes et territoires d’une trajectoire de transition vers un développement plus durable offrent des perspectives de développement de nouvelles applications qui peuvent représenter sur le continent africain un gisement important de nouveaux emplois pour les jeunes.

32. L’urbanisation rapide du continent est un fait marquant de la transition démographique. De majoritairement rurale il y a 60 ans (au moment des indépendances nationales) la population de l’Afrique va devenir majoritairement urbaine d’ici 30 ans. En 2009, la population urbaine, 40% de la population totale, comptait 400 millions d’habitants. En 2050, elle devrait atteindre 1,2 milliard d’habitants, l’équivalent de la totalité de la population actuelle du continent, 60% de la population de l’Afrique en 2050. L’armature urbaine de l’Afrique a rapidement évolué. En 1960, l’Afrique comptait deux villes de plus d’un million d’habitants, le Caire et Johannesburg. En 2015, elle compte 80 villes de plus de 1 million d’habitants dont une vingtaine ont 2 millions d’habitants et plus. 5 villes dépassent 8 millions d’habitants, une par sous-région : Le Caire, Lagos, la Région urbaine du Gauteng (Johannesburg –Tshwane – Ekhuruleni), Kinshasa et Nairobi. L’urbanisation ne se résume pas aux grandes villes ; 70% de la population urbaine du continent réside dans les villes intermédiaires (de 100.000 à 1 million d’habitants) et les petites villes (de 10.000 à 100.000 habitants).

33. Une tendance forte observée dans la plupart ces villes d’Afrique est la précarisation de l’habitat qui accentue les exclusions et les ségrégations urbaines. On estime qu’au moins 60% des citadins en Afrique vivent dans des logements et des quartiers informels. Dans les vingt prochaines années, il faudra accueillir, en Afrique, 300 millions de nouveaux urbains. Dans les vingt ou trente prochaines années, il faudra construire dans les villes africaines autant d’infrastructures qu’il en a été construit jusqu’à maintenant. Or jusqu’à présent le développement urbain se fait majoritairement par adjonction de quartiers auto-construits sans réelle planification. La majorité des citadins est exclue des filières légales d’accès au sol et au logement, et vit une situation foncière précaire, dans des quartiers sous-équipés, le plus souvent désignés comme « irréguliers » ou « informels ». L’objectif de développement durable numéro onze recommandant que d’ici 2030 les villes et établissements humains deviennent « saines, sûres, inclusives et durables » semble être hors d’atteinte, à moins d’une reconsidération drastique de la manière dont les quartiers informels vont être intégrés dans la planification des villes africaines.

34. La question des migrations apparaît comme la question stratégique majeure dans l’évolution du peuplement de la planète. Les catastrophes naturelles, les conflits armés, les troubles sociaux et les crises économiques et politiques, entraînent de plus en plus de déplacements des populations des milieux ruraux vers les milieux urbains, des régions pauvres vers les régions riches, de l’intérieur du continent vers les zones côtières, nourrissant un flux ininterrompu de migrations au sein des pays, entre pays d’Afrique, ou à destination d’autres régions du monde.  Ces déplacements de populations (subies ou voulues) soulèvent deux grandes questions : Quel rapport entre les migrations, le développement et la répartition des richesses entre les pays ? Comment respecter et garantir les droits fondamentaux des migrants, des travailleurs migrants et de leurs familles ?

35. Les collectivités territoriales sont en première ligne dans la gestion des migrations puisque les populations migrantes quittent généralement une collectivité territoriale pour s’établir de manière  transitoire ou permanente dans une autre collectivité territoriale au sein du même pays, dans un autre pays d’Afrique ou hors d’Afrique. La Charte sur les Migrants que les maires et leaders des gouvernements locaux et régionaux d’Afrique ont adopté lors du Sommet Africités 7 tenu à Johannesburg en décembre 2015, sera reconsidérée et complétée au cours du Sommet Africités 2018 à Marrakech. Il sera de plus proposé la mise en place d’un réseau africain des collectivités territoriales volontaires pour s’investir sur la question de la migration. Le Sommet Africités de Marrakech définira par ailleurs la position des collectivités territoriales d’Afrique dans les débats qui auront lieu autour de l’adoption d’un Pacte Mondial sur la Migration qui devrait intervenir lors de la Conférence des Nations Unies sur la Migration prévue en décembre 2018 à Marrakech.

36. La transition écologique s’est imposée à la suite de la prise de conscience du fait que, pour la première fois dans l’histoire de l’Humanité, l’organisation du système de production et de consommation dominant est entrée en conflit avec l’écosystème planétaire. Cette prise de conscience est née de la relation désormais scientifiquement établie entre modèle de croissance et caractère insoutenable des emprunts et des rejets sur l’environnement naturel nécessairement fini ; réchauffement de la planète et dérèglements climatiques ; récurrence et amplitude des catastrophes naturelles se traduisant en pertes en vies humaines et destructions des biens et des investissements.

37. Cette prise de conscience a comme effet une remise en cause de plus en plus affirmée des certitudes sur la croissance, le productivisme, l’extractivisme et le modèle de développement dominant. Elle ouvre un débat autour de deux options : soit prolonger les modèles productivistes actuels en les corrigeant par l’adoption des industries vertes et la production de technologies environnementales ; ou passer à des modèles et à des formes de croissance et de développement totalement différents, où la logique du bien vivre et du respect de l’environnement prend le pas sur celle de la croissance et de la compétition échevelées. Ce débat ne fait que commencer. Il porte autant sur la nécessaire industrialisation que sur la nature et les formes de l’industrialisation. Il aura des conséquences considérables aussi bien sur les politiques publiques que sur les comportements des populations par rapport aux modèles de production et de consommation. Les choix qui seront faits dans ce domaine auront un impact important sur l’organisation et le fonctionnement des villes et territoires, y compris en Afrique. C’est la raison pour laquelle le débat sur la transition écologique aura une place de choix lors du Sommet Africités 2018 à Marrakech.

38. Jusqu’à présent, l’économie des pays africains est largement dépendante des matières premières et des industries extractives, dont l’une des principales conséquences est de dresser des obstacles contre la diversification et la montée en gamme des productions économiques du continent. Comment l’Afrique peut-elle se sortir de cette logique infernale ?  L’hypothèse énoncée dans le cadre des discussions du Sommet Africités 2018 est que le continent n’a pas d’autre option que d’emprunter la trajectoire de la transition écologique.  Cette trajectoire s’impose parce que, dernière venue dans le processus d’industrialisation, l’Afrique doit tirer les leçons des expériences de croissance et de développement écologiquement non soutenables mises en œuvre par les pays développés ou émergents.

