FIMA 2022 : La création, vecteur de développement en Afrique

La 14ème édition du FIMA, le Festival international de la mode en Afrique, se tient du 7 au 10 décembre 2022 au site historique de Chellah dans la ville de Rabat, désignée capitale africaine de la culture jusqu’en mai 2023 dans le cadre du programme « Capitales africaines de la culture » initié par CGLU Afrique.

Le festival, fondé par le styliste nigérien de renommée internationale et artiste pour la paix de l’UNESCO, Alphadi, est placé sous le thème : « La Synergie des Cultures pour le Développement de l’Afrique ».

Son inauguration a notamment été marquée par la présence de la Première dame du Cap Vert et marraine officielle du FIMA, Mme Déborah Katisa Morais Brazao Carvalho, le représentant de SEM Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la Culture du Maroc, le ministre nigérien de la Poste et des Nouvelles Technologies de l’Information,  SEM Hassane Barazé Moussa, l’ambassadeur du Niger au Maroc, SEM Salissou Ada, le représentant de l’UNESCO pour le Maghreb, M. Éric Falt, ainsi que M. Jean Pierre Elong Mbassi, Secrétaire Général de CGLU Afrique.

De nombreuses personnalités d’Afrique et d’autres continents ont fait le déplacement pour ce rendez-vous incontournable, dont les objectifs sont de faire de l’Afrique un hub de l’industrie de la mode, des arts et de la culture, et de promouvoir cette industrie comme vecteur de développement. Olivia Yacé, Miss Côte d’Ivoire 2021 et deuxième dauphine du concours de Miss Monde 2022, est parmi les invités spéciaux qui ont marqué cette édition.

Lors de la deuxième journée du FIMA, une table ronde a été tenue autour du thème « Culture et éducation », et a été l’occasion pour le Secrétaire Général de CGLU Afrique, M. Jean Pierre Elong Mbassi, d’adresser un message aux jeunes participants : « C’est en Afrique qu’est né l’Homme sur Terre. C’est ici que nous allons rebâtir un monde où la dignité sera la réalité de chacun d’entre nous. Aujourd’hui, vous êtes des cadets sociaux. Demain, ce sera à vous de bâtir un monde d’égalité, et c’est uniquement dans le domaine de la culture que personne n’est supérieur à l’autre. L’Afrique est composée de la plus forte population de jeunes dans le monde. Comme vous êtes les plus nombreux, il faudra veiller aussi à ne pas écraser les autres. Dans un monde d’égalité, vous êtes les gardiens de la solidarité et de la dignité de tous, ainsi que les promoteurs de l’estime de soi. Sans estime de soi, il ne peut y avoir de développement. Alors, écoutez bien les acteurs de la culture ici présents et ayez conscience que le sort de l’Afrique est entre vos mains. »

Les « Capitales Africaines de la Culture », impulsées par CGLU Afrique, œuvre pour la réappropriation culturelle et a entre autres pour but d’aider les artistes africains à démontrer leur capacité à être moteurs d’une économie locale.

De son côté, Alphadi a affirmé que « l’Afrique aussi est capable d’éduquer. Nous devons aider nos écoles et garder nos jeunes, y compris nos créateurs et top modèles. »

Modérée par la journaliste camerounaise Hortense Assaga, cette rencontre a vu l’intervention de :

Abderrahmane OUARDANE (Maroc), Artiste Plasticien, Président Fondateur de l’Association ARKANE pour la promotion de l’art et la sauvegarde du patrimoine et Vice-président de la Fédération des Industries Culturelles et Créatives Filière Arts Visuels (FICC – CGEM Confédération Générale des Entreprises du Maroc).

Hicham Lahlou (Maroc), designer international et architecte d’intérieur (Maroc), fondateur du projet Africa Design Award&Days (ADA & ADD).

Eugène Ébodé (Cameroun), écrivain, universitaire et journaliste, Administrateur de la Chaire des Littératures et des arts africains à l’Académie du Royaume du Maroc.

Rabiaa Mahrouch (Maroc), écrivaine, éditrice, docteure en littérature française et comparée, chercheuse associée au laboratoire Rirra 21, université de Montpellier 3.

Bouchra By (Maroc), Directrice Générale du Collège Lasalle Maroc, filiale de LCI Education Montréal-Québec.

Les panelistes ont souligné la nécessité d’inclure le design dans le cursus universitaire en Afrique francophone, et de déconstruire les préjugés dont souffrent les professions du stylisme et de la mode ainsi que les clichés avec lesquels elles sont associées, pour laisser l’opportunité à plus de jeunes africains de travailler dans cette industrie et contribuer à l’essor de leurs pays.

Le partage d’expérience des experts a permis de souligner le rôle de l’édition dans le décloisonnement de l’espace littéraire africain pour permettre un rassemblement de la créativité qui découle des diverses cultures du continent, du nord au sud.

Les intervenants ont également relevé l’importance pour le continent africain de promouvoir l’inclusivité des industries culturelles et créatives dans le système économique de manière transversale, d’explorer les solutions qu’elles peuvent apporter pour un développement durable, et d’accompagner les entreprises de design dans leur quête de financement.

Pendant ces quatre jours du FIMA, créateurs, stylistes, modélistes et acteurs de la mode en Afrique, vont échanger leur expérience, trouver de nouveaux partenaires et multiplier les contacts à travers un programme qui prévoit des concours, des expositions de peinture, de textiles africains et de créations, des tables rondes autours de différentes thématiques liées à la culture, et des défilés de modes qui représenteront 32 pays africains ainsi que les cinq continents.