CGLU et CUS2030 unissent leurs forces pour donner une nouvelle dimension au débat sur la santé universelle lors du Forum politique de haut niveau de 2020

 

Dans un moment critique, alors qu’une pandémie mondiale met à l’épreuve nos systèmes de santé et de gouvernance, le mouvement municipaliste et le mouvement pour l’accès universel aux soins de santé ont tenu un dialogue pour discuter ensemble du rôle essentiel de la couverture médicale universelle dans le contexte de la crise la plus importante du XXIe siècle.

« Cette pandémie montre que la fourniture de services locaux est la colonne vertébrale des systèmes sanitaires, qui ne peuvent résoudre à eux seuls des crises comme celle-ci. Ce dialogue est essentiel pour réunir le mouvement des soins de santé universels et le mouvement des gouvernements locaux, afin de s’assurer que nous pouvons résoudre les défis sanitaires de l’ère urbaine ». Emilia Saiz, secrétaire générale de CGLU et membre du comité consultatif politique du mouvement CUS2030.

« Même avec la meilleure volonté politique, il sera très difficile de parvenir à un système de santé universel sans les collectivités territoriales qui sont proches des citoyen·ne·s. L’importance de l’action locale ne peut être sous-estimée lorsqu’il s’agit de soins de santé universels ou de la réalisation des ODD ». Dr. Githinji Gitahi, co-président du comité de pilotage de CUS2030 et PDG du groupe Amref Health Africa.

14 intervenant·e·s, dont un certain nombre de maires du monde entier, la présidente de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations unies, María Fernanda Espinosa, ainsi que des représentant·e·s du Mouvement pour l’accès universel aux soins de santé en 2030, se sont réunis pour débattre des enseignements tirés par les populations pendant la pandémie et pour déterminer ce que nos sociétés devront améliorer et transformer pour garantir l’égalité d’accès aux soins de santé.

« Pendant la pandémie, les politiques locales et les services de base ont mis en évidence les lignes directrices émises par la communauté scientifique, et nous nous sommes efforcés de nous concentrer sur les populations les plus vulnérables. Ce sont ces expériences qui ont conduit à l’élaboration du décalogue de CGLU, qui vise à assurer une transition durable et soucieuse des sacrifices consentis par nos communautés ». Dr. Mohamed Boudra, Président de CGLU, Maire d’Al-Hoceima.

Patricia Monthe, fondatrice et directrice générale de MedXCare et membre du groupe d’action du groupe secteur privé de CUS2030, a fait valoir que la technologie et la télémédecine avaient été essentielles pendant la pandémie, et a appelé à un engagement de tous les niveaux pour mettre en place des soins de santé universels. Dr Githinji Gitahi, coprésident du comité directeur de la CUS2030 et directeur général du groupe Amref Health Africa, a appelé à une « décentralisation fiscale », aspect essentiel pour garantir que les gouvernements locaux et régionaux disposent de ressources suffisantes pour assurer la fourniture locale de soins de santé à leurs communautés.

Le maire de Ramallah, Musa Hadid, a souligné la manière dont les collectivités territoriales avaient assuré des services essentiels ainsi que des services culturels pendant la pandémie, et a appelé à une réflexion commune de toutes les parties prenantes sur la manière d’envisager le lendemain, en mettant les services publics au premier plan.

Smitha Sadasivan, membre du groupe consultatif du CSEM à la CUS2030 et consultante en matière d’accessibilité auprès de la Commission électorale de l’Inde, a évoqué les effets négatifs du confinement chez les personnes handicapées et a insisté sur la nécessité de mettre en place des politiques de soins au lendemain de la crise, afin de soutenir les personnes qui en ont le plus besoin. Khadija Ahmad, maire de Nili, a clôturé le premier panel en appelant à une meilleure redistribution des ressources vers la sphère locale. Il a notamment évoqué la nécessité de financer correctement les gouvernements qui sont en première ligne et de garantir une réponse adaptée à tous les citoyen·ne·s.

Midori de Habich, ancienne ministre de la santé du Pérou, a ouvert le deuxième panel en plaidant pour la nécessité d’une articulation de toutes les sphères du gouvernement afin d’inclure les services de santé publique dans la relance. Jean-Pierre Elong Mbassi, secrétaire général de CGLU Afrique, a appelé à mettre l’accent sur la santé préventive au lendemain de la crise, afin de faire face à d’autres crises.

Vytenis Povilas Andriukaitis, ancien commissaire européen pour la santé et la sécurité alimentaire et membre du comité consultatif politique du mouvement CUS2030, a partagé l’idée de renforcer la coordination entre les sphères de gouvernement afin de soutenir les plus vulnérables. Les accords mondiaux doivent inclure de nouveaux modèles économiques et prévoir des investissements locaux afin d’y parvenir. Carlos Martínez, maire de Soria et envoyé spécial de CGLU pour l’Agenda urbain, a appelé à des alliances multipartites et au renouvellement du système multilatéral pour garantir l’adoption du principe de subsidiarité entre toutes les sphères de gouvernement et l’efficacité des actions.

Joy Phumaphi, co-présidente du Groupe indépendant de reddition de comptes du Secrétaire général des Nations unies pour l’EWEC, a fait valoir que les ODD et la couverture universelle sont une promesse, et que les mécanismes de gouvernance sont responsables de leur bonne exécution. Le système de gouvernance dans son ensemble et la participation des communautés, en prenant compte des populations vulnérables et de leur voix, sont essentiels au lendemain de la crise. María Fernanda Espinosa, présidente de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations unies et membre du comité consultatif politique du mouvement CUS2030 a plaidé pour la nécessité de mettre en œuvre des approches participatives des stratégies de santé, y compris pour les populations qui ont été invisibles. Un nouveau multilatéralisme qui tienne compte de toutes les parties prenantes, a-t-elle ajouté, est essentiel pour s’assurer que personne ne soit laissé pour compte.

Carola Gunnarsson, maire de Sala et vice-présidente de CGLU pour l’Europe, a conclu la session en affirmant que les systèmes de santé sont essentiels pour l’avenir des soins de santé, et qu’il est essentiel de disposer de systèmes démocratiques qui fonctionnent bien afin de garantir des soins de santé pour tou·te·s.

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