« L’accès à l’assainissement dans les quartiers et villes des pays du Sud est entravé par de multiples défis», expert
L’Institut International pour l’Environnement et le Développement (IIED) a publié le Brief n° 32 «Environnement & Urbanisation » (décembre 2015).
L’auteur, le professeur Diana Mitlin intitule le document : «Construire un avenir où l’assainissement urbain ne laisse personne en rade». Le Brief se base sur les résultats des recherches publiés dans l’éditorial du numéro d’octobre 2015 d’ «Environnement & Urbanisation». La parution traitait de l’importance de l’accès aux infrastructures d’assainissement et de drainage dans les villes.
Dans son résumé, Diana Mitlin explique que «Des plans pour améliorer l’accès à l’assainissement dans les villes des pays du Sud sont entravés par de multiples défis». L’un d’eux est le manque d’informations fiables. “En particulier, au niveau mondial et au niveau national où les données divergent souvent des données des établissements particuliers, recueillies par les habitants de ces zones. Les données locales mettent en évidence l’insuffisance des conditions de vie – et, ce faisant prouve les difficultés à obtenir des améliorations”, révèle le document. Une autre difficulté réside dans l’établissement de normes acceptables autour de l’assainissement. «Au niveau mondial, par exemple, l’assainissement partagé n’est pas considéré comme faisant partie de l’assainissement «amélioré». Pourtant la réalité pour de nombreuses populations urbaines à faible revenu est que l’assainissement communal peut être localement acceptable, hygiénique et économique. Les difficultés pour parvenir à un consensus sur les normes et données soulignent l’importance des diverses approches pour augmenter et améliorer l’assainissement, notamment en étudiant des solutions sur le site et hors site. Il est donc crucial d’inclure ces aspects pour la planification et la mise en œuvre de toutes les solutions. Pour cela il faut inclure les groupes qui manquent, très souvent dans les débats mondiaux, tels que les groupes urbains à faible revenu qui ne peuvent se permettre les dépenses d’assainissement substantiel. Les engagements financiers et politiques, s’appuyant sur les circonstances et les approches articulées par des groupes à faible revenu, seront essentiels pour assurer un avenir dans lequel chacun a accès à l’assainissement dont il a besoin», conclut le résumé.
Dans sa recherche, pour les pays d’Afrique, le professeur Diana Mitlin fait état de la situation en Afrique de l’Est avec les résultats des recherches sur « Possibilités et limites aux services d’assainissement axé sur le marché : preuve d’implantations urbaines en Afrique de l’Est “.
Une étude de cas sur Lusaka est également mentionnée : «Le rôle du pouvoir, politique et histoire dans la réalisation de prestation de services d’assainissement en milieu urbain informel : une étude de cas de Lusaka (Zambie)“. Autres exemples cités : Dar es-Salaam (Tanzanie), Accra (Ghana) et Johannesburg (Afrique du Sud)
Pour illustrer le manque d’information fiable, le Brief souligne le fait que, le Programme de suivi conjoint de l’UNICEF et de l’OMS sur les progrès de l’assainissement et de l’eau potable, rapporte qu’en Afrique subsaharienne, 40% de la population urbaine utilise l’assainissement amélioré. Le chiffre est de 67 % en Asie du Sud et 63 % en Inde. “Ces chiffres semblent encore être élevée selon la recherche signalée dans ce domaine dans le numéro précédent de «Environnement & Urbanisation. Toutefois, les données elles-mêmes sont problématiques et reflètent un manque de précision la part de ceux qui collectent les données sur les conditions de vie, en particulier la situation dans les quartiers informels. Et cela peut refléter que des informations cruciales ne sont toujours pas enregistrées. Ceci suggère que nous devons examiner à nouveau la collecte de données, en particulier dans les quartiers informels”, explique Diana Mitlin.
Le document complet est disponible en Anglais ici
Pour Informations : OOD en matière d’assainissement
6.2 D’ici à 2030, assurer l’accès de tous, dans des conditions équitables, à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats et mettre fin à la défécation en plein air, en accordant une attention particulière aux besoins des femmes et des filles et des personnes en situation vulnérable.
11.1 D’ici à 2030, assurer l’accès de tous à un logement et des services de base adéquats et sûrs, à un coût abordable, et assainir les quartiers de taudis.
Voir aussi 6.b Soutenir et renforcer la participation des communautés locales dans l’amélioration de la gestion de l’eau et l’assainissement.