Bonnes pratiques : construction des bâtiments publics et des écoles en paille : plus écologiques et moins couteux que le béton

Opter pour la paille, au lieu du béton, tel est le pari qu’a fait la communauté de communes du pays de Saint Meen Le Grand, en France. Cette communauté qui regroupes 9 communes a effectué ce choix afin d’avoir un bâtiment écologique. Marcel Minier, maire de la ville de Muël revient sur l’aboutissement de cette idée lumineuse dans un article du site Basta consacré à la construction des bâtiments publics en paille en France.

Un partage d’expérience dont pourrait s’inspirer les maires et architectes du continent africain. En effet, en plus d’être écologique la construction en paille s’avère moins couteuse que le béton !

La paille a le vent en poupe depuis 2012 de l’autre côté de l’hexagone. Grâce notamment à la publication des «règles professionnelles». Il s’agit d’un «document technique qui décrit les conditions dans lesquelles la paille doit être mise en œuvre à un statut « officiel» : il est reconnu par les autres professionnels du bâtiment, par les autorités et par les assureurs», renseigne l’article.

«La paille est le matériau isolant qui a la plus faible empreinte écologique », indique Coralie Garcia, co-présidente du réseau français de la construction en paille (RFCP). Comme autre avantage de la paille, on note qu’elle permet de construire des bâtiments passifs, valorise l’activité agricole, est adaptée à tout type de bâtiments et à une plus longue durée de vie comparé au béton selon les experts. Les constructions en paille résistent également bien au feu. «Des essais effectués en 2009, avant la construction de l’école en paille d’Issy-les-Moulineaux, ont montré la très bonne résistance au feu de ce type de construction», précise l’article. Dans la commune de Muël c’est une crèche multi accueil qui a été bâtit avec des murs en pailles.

Comment se présente une construction en paille 

Le reportage rédigé par Nolwenn Weiler indique qu’une «construction en paille comprend une structure en bois, montée sur place, que l’on bourre ensuite de bottes de paille. Elle peut aussi être faîte à partir de murs préfabriqués en ateliers, qui arrivent sur le chantier déjà garnis de paille et prêts à poser ». La commune de Muël a jeté son dévolu sur la première méthode tandis que la ville de Montreuil, située à 13 km de Paris, a opté pour la seconde pour la construction d’une école en paille. Lors de la construction de cet établissement scolaire, la mairie avait exigé un bâtiment qui ne consomme pas beaucoup d’énergie. Avec la paille, cette école de près de 5000 m² produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Elle utilise les panneaux solaires pour chauffer de l’eau, des panneaux photovoltaïques pour produire l’électricité et récupère l’eau de pluie pour alimenter les toilettes et le jardin.

Niveau rapport qualité- prix, les chiffres plaident en faveur du choix de ces communes qui ont osé le pari de la paille. En effet, le multi-accueil de Muël a coûté moins de 2000 €/m2 à la communauté de commune, un coût en deçà des constructions «classiques». En Loire-atlantique, à Bouvron, une école 100% écolo avec des murs en terre crue a coûté à peine plus de 1000 €/m2. «Ce qui en fait l’école la moins chère de France », assurent les élus.  En coût de fonctionnement, ces bâtiments sont peu onéreux.  Mickaël Laurent de l’association « Bretagne rurale développement durable » (Bruded) donne quelques astuces à ce propos. « Il faut des bâtiments mieux réfléchis, sans fioritures. On évite les couloirs inutiles, les hauteurs de plafond qui ne sont là que “pour faire beau”, et les formes alambiquées – compliquées d’un point de vue constructif – qui allongent souvent les factures». 

Dernier conseil aux élus avant de se lancer dans ce type de construction : être super motivé et solidaire car la surveillance du chantier est très exigeante. Ainsi, il semble plus simple de lancer ce type de chantiers en milieu rural, où les ouvrages sont souvent moins grands, et les liens plus étroits entre élus et professionnels.

L’article intégral est disponible ici