39. La transition écologique requiert une remise en cause des priorités des économies locales et leur redéfinition à l’aune des principes de la sobriété, de l’efficacité énergétique, et de l’économie circulaire. Les choix que les villes et les territoires d’Afrique feront en matière d’accès à l’énergie, d’aménagement du territoire, d’organisation des systèmes de production, de transport et d’échanges, et par rapport à leur caractère plus ou moins inclusif, seront d’une importance capitale pour le devenir de l’Afrique et du monde, car il faut le rappeler, à l’horizon 2100, l’Afrique abritera pratiquement la moitié de la population mondiale.

40. La transition démocratique et politique est fondamentale. La transition démocratique est la dimension la plus prégnante de l’évolution de l’environnement politique. Promouvoir l’unité politique dans le cadre de la construction de l’Etat-Nation, tout en respectant la diversité des contextes locaux, rend particulièrement difficiles les formes de régulation et de représentation ; ainsi que la liaison entre renouvellement des institutions et renouvellement des élites. Des demandes s’expriment chaque jour de manière toujours plus pressante en faveur de la mise en place d’un système politique qui garantisse, dans des situations déterminées et spécifiques, les libertés individuelles et collectives ainsi que le respect des droits fondamentaux ; un système politique qui laisse par conséquent ouvert le choix des formes de représentation respectueuses de la diversité des sociétés, établit des modalités de la démocratie participative pour corriger les abus de la démocratie représentative,  promeut l’implication des citoyens dans la gestion des affaires publiques, et instaure des mécanismes de suivi et de contrôle de l’action des  dirigeants par les populations ; un système politique qui condamne la corruption sous toutes ses formes et rétablit l’éthique et l’effort individuel et collectif comme modalité d’accès à la respectabilité sociale.

41Au niveau des collectivités territoriales d’Afrique, l’enjeu est considérable. Les élus locaux ne sont pas à l’abri de la méfiance qui se généralise par rapport au politique, et qui prend la forme du rejet de la corruption sur le mode de « tous pourris ». L’espoir de voir les élus des gouvernements locaux et régionaux renouveler les élites politiques africaines n’a pas encore été réalisé. De nouvelles pratiques et des politiques alternatives permettraient de dépasser ces situations. L’exemple du budget participatif, adopté par de très nombreuses collectivités africaines, est une innovation prometteuse dans ce sens.

42. La transition économique et sociale est une dimension clé. Elle doit se concevoir en prenant en compte : la rationalité dominante, qui est celle de la financiarisation et de la régulation par les marchés financiers ; la montée en puissance d’un nouveau secteur productif, construit sur l’économie du numérique et des biotechnologies, qui va bouleverser les formes de production et de distribution des biens et services, voire les formes de propriété et d’accès à l’usage des biens et services ; l’endettement des Etats, qui tend à diminuer les marges de manœuvre de la puissance publique.

43. La base productive des villes est en mutation. Les entreprises sont en recomposition par la filialisation et la sous-traitance. Les entreprises nationales sont privatisées, particulièrement dans les services publics. Les entreprises locales forment le tissu économique de base, même si de nouvelles formes progressent, comme les « start-ups » et l’« ubérisation ». Le commerce et l’artisanat sont marqués par la continuité entre les petites entreprises et le secteur informel. Du point de vue social, l’élément déterminant est celui de l’explosion des inégalités sociales dans chaque société et dans le monde. La question des inégalités sociales surdétermine celles de la pauvreté, de la précarisation, des discriminations. Elle fonde la ségrégation urbaine, sociale et ethnique.

44. Pour l’Afrique, on est passé en quelques années d’un fort afro-pessimisme à un optimisme parfois exagéré. La réalité est plus contradictoire. La baisse des prix des matières premières a mis plusieurs économies en difficulté et a rappelé que les économies africaines sont plutôt rentières et peu diversifiées. La jeunesse africaine, considérée comme une des grandes chances de l’Afrique, trouve peu d’emplois et alimente les flux migratoires. L’agriculture moderne est surtout exportatrice des produits agricoles pour les industries et les marchés des pays développés ou émergents, et l’agriculture paysanne, qui devrait assurer l’essentiel de la souveraineté alimentaire, a du mal à se moderniser.

45. Les entrepreneurs africains font preuve de dynamisme et l’émergence de plusieurs grandes entreprises africaines en est le témoignage. Mais la continuité du tissu économique africain n’est pas assurée avec d’un côté le contrôle de grands secteurs par les multinationales et de l’autre la persistance d’un secteur informel dont la productivité et les possibilités d’offres d’emplois décents sont limitées. Il s’agit là d’un des défis majeurs que la transition économique et sociale pose aux collectivités territoriales d’Afrique dans le cadre de la transition vers les villes et les territoires durables.

46. Les collectivités territoriales d’Afrique sont en effet appelées à devenir les acteurs essentiels de la transition économique et sociale. L’économie locale peut jouer un rôle déterminant pour créer et consolider la continuité du tissu économique. A la condition d’assurer la formation et l’accompagnement des acteurs économiques locaux sur les plans financiers, bancaires et institutionnels. A la condition que les collectivités territoriales mettent en place les services de base nécessaires pour assurer la compétitivité des activités économiques (eau, assainissement, énergie, santé, éducation, culture). A condition aussi que soit mis en place un environnement institutionnel favorable à cet effet, et que l’Etat mène et finance des politiques sociales nationales mises en œuvre avec la participation des collectivités territoriales. A condition enfin que les collectivités territoriales ne s’interdisent pas la possibilité d’utiliser les monnaies locales comme moyen de soutenir le développement et la croissance des économies locales. L’alliance entre les collectivités territoriales d’Afrique et les grandes entreprises africaines est une des pistes à explorer également pour enraciner le développement au sein des territoires africains. 

