đ‘Șđ’đ’Žđ’Žđ’–đ’đ’Šđ’’đ’–đ’†Ì 𝒅𝒆 𝒑𝒓𝒆𝒔𝒔𝒆: Interaction entre les Associations Nationales des CollectivitĂ©s Territoriales d’Afrique et les DĂ©lĂ©gations de l’Union EuropĂ©enne:

Rabat, 7 mai 2020

Le jeudi 07 mai 2020, CGLU Afrique a organisĂ© un webinaire sur l’interaction entre les Associations Nationales des CollectivitĂ©s Territoriales et les DĂ©lĂ©gations de l’Union EuropĂ©enne dans le cadre du processus de programmation de la coopĂ©ration de l’UE (2021/2027) en Afrique.

Dans le contexte de la pandĂ©mie du COVID 19, le webinaire destinĂ© aux membres de CGLU Afrique a enregistrĂ© la participation d’une centaine de personnes (110) parmi lesquels les PrĂ©sidents des Associations Nationales des CollectivitĂ©s Territoriales des 5 RĂ©gions du continent, les maires africains, ainsi que des invitĂ©s dont les reprĂ©sentants de la direction de la coopĂ©ration internationale de la Commission europĂ©enne (DEVCO), les reprĂ©sentants de l’Organisation mondiale des gouvernements locaux et rĂ©gionaux (CGLU) et les experts ayant assurĂ© l’animation des travaux.

Dans son allocution d’ouverture M. LĂ©andre Nzue, Maire de Libreville et PrĂ©sident de CGLU Afrique a invitĂ© ses collĂšgues Ă  saisir l’opportunitĂ© de ce webinaire pour que les associations nationales de gouvernements locaux et rĂ©gionaux prennent connaissance du processus de programmation de la coopĂ©ration de l’UE. Depuis l’adoption de la Communication de 2013, la Commission europĂ©enne reconnaĂźt les autoritĂ©s locales comme acteur Ă©tatique, et doivent dĂ©sormais ĂȘtre partie prenante de la dĂ©finition des prioritĂ©s de la CoopĂ©ration europĂ©enne pour la pĂ©riode 2021-2027 au mĂȘme titre que les gouvernements nationaux.

Le programme du webinaire a Ă©tĂ© introduit par M. Jean Pierre Elong Mbassi, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de CGLU Afrique, qui a prĂ©cisĂ© que, bien que la prioritĂ© des leaders des collectivitĂ©s territoriales soit la mise en Ɠuvre des projets concrets pour rĂ©soudre les problĂšmes des populations, la continuitĂ© et la durabilitĂ© de ces projets ont besoin de conditions permissives, en particulier les conditions institutionnelles et financiĂšres nĂ©gociĂ©es au niveau des diffĂ©rentes parties prenantes, pour leur mise en place. CGLU Afrique a Ă©tĂ© trĂšs active sur ce front, aussi bien au niveau de l’Union Africaine qu’à celui de l’Union EuropĂ©enne.

Au niveau de l’Union Africaine, CGLU Afrique a Ă©tĂ© l’initiateur de la Charte Africaine des valeurs et principes de la dĂ©centralisation, de la gouvernance locale et du dĂ©veloppement local adoptĂ©e par les chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine lors de leur Sommet tenu Ă  Malabo, GuinĂ©e Equatoriale, en juin 2014. Cette Charte est un outil fondamental pour la dĂ©finition, la mise en Ɠuvre et le renforcement des politiques de dĂ©centralisation dans les pays africains. C’est un puissant document de plaidoyer que les gouvernements locaux et rĂ©gionaux devraient utiliser pour amener tous les acteurs Ă  soutenir les processus de dĂ©centralisation dans leurs pays respectifs.

A ce jour, la Charte est signĂ©e par 15 Etats membres de l’Union africaine et ratifiĂ©e par 6. Pour devenir un instrument officiel de l’Union africaine, la Charte doit ĂȘtre signĂ©e et ratifiĂ©e par au moins 15 Etats et ces instruments dĂ©posĂ©s auprĂšs de la Commission de l’Union Africaine. CGLU Afrique se fixe comme objectif la fin de l’annĂ©e 2020 pour que la Charte devienne un instrument officiel de l’Union Africaine.

De mĂȘme, CGLU Afrique a travaillĂ© Ă  faire en sorte que les gouvernements locaux et rĂ©gionaux soient reconnus comme autoritĂ©s publiques au niveau de l’Union europĂ©enne. Cet effort a dĂ©marrĂ© au cours du dialogue structurĂ© qui a rĂ©uni les institutions de l’UE, les Etats membres de l’UE, les organisations de la sociĂ©tĂ© civile, et les autoritĂ©s locales. Auparavant les gouvernements locaux et rĂ©gionaux Ă©taient classĂ©s dans la catĂ©gorie des acteurs non-Ă©tatiques dont la piĂšce centrale est constituĂ©e par les organisations non gouvernementales.

CGLU Afrique a plaidĂ© inlassablement pour la reconnaissance de la nature d’autoritĂ© publique des autoritĂ©s locales, qui doivent en consĂ©quence ĂȘtre distinguĂ©es des ONG et reconnues comme acteurs Ă©tatiques. Cet effort a eu comme rĂ©sultat d’intĂ©grer les autoritĂ©s locales parmi les bĂ©nĂ©ficiaires de la ligne budgĂ©taire thĂ©matique rĂ©servĂ©e jusque-lĂ  aux organisations de la sociĂ©tĂ© civile. Certains gouvernements locaux et rĂ©gionaux africains et/ou leurs associations ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de cette ligne budgĂ©taire et ont pu mettre en place des projets concrets grĂące aux financements auxquels ils ont pu ainsi accĂ©der Ă  la suite d’appels Ă  propositions rĂ©servĂ©s aux autoritĂ©s locales.

Un autre rĂ©sultat important auquel le dialogue a donnĂ© lieu est l’adoption en 2013 de la Communication de la Commission europĂ©enne sur « Accorder une autonomie accrue aux autoritĂ©s locales dans les pays partenaires pour une meilleure gouvernance et des rĂ©sultats plus concrets en matiĂšre de dĂ©veloppement ». Ce document politique de rĂ©fĂ©rence marque un changement majeur en ce que, pour la premiĂšre fois, et dĂ©sormais, la Commission de l’UE reconnaĂźt officiellement les gouvernements locaux et rĂ©gionaux comme autoritĂ© publique et acteur Ă©tatique, et abandonne leur inclusion parmi les acteurs non Ă©tatiques. Cette Ă©volution a amenĂ© la Commission europĂ©enne Ă  conclure un accord-cadre de partenariat pour cinq ans (2015-2020) avec cinq associations internationales et continentales des gouvernements locaux et rĂ©gionaux, parmi lesquelles CGLU Afrique.

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