La Banque Mondiale : « les villes africaines sont surpeuplées, déconnectées et coûteuses »

Un nouveau rapport de la Banque Mondiale a été publié le 9 février 2017, sur l’état actuel des villes africaines. Le rapport note que les villes en Afrique subsaharienne sont surpeuplées, déconnectées et coûteuses  ce qui entrave leur développement alors qu’elles regorgent de potentialités.

Selon le rapport intitulé, Ouvrir les villes africaines au monde, la population urbaine en Afrique connaît une croissance sans précédent. En effet, les zones urbaines comptent 472 millions d’habitants et ce chiffre va doubler au cours des 25 prochaines années. Cette situation appelle à la création urgente de postes d’emplois productifs, de logements accessibles et d’infrastructures efficaces au sien des villes en Afrique.

Cependant, la réalité en Afrique est loin de cela. Comme le souligne le rapport de la Banque Mondiale, les villes d’Afrique subsaharienne s’urbanisent avec des niveaux de revenus inférieurs à ceux des autres régions du monde avec le même niveau d’urbanisation. Ceci est principalement dû au fait que le processus de concentration de la population dans les villes en Afrique n’a pas donné lieu à des investissements suffisants dans les infrastructures urbaines et autres structures industrielles et commerciales, ni dans une offre appropriée de logements abordables.

Cette situation s’est répercutée sur les conditions de vie des citadins africains. Ces derniers sont amenés à payer des coûts plus élevés pour les services de base et l’alimentation que les citadins des pays à niveau de revenus similaire. Ils rencontrent beaucoup de difficultés pour accéder à un logement abordable et digne. En effet, « par rapport aux autres pays en développement à niveau de revenus similaire, les biens et services coûtent entre 20 et 31 % plus cher aux ménages urbains africains», cite le rapport.

Un autre problème majeur que les habitants des zones urbaines rencontrent en Afrique est celui du transport. Avec des systèmes de transport public défectueux ou même inexistants, les travailleurs sont forcés de dépenser plus pour se déplacer avec des minibus privés ou taxis. Par ailleurs, sachant que les systèmes de minibus informels sont loin d’être économiques, beaucoup de personnes n’ont d’autres choix que de se déplacer à pied.

Les entreprises ne sont pas épargnées par la cherté des coûts dans les villes africaines puisqu’elles sont obligées de verser des salaires plus élevés. Ceci les rend moins compétitives et limite leur productivité.

Cela dit, il n’y a pas que des zones d’ombre. Le rapport assure que la solution pour que les villes africaines se libèrent de cette « trappe de sous-développement », est de régulariser les marchés fonciers, clarifier les droits de propriété et instituer des politiques efficaces d’aménagement urbain afin de rassembler les territoires ; et en second lieu, investir tôt et de manière coordonnée dans les infrastructures,afin de relier ensemble tous les éléments du développement urbain : résidentiel, commercial et industriel.

Pour télécharger le rapport Ouvrir les villes africaines au monde, cliquez ici.

Pour plus d’informations, visitez le site de la Banque Mondiale ici.