47. La transition géopolitique accompagne l’émergence d’un monde multipolaire dans lequel la place de l’Afrique a évolué et évolue encore. Dans le temps long, on peut identifier deux phases dans l’histoire géopolitique récente du continent. La première phase qui correspond à la décolonisation a débouché sur l’indépendance de la plupart des Etats africains, ce qui a entraîné un bouleversement des équilibres géopolitiques au niveau mondial avec l’entrée en lice de plus de 50 Etats africains dans le concert des Nations. L’espace géopolitique est alors structuré autour de l’appartenance des Etats post coloniaux à l’un ou l’autre des deux blocs géopolitiques dominants, le bloc des Etats capitalistes, et le bloc des Etats socialistes (ou communistes). Suite à l’effondrement de l’Union soviétique et du bloc des Etats communistes, une deuxième phase de l’histoire géopolitique du continent s’ouvre, qui a vu l’entrée en scène de nouveaux acteurs comme la Chine et les pays émergents d’Asie, ce qui change les termes de l’équation de la domination entre Etats, des rapports entre les Etats et les nations, du contenu des identités et des appartenances, et la définition même de la scène internationale.

48. Les citoyens revendiquent l’appartenance à des identités multiples, au niveau de leur communauté de base, de leur collectivité territoriale, de leur Etat national, de la région géographique ou du continent d’appartenance des différents Etats, mais aussi d’autres ensembles organisés sur une base linguistique, culturelle ou d’autres affiliations. On assiste à une recomposition de la puissance publique par le bas, à travers la mise en place de collectivités territoriales, et par le haut, à travers la mise en place d’ensembles régionaux de niveau supra-étatique. Cette recomposition est d’autant plus pertinente que l’Etat apparaît trop éloigné pour résoudre les problèmes de proximité, et trop petit pour traiter des défis globaux.

49. L’entrée en lice des collectivités territoriales ouvre un nouveau champ dans l’espace géopolitique, celui de la coopération internationale des collectivités territoriales encore appelée coopération décentralisée. La coopération internationale des collectivités territoriales démultiplie le champ des relations internationales en y incorporant le niveau local de gouvernance, en l’inscrivant dans une perspective de renforcement institutionnel à long terme, et en promouvant les relations entre peuples par-delà les relations entre Etats. Ce nouveau champ voit le rôle des associations nationales, continentales et mondiales des collectivités se renforcer dans les débats internationaux, au point que ces associations en viennent à réclamer une place à la table des négociations internationales qui sont, jusqu’ici, le privilège des seuls Etats nationaux.

50. La contribution des associations des collectivités territoriales dans la définition des agendas globaux adoptés au cours des années 2015 et 2016 a été remarquable et appréciée. L’implication du Groupe de Travail des gouvernements locaux et régionaux (Global Task Force of Local and Regional Governments) au sein du Forum Politique de Haut Niveau établi auprès du Secrétaire Général des Nations Unies (High Level Political Forum) est une avancée pour faire entendre la voix des collectivités territoriales au plus haut niveau sur la scène internationale. La capacité d’influence des collectivités territoriales est de plus en plus considérée comme une composante essentielle des politiques d’influence des Etats (soft power). L’implication des collectivités territoriales dans la définition des agendas mondiaux et les négociations internationales est au cœur du débat actuel sur la réorganisation de la gouvernance mondiale.

51La mise en place des grandes régions en tant que sujets de droit est l’autre pendant de la recomposition de l’espace géopolitique. C’est l’une des voies empruntées par les Etats nationaux pour faire diminuer l’impact des contraintes exercées par la dynamique de la mondialisation sur chacun desdits Etats pris individuellement. Les grandes régions apparaissent également comme une des réponses les mieux appropriées aux défis climatiques et écologiques. Elles permettent de développer des synergies entre pays voisins, et de maximiser les avantages que l’intégration et la solidarité régionales offrent à chaque Etat membre. Leur émergence repose sur le principe de la souveraineté partagée. La tendance au renforcement des grandes régions a été favorisée en partie par la montée en régime du multilatéralisme comme fondement des relations internationales.

52. La remise en cause du multilatéralisme observée au cours des années récentes produit des effets contrastés au sein des différents ensembles régionaux. Au niveau du continent africain la création de l’Union Africaine marque un tournant dans l’inscription de l’Afrique, de ses Etats et de ses villes et territoires dans l’espace géopolitique mondial. L’Union Africaine est devenue l’interlocutrice légitime pour tout dialogue politique et toute coopération avec l’Afrique. Elle l’est d’autant que tous les acteurs pertinents de la vie publique africaine sont représentés au sein de son architecture de gouvernance : gouvernements nationaux, gouvernements locaux et régionaux, parlements, organisations de la société civile, représentants du secteur privé. L’Union Africaine s’affirme chaque jour davantage comme un des acteurs majeurs de la scène géopolitique mondiale. C’est pourquoi elle estime que le renouvellement de l’Accord post-Cotonou, censé organiser les relations entre l’Afrique et l’Europe au cours des 20 prochaines, doit être négocié de continent à continent, entre l’Union Africaine et l’Union Européenne.

53. La survenue et la persistance des conflits socio-politiques et des guerres est un autre élément important dans l’appréciation de la situation géopolitique.  Entre 1 à 2 milliards de personnes dans le monde vivent dans des régions en guerre classique ou en guerre civile. Ces guerres marquent profondément le développement et l’aménagement des villes et territoires. On ne planifie pas de la même manière une ville selon que la région à laquelle elle appartient est en guerre ou en paix. Dans des pays et régions en situation de crise ou de guerre, les villes expérimentent une augmentation des insécurités : insécurités sociales, de l’emploi et du logement ; insécurité écologique ; insécurité civique liée aux conflits et aux rapports à la violence. L’insécurité devient un facteur essentiel de la gestion urbaine et amène souvent les populations et les dirigeants des villes concernées à adopter une idéologie sécuritaire, selon laquelle on ne peut lutter contre l’insécurité que par la répression. On assiste à la montée en puissance de nouvelles idéologies qui laissent place explicitement à des racismes, des xénophobies et au tout sécuritaire qui interpellent les insuffisances de la démocratie.

54. L’Afrique aura une place de plus en plus importante dans le monde multipolaire qui émerge. Le continent a plusieurs atouts et pourrait connaître une évolution semblable à celle de l’Asie aujourd’hui. On l’a vu, une partie déterminante de la jeunesse mondiale est en Afrique, ce qui procure au continent un dividende démographique certain. Les réserves de matières premières et les réserves environnementales africaines sont indispensables à la croissance et au développement du monde, ce qui donne au continent un avantage compétitif. Le dynamisme économique des pays africains montre à nouveau des signes de grande vitalité après les années sombres de l’ajustement structurel. Les migrants africains, la diaspora africaine, et les afro-descendants sont actifs partout dans le monde. Une des conditions de la réussite africaine dépendra aussi de la capacité qu’auront les leaders des gouvernements nationaux, locaux et régionaux d’Afrique à conclure des alliances positives avec les associations de la diaspora, des afro-descendants, et des migrants. Les collectivités africaines peuvent aussi jouer un rôle majeur dans la prévention et le règlement des conflits qui se déroulent sur leurs territoires.

55. Le fait géopolitique marquant de la période récente est l’émergence d’un réseau mondial des grandes métropoles qui impulse, dirige et gère la dynamique de l’économie mondialisée.  L’émergence de ce réseau mondial des grandes métropoles est une tendance lourde qui restructure les territoires partout dans le monde, y compris en Afrique. Ce réseau concentre les sièges sociaux des principales entreprises multinationales, les universités et centres de recherche scientifique, les services financiers et juridiques ainsi que les équipements culturels de réputation internationale. Les agglomérations qui composent ce réseau jouent souvent le rôle de nœud de communication et télécommunications, et de pôle d’animation pour leur région. L’appartenance ou la connexion à ce réseau mondial des grandes métropoles détermine la mesure selon laquelle les villes et territoires concernés participent à l’orientation des flux de l’économie mondialisée, et peuvent en bénéficier pour leur région.

56. Pour l’Afrique, trois agglomérations font déjà partie de ce réseau mondial des métropoles : Le Caire en Egypte ; Johannesburg, en Afrique du Sud ; et Lagos au Nigeria. Ces métropoles connectent l’Afrique à l’espace de l’économie mondialisée. Une trentaine de villes millionnaires (environ 6 par région) forment le deuxième niveau de l’armature urbaine du continent, et sont appelés à jouer un rôle déterminant dans La dynamique du développement et de l’intégration de l’Afrique. Mais à la condition expresse qu’elles-mêmes deviennent les animateurs du réseau des villes intermédiaires et des petites villes qui constitue toujours la réalité urbaine majoritaire au sein du continent africain. Le réseau des villes intermédiaires et des petites villes est en effet à la base du développement des marchés locaux et régionaux autour desquelles s’organisent les relations multiformes entre milieux ruraux et milieux urbains.

57. La transition culturelle et communicationnelle est déterminante. Elle implique l’adoption de nouvelles références culturelles, scientifiques ou philosophiques. Elle correspond souvent à une remise en cause des certitudes à partir desquelles l’interprétation du monde et l’harmonie des sociétés sont fondées. Elle se traduit par l’évolution du système d’idées et des pensées philosophiques, sociales, morales, religieuses qui influence, à travers ses représentations, les comportements individuels et collectifs.

58. Les villes vont être bouleversées par l’évolution scientifique et technologique. De nouveaux paquets technologiques vont marquer les villes du futur. Citons par exemple la robotique, les satellites de communication, les lasers et la fibre optique, les microprocesseurs et les mémoires, les biotechnologies, les nouveaux matériaux et les céramiques à haute résistance, les énergies renouvelables, etc. Ces nouveaux paquets technologiques vont avoir des effets sur les choix de solutions techniques, qui de majoritairement centralisées précédemment pourraient devenir de plus en plus décentralisées. La gouvernance et la gestion des villes vont être très influencées par ces évolutions. Elles vont probablement produire des effets au-delà de la sphère technologique. Il n’y a pas de révolution scientifique et technique sans révolution culturelle.

59. Les références culturelles tendent à s’homogénéiser à travers le monde. La diffusion des cultures des pays développés, notamment la culture américaine, s’étend et s’intensifie auprès des jeunes du monde entier. Cette extension s’appuie principalement sur l’Internet et les réseaux sociaux, et sur les firmes multinationales qui dominent ce secteur, et qui sont toutes américaines (Google, Amazone, Facebook, Apple – GAFA). Même les pratiques culinaires normalement enracinées dans les terroirs sont modifiées sous l’influence de la diffusion du « fast food » américain symbolisé par l’implantation dans pratiquement tous les pays du monde, des firmes comme Coca Cola, McDonald et KFC.

60.  En Afrique, l’adoption du modèle de la culture mondialisée est surtout le fait de la jeunesse des couches aisées et des classes moyennes des populations urbaines. Les jeunes des quartiers pauvres des villes africaines pour lesquels ce modèle demeure un rêve inaccessible, réinventent pour leur part une nouvelle culture populaire urbaine faite d’emprunts sur les cultures traditionnelles revisités à l’aune de la violence de la vie quotidienne et des efforts à faire pour y faire face. La vitalité de cette culture populaire urbaine manifeste la capacité d’innovation et de créativité de cette jeunesse des quartiers pauvres.

61. Cette culture populaire urbaine contribue fortement à l’identité culturelle des villes d’Afrique qui se forge progressivement à travers les créations musicales, artistiques et cinématographiques dont la diffusion s’appuie elle aussi sur la maîtrise des nouvelles technologies. Le retour en force des musiques africaines, de la peinture et des arts plastiques et graphiques, ainsi que du cinéma africain, en particulier nigérian (Nollywood) est la preuve qu’une transition culturelle et communicationnelle est en marche dans les villes et territoires d’Afrique. Comment faire en sorte que cette transition accompagne l’émergence d’une nouvelle approche de la gouvernance des territoires qui fasse une meilleure place aux initiatives des jeunes et débouche sur une meilleure appropriation et identification des citadins à leur ville ? Comment faire pour que cette transition culturelle et communicationnelle favorise l’engagement des jeunes citadins d’Afrique dans la trajectoire menant à la transition vers les villes et les territoires durables en Afrique ? C’est à la réponse à cette question que les participants au Sommet Africités 2018 seront également appelés à contribuer.

 

Stratégie

62. Nous sommes là au cœur de l’interrogation sur la stratégie à suivre pour que l’engagement des collectivités africaines dans la transition vers des villes et des territoires durables soit effective. Les collectivités territoriales sont un échelon indispensable dans la mise en œuvre d’une telle stratégie pour la transition. A leur échelle, elles doivent articuler les réponses à l’urgence et l’inscription de ces réponses dans une perspective de transformation structurelle. Le défi est donc pour elles d’adopter une démarche stratégique, qui articule urgence et alternative. La réponse à l’urgence constitue le quotidien des collectivités territoriales. Elle détermine les priorités en matière de gestion et de planification des ressources humaines, des ressources financières, des ressources naturelles et écologiques, de la planification et de la programmation, de la gestion foncière, des services publics, de la participation des habitants. Pour déboucher sur une trajectoire de développement durable, elle doit intégrer l’exploration des alternatives et des pratiques innovantes.

63. Les politiques territoriales alternatives devraient être explorées autour des cinq grandes missions que les gouvernements locaux et régionaux doivent accomplir : 1) Nourrir la ville (ou le territoire) ; 2) construire la ville ; 3) apporter des services de base à la ville ; 4) entretenir et assurer la maintenance pour le bon fonctionnement de la ville ; 5) administrer et gérer la ville. Elles doivent apporter des réponses aux axes d’action suivants considérés comme stratégiques : les politiques foncières et des politiques des transports fondées sur la remise en cause de la ségrégation spatiale ; les politiques de développement des services publics fondées sur l’accès pour tous à ces services et au respect des droits fondamentaux ; les politiques de développement local fondées sur la production locale et les entreprises locales, le marché local et l’emploi local ; les politiques de défense de l’environnement local fondées sur le respect des écosystèmes locaux et les droits des générations futures ; les politiques de production de logement à vocation sociale fondées sur le droit au logement et à la ville ; les politiques de fiscalité locale, particulièrement foncière, fondées sur l’articulation entre production de richesses et redistribution ; les politiques de participation citoyenne fondées sur l’articulation entre démocratie représentative et participative et sur la citoyenneté de résidence ; les politiques de coopération fondées sur la solidarité entre communautés au sein d’une  même ville, entre les villes et les territoires au sein d’un même pays, et entre villes et régions à l’échelon international autour de l’action internationale des collectivités territoriales et des actions de solidarité internationale entre les Etats et les ensembles régionaux supra-étatiques.

64. Pour avoir quelque chance de succès, toute stratégie de transition doit adopter une approche multi-acteurs et de gouvernance multi-niveaux, suivant le principe de la subsidiarité active. Il est essentiel que les leaders des villes et des territoires d’Afrique comprennent que c’est à travers le partenariat entre tous les acteurs et la synergie d’action des différents niveaux de gouvernance que l’action locale a des chances d’avoir un impact durable. L’approche territoriale du développement promeut cette perspective, qui considère que tout développement est local, et qu’il n’y a d’expérience vécue de développement que lorsqu’il est observé dans le quotidien des populations, là où elles vivent. La stratégie à définir pour l’adoption d’une trajectoire vers les villes et les territoires durables ne doit en conséquence jamais perdre de vue cette exigence d’apporter des réponses concrètes pour diminuer la pénibilité de la vie des citoyens, quels que soient les moyens dont on dispose tout en préparant les conditions de la mise en place d’une dynamique de transformation structurelle et de développement durable à long terme  Et le meilleur moyen de définir une telle stratégie est encore d’y associer les populations concernées, et de mettre en place les mécanismes et modalités appropriées pour ce faire.

Conclusion

65. La transition vers des villes et des territoires durables en Afrique n’est pas une option pour le devenir du continent et du monde. Elle est incontournable pour que l’Afrique prenne toute sa part dans l’adoption de nouveaux modèles de production et de consommation, et de modèles de développement plus attentifs aux limites des écosystèmes au niveau des villes et des territoires, des espaces nationaux ou régionaux, ou de la planète entière. Elle exige de plus la promotion de nouveaux rapports sociaux fondés sur l’égale dignité des êtres humains, le respect des droits humains fondamentaux, le refus des inégalités et des discriminations. Elle met en avant les valeurs de solidarité et de partage en rupture avec la compétition de toutes et tous contre toutes et tous qui semble être la valeur privilégiée dans le modèle de développement dominant à l’heure actuelle.

66. C’est au niveau des villes et des territoires d’Afrique, moins enchâssées que leurs homologues des autres régions dans les structures de l’économie mondialisée, qu’on peut caresser l’espoir de voir la dynamique de la transition s’amorcer effectivement et atteindre rapidement une échelle significative pour pouvoir inspirer d’autres choix de modèles de développement au niveau de l’Afrique et dans les autres régions du monde. C’est pour faire prendre conscience des nouvelles responsabilités qui leur incombent dans la bifurcation salutaire vers un monde plus responsable et plus juste, et explorer les voies et moyens d’assumer pleinement leurs responsabilités que les leaders des gouvernements locaux et régionaux d’Afrique invitent l’ensemble des acteurs intéressés à venir réfléchir avec eux lors du Sommet Africités du 20 au 24 novembre 2018 à Marrakech, Maroc, sur les stratégies à définir et les trajectoires à emprunter pour engager dès maintenant la transition vers des villes et des territoires durables en Afrique.

Rabat, 16 juillet 2018

 

 

18e session du comité exécutif de CGLU Afrique à Rabat (14 mai 2018)

 

Le Comité Exécutif de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) se réunit le 14 mai 2018  à Rabat  (Maroc), avec le soutien de l’Association Marocaine des Présidents des Conseils Communaux (AMPCC).

Cette 18ème session du Comité Exécutif se tient la veille de la cérémonie officielle du lancement de l’organisation du sommet Africités 8 (Marrakech, 20-24 novembre 2018). Cette cérémonie est prévue à Rabat le 15 mai 2018 de 15 :00 à 17 :30 à la Salle Balafrej du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale du Royaume du Maroc.

La cérémonie officielle d’ouverture de la session du Comité Exécutif de CGLU Afrique aura lieu à 14 :00 à l’hôtel «La Tour Hassan » en présence de :

M. Mohamed Sadiki, Maire de Rabat

– M. Mohammed Boudra, Président de l’AMPCC

– M. Mpho Parks Tau, Président de l’organisation mondiale des Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) et Vice-Président de CGLU Afrique pour la région Afrique Australe ;

Mme Rose Christiane Ossouka Raponda, Maire de Libreville, vice-présidente CGLU pour l’Afrique ;

M. Cheikh Ahmed Baya, Vice-Président de CGLU Afrique pour la région Afrique du Nord ;

M. Christian Roger Okemba, Maire de Brazzaville (Congo), Vice-président de CGLU Afrique pour la région Afrique centrale ;

Mme Célestine Ketcha Courtès, Présidente du Réseau des Femmes Élues Locales d’Afrique (REFELA) ;

M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général de CGLU Afrique.

Le Comité Exécutif procédera entre autres à l’approbation des comptes de CGLU Afrique pour l’exercice 2017 et à l’examen de l’état d’avancement des préparatifs de la 8eme édition du sommet Africités qui aura lieu à Marrakech du 20 au 24 novembre 2018 et dont le thème est ”La transition vers des villes et des territoires durables : le rôle des collectivités territoriales d’Afrique.”

En marge de la rencontre du Comité Exécutif se tiendront également les réunions du Bureau  du Réseau des Femmes Élues Locales d’Afrique (REFELA) et de l’Association Mondiale des Grandes Métropoles (Metropolis).

La presse nationale et internationale est invitée à couvrir la cérémonie d’ouverture prévue ce lundi 14 mai à 14h00 à l’hôtel “La Tour Hassan” de Rabat (Maroc).

Pour rappel, le Comité Exécutif de CGLU Afrique est l’instance chargée de la direction politique de CGLU Afrique entre les sessions de l’Assemblée générale de l’organisation. Le Comité Exécutif comprend 16 membres, 15 membres représentant à égalité chacune des 5 régions du continent (soit 3 pour chacune des 5 régions), auxquels s’ajoute la Présidente du Réseau des Femmes Élues Locales d’Afrique (REFELA).

Pour davantage d’informations, veuillez contacter :

Gaëlle Yomi:  Tel: + 212 610 56 71 45
email:  gyomi@uclga.org

Dossier de présentation du Sommet Africités 8 (Marrakech, 20-24 novembre 2018)

 

Le thème du Sommet Africités 8

 Le Sommet Africités 8, huitième édition des journées panafricaines des autorités locales et territoriales, se déroulera à Marrakech au Maroc, du 20 au 24 novembre 2018. Il aura pour thème : « La transition vers des villes et des territoires durables, le rôle des collectivités locales africaines »

(Document disponible en PDF)

Le Sommet Africités 8 se donne pour objectif de relier une pensée de l’avenir à long terme, aux actions à entreprendre dans l’immédiat, compte tenu de la situation actuelle du continent. Africités 8 partira de la situation de l’Afrique dans la mondialisation et l’urbanisation ; éclairera les dimensions de la transition à partir des mutations en cours et mettra l’accent sur le rôle et la stratégie des Collectivités territoriales africaines dans la transition. Pour identifier les mutations qui définissent les dimensions de la transition, Africités 8 retient : la transition écologique ; la transition économique et sociale ; la transition géopolitique ; la transition politique et démocratique ; la transition culturelle, scientifique et idéologique. L’enjeu pour les collectivités territoriales africaines est de définir et de mettre en œuvre une nouvelle articulation, au niveau local, entre les institutions, les populations et les territoires. (on pourra se référer à la note conceptuelle d’Africités 8).

Le Sommet Africités poursuit deux objectifs majeurs : définir des stratégies appropriées et partagées en vue d’améliorer les conditions de vie des populations au niveau local ; contribuer à l’intégration, à la paix et à l’unité de l’Afrique à partir de la base. Il se donne pour objectif de relier une compréhension rigoureuse des tendances futures probables avec un débat stratégique sur ce qui doit être fait au niveau local, avec effet immédiat, pour répondre à l’urgence de l’accès aux services de base, de logement, de mobilité et de transport, et de promouvoir des possibilités de développement des activités économiques et de l’emploi, …

Le Sommet Africités a toujours été un moment fort pour la rencontre des élus locaux et territoriaux africains. Il se veut l’écho des des leaders des gouvernements locaux et régionaux qui administrent les 15.000 collectivités territoriales d’Afrique.

L’histoire des Sommets Africités

Africités concrétise un choix et une volonté. Il s’agit de renforcer le rôle des collectivités territoriales dans le développement du continent et de contribuer à construire l’Afrique à partir de ces collectivités. Ce projet s’est déployé à travers les sommets Africités successifs et les thèmes qu’ils ont traités. Le Sommet Africités 8 s’inscrit dans la succession des Africités qui se sont déroulés dans les cinq sous-régions d’Afrique.

Africités 1, à Abidjan en janvier 1998, avait pour thème : Reconnaître le rôle incontournable des collectivités locales dans le développement de l’Afrique.

Africités 2, à Windhoek en mai 2000, avait pour thème : Financer les collectivités locales africaines pour assurer le développement durable du continent.

Africités 3, à Yaoundé, en décembre 2003, avait pour thème : Accélérer l’accès aux services de base au sein des collectivités locales africaines.

Africités 4, à Nairobi, en septembre 2006, avait pour thème : Construire des coalitions locales pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement au sein des collectivités locales africaines.

Africités 5, à Marrakech, en   décembre 2009, avait pour thème : La réponse des collectivités locales et territoriales africaines à la crise globale : promouvoir le développement local durable et l’emploi.

Africités 6, à Dakar, en décembre 2012, avait pour thème : Construire l’Afrique à partir de ses territoires : quels défis pour les collectivités locales ?

Africités 7, à Johannesburg, en novembre 2015, avait pour thème : Construire l’avenir de l’Afrique avec les peuples : la contribution des collectivités locales à l’agenda 2063.

 Le contexte mondial

Le Sommet Africités 8 s’inscrit dans un contexte international qui pèse sur l’évolution africaine. Le nouveau contexte est marqué par de grandes incertitudes. Plusieurs interrogations doivent être prises en compte :

  • La crise globale s’approfondit et les déséquilibres structurels se maintiennent. Une première interrogation, quant au futur, concerne la place de l’Afrique dans la mondialisation contemporaine et sa crise.
  • Le contexte est aussi caractérisé par une réorganisation géopolitique, économique, sociale et culturelle des différentes grandes régions du monde liées à leurs évolutions spécifiques. Une deuxième interrogation concerne les spécificités de l’évolution de l’Afrique parmi les grandes régions du monde.
  •   Les dernières décennies ont été marquées par les contradictions liées à la dynamique de la démocratisation à l’échelle mondiale. Une troisième interrogation concerne les formes que prendra la démocratisation à l’échelle de l’Afrique.
  • L’entrée par les territoires permet de repenser et redéfinir la dynamique de l’intégration et de l’unité africaines. Avec la décentralisation et la création des ensembles régionaux, la gouvernance publique devient plus complexe. Une quatrième interrogation concerne l’articulation des différents niveaux de gouvernance : l’échelle du continent africain, l’échelle des cinq sous-régions du continent africain, l’échelle nationale des États africains, et l’échelle des collectivités locales et territoriales.
  • L’entrée par les territoires permet également de relier les populations, les activités, les écosystèmes et les institutions.  La mondialisation tente de diffuser un même modèle de développement qui n’est pas durable du point de vue des écosystèmes et qui n’est pas acceptable du point de vue de l’équité. Une cinquième interrogation concerne la possibilité pour l’Afrique de se donner des modes de développement et de transformation des sociétés africaines qui soient plus durable et plus justes.

L’architecture du Sommet Africités 8

Le Sommet Africités 8 se propose d’aborder l’ensemble de ces interrogations en les resituant, dans le long terme, dans la perspective de la transition vers des villes et des territoires durables.

Du 20 au 24 novembre 2018, le Sommet Africités 8 accueillera, à Marrakech, au Maroc, plus de 5000 personnes. Les participants représenteront tous les protagonistes de la vie locale africaine ainsi que leurs partenaires des autres régions du monde : ministres chargés des collectivités locales, du logement, du développement urbain, et de la fonction publique ; responsables des institutions africaines ; autorités locales et élus locaux ; responsables des administrations centrales et locales ; organisations des sociétés civiles, associations et syndicats ; opérateurs économiques des secteurs publics, privés et de l’économie sociale et solidaire ; autorités traditionnelles ; chercheurs, scientifiques et universitaires ; agences de coopération internationale ; citoyens africains. Le Salon Africités 8 accueillera plus de 500 exposants.

Le Sommet Africités 8 est organisé en trois segments :

  • Les sessions thématiques permettent d’approfondir le thème de la transition vers des villes et des territoires durables ainsi que l’élaboration des politiques et stratégies des collectivités territoriales africaines pour répondre aux besoins des populations dans les situations concrètes.
  • Les sessions ouvertes permettent à différents réseaux d’autorités locales africaines ou à des institutions ou organisations souhaitant travailler avec les autorités territoriales africaines de présenter leurs propositions et de contribuer aux réflexions.
  • Les sessions politiquesqui synthétisent le sommet comprennent les rencontres politiques des maires et des autorités territoriales ; des ministres ; des partenaires au développement ; ainsi qu’une rencontre de dialogue politique entre maires, ministres, et partenaires au développement.

Le Salon Africités 8

Du 20 au 23 novembre 2018, se déroulera, dans le cadre du Sommet, le « Salon Africités 8». Des stands d’exposition seront proposés aux autorités locales, associations d’autorités locales, institutions internationales et de coopération, entreprises publiques et privées, institutions bancaires et établissements financiers, idéaux d’études ou de recherches, universités et institutions de formation qui travaillent ou souhaitent travailler avec les collectivités territoriales africaines. Des ateliers d’information et de débats seront proposés à l’initiative des exposants ou des organisateurs du Salon. Une bourse de projets sera mise en place pour relier les demandes exprimées par les collectivités locales africaines avec les propositions des exposants du salon.

 

Quelques événements exceptionnels

 Plusieurs événements de grande importance ponctueront Africités 8. Parmi eux, on peut déjà citer :

l’Assemblée Générale élective de CGLU-Afrique ; la Rencontre des ministres africains membres du Comité Technique Spécialisé de l’Union Africaine sur la fonction publique, le développement urbain, les collectivités territoriales et la de décentralisation (CTS8) ; la rencontre de dialogue politique tripartite entre maires, ministres, et partenaires au développement ; l’Assemblée Générale élective de REFELA (Réseau des Femmes Élues Locales Africaines) ; la Rencontre des anciens chefs d’État africains membres d’honneur de CGLU Afrique ; les rencontres des élus africains avec les élus chinois, latino-américains, européens,  turcs … ; le forum sur la question de la migration ; la présentation du rapport des Nations Unies sur les afro-descendants ; l’organisation d’une bourse inter africaine de la coopération décentralisée ;  les  événements spéciaux des villes marocaines ; la cérémonie d’attribution du prix du meilleur maire africain et du meilleur budget  participatif en Afrique ; les rencontres B2B dans le cadre de la bourse des projets organisée au sein du Salon ; le Forum sur la construction de coalitions locales entre collectivités territoriales et acteurs locaux ; la Rencontre des Grandes Entreprises Africaines et des Leaders des collectivités territoriales d’Afrique; les assemblées électives des réseaux des professionnels des administrations territoriales d’Afrique (secrétaires généraux et directeurs des services ; directeurs ou chefs des services financiers ; directeurs ou chefs des services techniques ; responsables des ressources humaines);  la Rencontre des Autorités traditionnelles ; la Rencontre du Réseau des Media Africains pour le Développement local (MADEL).

Ces événements, comme l’ensemble des activités d’Africités 8, seront relayés par les outils de communication interne d’Africités : Le quotidien Africités-Daily diffusé tous les matins dans les hôtels et sur le site ; Africités TV et Radio Africités ; la conférence de presse quotidienne ; les points presse spécifiques ; le site internet Africités et le Portail de CGLU Afrique ; Les réseaux sociaux Facebook, Twitter, etc.

La communication d’Africités 8 sera également assurée par les médias nationaux et internationaux.

PREPARATION DES SESSIONS DU SOMMET AFRICITIES 8

Les sessions du sommet Africités 8 seront structurées de la manière suivante :

Chaque session durera trois heures. Les interventions sont limitées à une heure (60 min). Une heure et demie (90 min) seront consacrées aux débats et aux échanges avec la salle. La dernière demi-heure (30 min) sera dédiée à l’adoption des résolutions et recommandations à soumettre aux sessions politiques (maires, ministres, institutions africaines, partenaires au développement).

Chaque session sera coordonnée par un président qui sera un maire africain, un facilitateur et un rapporteur. Cette équipe sera proposée par la structure en charge de la préparation et de l’organisation de la session, en consultation avec le secrétariat de CGLU-A. La discussion sera introduite par 3 à 4 intervenants dont 2 maires et 1 ou 2 autres intervenants représentant des institutions, des experts ou d’autres catégories d’acteurs.

La préparation des sessions du sommet Africités 8 se fera en trois grandes étapes, suivies d’un rapport final :

Etape 1 : (Date limite 15/06/2018)

  • Identificationet choixdesstructures associées àla préparationet la coordinationde chaque session (identification avant le 30/05/2018)
  • Confirmation des opérateurs par CGLU Afrique et accords de partenariat

Etape 2 : (Date limite 15/07/2018)                          

  • Brève présentationde la session : thème, argumentaire sur l’intérêtde la session, les questions majeuresabordées, les grandes expériences présentées. (2 pages)
  • Présentation du programmede la session : l’organisation du temps, la nature et le thèmedes interventions, des indications sur lesthèmes. (1 page)
  • Les noms du président, du facilitateur et du rapporteur (avec appui CGLU Afrique, notamment pour l’identification des maires africains associés à la session)
  • Ouverture d’une page par session sur le site

Etape 3 : (Date limite 15/09/2018)

  • Fiche de présentation de la session pour le programme public avec tous les intervenants (1page) (pour le 15/08/2018)
  • Résumé du rapport introductif de la session (3 à 5 pages)
  • Projet de proposition de résolutions et de recommandations (adressées aux maires, les ministres, les institutions africaines, partenaires au développement, etc.)

Et aussi :

  • Autres rapports présentés par les orateurs (1 page par rapport)
  • CVet photos des coordinateurs (président, animateur, rapporteur) et des conférenciers
  • Brève présentation des organisateurs de la session(à savoir l’institution, ses objectifs et ses activités)
  • Exigences en matière de logistique pour la conduite de la session
  • Propositions en termes de communicationavant, pendantet après le Sommet(souhaitsen termesd’entretiens, messagesclés à développer, projetsà promouvoir, dirigeants africains à présenter -prévoirune brève note de présentationsur cesdirigeantspourles médias)
  • Participation auSalon Africités(stands,débats, etc.)
  • Toute autre question intéressante à se poser

Etape 4 : (Date limite 30/01/2019)

  • Actes et rapport finalde la session
  • Premier rapport d’évaluation.

ARCHITECTURE DU SOMMET AFRICITIES 8

 

 

 

 

 

 

 

Forum Crans Montana sur l’Afrique et la Coopération Sud-Sud : contribution de CGLU Afrique à la conférence Internationale sur la Gestion Urbaine Globale

A l’occasion du Forum de Crans Montana sur l’Afrique et la Coopération Sud-Sud organisé à Dakhla (Maroc), du 15 au 20 mars 2018, une Conférence Internationale sur la Gestion Urbaine Globale a réuni un grand nombre de maires d’Afrique et du reste du monde.   La rencontre tenue le 17 mars a permis aux participants ; élus locaux, responsables de l’administration centrale, experts et universitaires de partager leurs expériences en matière de développement urbain et discuter pour la première fois à Crans Montana, des problèmes de la gestion urbaine tels que l’accès au logement, la mobilité, le traitement des déchets et des eaux usées, le développement durable et la sécurité urbaine…

Présidée par M. Mohamed Boudra, Maire de Al-Hoceima et Président de l’Association Marocaine des Présidents des Conseils Communaux (AMPCC), et modérée par M. Jean-Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général des Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique, cette Conférence Internationale a également accueilli la participation de nombreux Présidents d’Associations des Collectivités Locales de pays africains, membres du conseil panafricain de CGLU Afrique. Ces derniers ont pu aborder la problématique du développement urbain, une évolution humaine inévitable qui constitue aujourd’hui un défi pour toute l’Afrique.

Au cours des échanges, M. Mbassi est revenu sur l’importance d’impliquer les élus locaux dans la mise en œuvre des projets d’urbanisations en Afrique.  Il a soulevé 4 principaux points :

  • «Il faut absolument que les villes soient planifiés pour que l’on sache où l’on va. On doit avoir des pensées stratégiques. En planifiant les villes nous devons nous préoccuper des ODD et de la participation des populations parce que, ce que tu fais pour moi sans moi, tu le fais contre moi», dira-t-il.
  • « il faut se préoccuper de comment on finance les collectivités territoriales. Les grandes mais aussi les petites. Il ne faut abandonner personne suivant le leitmotiv de la communauté internationale».
  • « Si on ne met pas en place des systèmes institutionnels, des systèmes juridiques et des ressources humaines nécessaires ça reste dans le domaine du discours. La coopération doit se préoccuper de ces échanges à la fois dans les champ législatif, financier, et aussi dans le champ des renforcements de capacités pour que progressivement, chaque collectivité atteigne un niveau de maitrise de son épanouissement».
  • «La coopération Sud/Sud est une des clés du développement de l’Afrique. Elle sera le futur du monde, car en 2100 elle atteindra les 4 Milliard d’habitants soit 40% de l’humanité. Et pour relever les  défis de l’urbanisation,  l’Afrique doit maintenant assumer ses responsabilités » conclut M. Mbassi.

Mohamed Boudra, président de l’AMPCC, a affirmé que l’avenir de la politique urbaine et de la jeunesse dépendra de la stratégie et des politiques qui seront tracés par les différents acteurs ; Gouvernement, Responsables locaux experts… et que les maires et les responsables locaux doivent être au centre de toutes ces politiques et, ensemble, ils doivent renforcer le processus de la coopération sud/sud.

Soutien Royal à CGLU Afrique et invitation au Sommet Africités 2018

Lors de la cérémonie d’ouverture du forum, le discours Royal a été lu par le président de la région de Dakhla. Ce geste démontre que « l’option du MAROC pour la régionalisation avancée est extrêmement affirmée», indique M. Mbassi. «Ca veut dire que, ce que SA Majesté souhaite qu’on mette en œuvre c’est le développement du Maroc à partir de ses territoires. C’est un signe politique très fort qui s’adresse aussi à l’ensemble de l’Afrique. L’Afrique se développera à partir de ses territoires. Il y a une forte délégation de maires africains et présidents de régions africaines présents ici. Je suis très content que ce message ait été aussi visible et je suis honoré que le ROI a fait mention de notre organisation CGLU Afrique dans son discours. La rencontre de Crans Montana de cette année marque un tournant pour la coopération Sud/Sud en particulier la coopération entre territoire. Notre vie quotidienne est gérée par les élus que nous nous donnons. La régionalisation avancée, la décentralisation consiste à redonner le pouvoir aux populations à travers les élus pour qu’ils gèrent leur vie quotidienne. Quelque part le Maroc est très exemplaire dans ce mouvement qui prendra du temps pour aboutir », a expliqué le secrétaire générale de CGLU Afrique dans l’interview accordée à Medi1 Tv.

Il a par ailleurs annoncé , l’organisation du forum des régions d’Afrique lors du Sommet Africités prévu à Marrakech  du 20 au 24 novembre 2018.   

L’interview intégral de M. Mbassi est disponible ici .

Le président de l’AMPCC, Mohamed Boudra a aussi promis en clôture de la conférence Internationale sur la Gestion Urbaine Globale que « les débats vont continuer au sommet Africités à Marrakech».

Les femmes élues locales du REFELA ont également pris part le 16 mars à la session sur l’Intégration des Femmes dans les processus de décisions politiques, économique et sociale. Mme Jacqueline Moustache Belle, ancienne maire de Victoria (Seychelles) a partagé son expérience de femme élue locale et la vision que le REFELA met en œuvre depuis sa création en 2011. Ella a également soulevé l’importance de la scolarisation des filles.